Techniques d’électrothérapie de haut voltage dans le
traitement des pubalgies
Nous avons utilisé à
plusieurs reprises l’électrothérapie avec un appareil de haut voltage à deux
générateurs indépendants dans des pubalgies avec des résultats remarquables sur
des joueurs de football de clubs professionnels.
Nous sommes intervenus sur
des patients en inflammation sus-pubienne, incapables de pratiquer sans douleur
la contraction de leurs grands droits ou l’étirement de leurs adducteurs.
Nous avons utilisé les
protocoles suivants:
Premier protocole
Antalgie:
Programme
d'inhibition sensitive vibratoire
application d’un courant alternatif sur un
balayage de fréquences évoluant entre 25 et 150 Hz avec une largeur d’impulsion
et une intensité nous permettant d’obtenir une vibration maximum indolore avec
- 3 secondes de montée
progressive
- 120 secondes de temps de
plateau
- 2 secondes de retour au
repos
- 2 secondes de repos
Ces paramètres variaient
légèrement à chaque nouvelle séance pour éviter l’accoutumance du patient.
Nous avons associé à ce
programme une ionisation de percutalgine.
Nous avons utilisé
prioritairement le montage suivant: anode sur les grands droits, cathode de
grande surface sous les pieds pour éviter son effet excitant, percutalgine sur
les deux pôles (antalgique à l’anode,
anti-inflammatoire par la voie sanguine à la cathode).
Nous avons aussi utilisé un
montage à trois anodes (grands droits et insertions des adducteurs) et la grande
cathode sous les pieds.
Etirements des adducteurs:
Programme
myo-relaxant
Nous avons utilisé le
deuxième générateur pour appliquer sur les adducteurs un programme
décontracturant en 3 Hz avec une largeur d’impulsion nous permettant d’obtenir
des secousses musculaires franches et indolores. Les adducteurs étaient en
position d’étirement moyenne et sans douleur. Ce premier protocole se déroulait
en 30 minutes.
Deuxième protocole
Stimulation concentrique
des abdominaux:
Nous avons utilisé aussitôt l’antalgie obtenue pour
mettre le patient en travail abdominal. Compte tenu de l’hyperalgie des
patients, le problème était à chaque fois de trouver la largeur d’impulsion à
laquelle nous obtenions une contraction puissante des grands droits sans provoquer
de douleur. Nous avons noté que l’électrothérapie de haut voltage nous
permettait des largeurs d’impulsion de départ extrèmement faibles de 1 à 30 µs.
La fréquence utilisée était de 60 Hz avec une montée progressive en 2 secondes,
un temps de contraction de 1 seconde, un temps de retour de 2 secondes et 6
secondes à 10 secondes de repos en fonction de la fatigabilité du patient.
La patient accompagnait la stimulation
par une contraction dynamique volontaire en équilibre fessier, ou bassin en
rétroversion et pieds sur un tabouret.
Ce travail durait au début
du traitement 15 minutes, et 45 minutes en fin de traitement.
Au fur et à mesure du
déroulement de la séance, nous avons fait progresser la largeur d’impulsion,
pour permettre un recrutement plus puissant, et avons atteint sans douleur des
largeurs qui étaient douloureuses au début.
Au fur et à mesure des
séances, nous avons pu faire évoluer les paramètres de largeur d’impulsion et
de temporisation, guidant ainsi les progrès du patient vers un travail en
musculation sportive pure en fin de traitement.
Etirement des
adducteurs:
Pendant que nous stimulions
les abdominaux , nous avons gardé le même programme d’étirement
des adducteurs que celui utilisé dans le premier protocole.
Troisième protocole
Electro-stretching des
adducteurs:
La diminution de la douleur sur les insertions des
adducteurs et la diminution du tonus obtenues par les précédents protocoles,
nous ont permis de se concentrer ensuite plus précisément sur l’étirement des
adducteurs. Nous avons donc utilisé le même courant de 3 Hz avec la largeur
d’impulsion choisie précédemment sur une montée progressive de 3 secondes, un
temps de plateau de 25 secondes, un temps de retour au repos de 2 secondes et
60 secondes de temps de repos.
Nous avons positionné des
électrodes autocollantes sur la masse musculaire des adducteurs (pectiné et
moyen adducteur).
Le patient assis en
tailleur, les coudes sur les genoux devait se concentrer à pousser ses genoux
vers le sol, sans provoquer de douleur, en suivant le rythme des stimulations
Renforcement musculaire
des abducteurs:
Dans le but d’utiliser au
mieux le principe de l’innervation croisée de Sherrington, nous avons stimulé
de manière concentrique les abducteurs de la cuisse avec le deuxième
générateur.
Nous avons donc utilisé un
courant de 60 Hz, avec la largeur d’impulsion nécessaire pour obtenir une
contraction franche et indolore, sur une montée progressive de 2 secondes, 2
secondes de temps de contraction, deux secondes de temps de retour au repos et
4 secondes de repos.
Au fur et à mesure des
séances, nous avons fait évoluer ces paramètres pour travailler en renforcement
musculaire de ces muscles.
Ce troisième protocole
durait 15 minutes au début du traitement.
Conclusion
Les pubalgies que nous
avons traitées ont toutes réagies favorablement entre 9 jours (!) et un mois
permettant la reprise d’un entrainement professionnel par les joueurs.
Néanmoins, nous devons remarquer que nous manquons de recul pour justifier tous
les espoirs entrevus par ces traitements. Nous devons aussi remarquer que ce
traitement est lourd puisqu’il nécessite des séances bi-quotidiennes de 1 heure
½ à 2 heures mais qu’il a été appliqué dans un cadre sportif professionnel ou
la mobilisation du patient et du praticien ne réagit pas aux mêmes servitudes
que dans un cadre purement libéral.