Les pathologies cardio-vasculaires

Thierry VERSON

t.verson@free.fr

http://t.verson.free.fr

TABLE DES MATIERES

Les pathologies cardio-vasculaires    *

TABLE DES MATIERES   *

Calcul des probabilités d'infarctus par l'analyse des facteurs de risque  *

L'indice de morbidité               *

F Le sexe           *

F La carrure       *

La race          *

F L'âge    *

F L'hérédité        *

F La tension      *

La tension artérielle en fonction de la taille (en mmHg)          *

Limites et données de la tension :          *

Mesures au tensiomètre         *

Contrôle de la tension à l'effort               *

Modifications tensionnelles lors de la récupération *

F La fréquence cardiaque      *

F Le tabac          *

Le risque du tabagisme actif   *

Le risque du tabagisme actif chez la femme          *

Le tabagisme passif               *

Les dangers du tabac pour le fœtus       *

L'analyse du risque après arrêt du tabagisme        *

Test de dépendance nicotinique            *

F La surcharge pondérale      *

Les formules de calcul du poids idéal    *

F La sédentarité et l'exercice physique       *

F Le ronflement nocturne ou ronchopathie           *

F Les habitudes alimentaires            *

F Le stress         *

F Le profil psychologique       *

Incidence de la dépression           *

F Les analyses  *

Taux de cholestérol            *

Symptômes externes              *

Le risque de la ménopause    *

Taux de cholestérol LDL   *

Taux de cholestérol HDL   *

Taux de la LP(a)      *

Taux des apoprotéines      *

Rapports normaux de cholestérol           *

Classification des hypercholestérolémies                *

Taux des lipides totaux      *

Taux des triglycérides        *

Taux post-pandrial des triglycérides        *

Taux de glycémie   *

Le risque diabétique               *

Taux d'acide urique            *

Taux d’urée  *

Taux de potassium (kaliémie)      *

Taux de magnesium          *

Taux de sodium      *

Taux de calcium      *

Taux de chlore         *

Taux de créatinine  *

Taux d'hémoglobine          *

Taux d'albumine     *

Taux de TSH           *

Taux de vitamine E *

Les facteurs hématologiques       *

L'addition des facteurs de risque            *

Mode de calcul du risque cardio-vasculaire     *

Les symptômes des pathologies cardio-vasculaires  *

La douleur thoracique            *

La dyspnée            *

Les troubles du rythme           *

Les syncopes         *

Les malaises           *

La mort subite         *

Description des pathologies cardio-vasculaires          *

La désadaptation à l'effort      *

Complications de l'alitement   *

Les pathologies veineuses     *

les maladies aiguës                *

les maladies chroniques         *

Manifestations cliniques liées à l'insuffisance veineuse chez les obèses               *

Physiopathologie du retour veineux       *

Influence et dangers de l'amaigrissement              *

Les insuffisances lymphatiques              *

Le diabète              *

Diabète de type I insulino-dépendant (DID)           *

Diabète de type II non insulino-dépendant (DNID) *

Autres diabètes      *

La maladie athéromateuse     *

La plaque d'athérosclérose    *

Atteinte athéromateuse des artères du membre inférieur :     *

Atteinte athéromateuse des artères du cerveau    *

Atteinte des petites artères et des artérioles          *

Les accidents vasculaires cérébraux (AVC)            *

L'accident vasculaire cérébral hémorragique (20%)               *

L'accident ischémique cérébral du à l'athérosclérose (50%)   *

L'accident ischémique transitoire (AIT)   *

L'accident ischémique cérébral cardio-embolique (15-20%)   *

L'accident ischémique cérébral du à la lipohyalinose (15 – 20%)           *

L'insuffisance cardiaque         *

Le choc cardiogénique           *

Œdème aigu du poumon (OAP)             *

Insuffisance cardiaque gauche              *

Insuffisance cardiaque droite *

Le cœur d'athlète   *

L'hypertrophie du ventricule gauche      *

Troubles induits par l'HVG      *

Moyens de détection de l'HVG               *

Insuffisance globale des deux ventricules              *

Le traitement des insuffisances cardiaques           *

Les valvulopathies  *

Différents types de valvulopathies          *

sténose aortique    *

Insuffisance aortique              *

Sténose mitrale      *

Insuffisance mitrale *

Sténose tricuspide  *

Insuffisance tricuspide            *

Le choix des prothèses valvulaires         *

Le traitement des valvulopathies            *

Les péricardites      *

péricardite aiguë     *

péricardite chronique              *

Les péricardites de l'infarctus du myocarde            *

L'embolie pulmonaire              *

L'hypertension artérielle          *

Les conséquences vasculaires de l'HTA                *

Les conséquences cérébrales de l'HTA *

Les conséquences rénales de l'HTA      *

HTA de l'enfant      *

HTA et contraception orale     *

Ménopause et HTA                *

Age et HTA            *

Conduite à tenir en cas d'HTA               *

Régulation tensionnelle          *

Rythme circadien    *

Limites de tension au repos   *

Effet blouse blanche              *

Limites de tension à l'effort:    *

Les symptômes      *

Les complications   *

Le traitement          *

Mauvais contrôle de l'hypertension:       *

L'hypertension artérielle gravidique        *

Complications         *

Les cardiopathies congénitales              *

Les troubles du rythme cardiaque          *

Extrasystoles          *

Les bradycardies    *

Les tachycardies    *

La fibrillation ventriculaire (FV)                *

La fibrillation auriculaire          *

La dysplasie arythmogène du ventricule droit        *

Les maladies d'origine coronariennes     *

L'ischémie myocardique         *

sténose d'une artère coronaire:             *

spasme coronaire:  *

thrombus:               *

L'angine de poitrine ou crise d'angor     *

L'angor instable      *

Diagnostic différentiel de l'angine de poitrine         *

L'infarctus du myocarde         *

Caractéristiques      *

Prise en charge de l'IDM en urgence     *

La dépression chez les cardiaques        *

Le rythme des accidents cardiaques      *

La chirurgie cardiaque            *

Les voies d'abord   *

La circulation extracorporelle  *

Les complications possibles de la chirurgie cardiaque           *

Précautions pré-opératoires   *

Précautions post-opératoires  *

La chirurgie coronaire             *

L'angioplastie coronaire transluminale    *

La transplantation cardiaque  *

La transplantation cardio-pulmonaire     *

Autres interventions chirurgicales           *

Nouvelles techniques chirurgicales         *

La prise en charge secondaire de l'infarctus    *

Evaluation et surveillance *

Contrôle des facteurs de risque et information du patient       *

La réadaptation cardiaque            *

Le traitement médicamenteux      *

Les dérivés nitrés    *

Les inhibiteurs du calcium (IC)                *

Les anticoagulants (AC)         *

Les bêtabloquants  *

Les antiagrégants   *

L'héparine              *

Les anti-thrombotiques           *

Les anti-vitamines K               *

Les immunosuppresseurs       *

Les inhibiteurs centraux          *

Les a 1-bloquants   *

Les digitaliques       *

Les diurétiques       *

Les hypolipidémiants              *

Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC)     *

Mécanisme de l'angiotensine et de la bradykinine *

Les anxiolytiques et antidépresseurs      *

Les antalgiques      *

Les agonistes des canaux potassiques  *

Les sydnonimines   *

Choix de l'anti-hypertenseur en première intention *

La probabilité d'une pathologie cardiaque est statistiquement aggravée par la présence d'un certain nombre de facteurs de risque. Ces statistiques ont été mises en forme dans les tableaux ci-dessous présentés par la Fédération Française de Cardiologie, afin de pouvoir situer le risque d'accident cardio-vasculaire d'un individu.

Calcul des probabilités d'infarctus par l'analyse des facteurs de risque

(tableaux proposés par la Fédération Française de Cardiologie, 50 rue du rocher à Paris 75008)

L'addition des points correspondants aux réponses du patient détermine son risque.

SEXE

Pt

AGE

Pt

HEREDITE

Pt

Femme < 40 ans

1

de 10 à 20 ans

1

aucune

1

Femme entre 40 et 50 ans

2

de 21 à 30 ans

2

1 parent ayant eu 1 MCV à plus de 60 ans

2

Femme > 50 ans

3

de 31 à 40 ans

3

2 parents ayant eu 1 MCV à plus de 60 ans

3

Homme

5

de 41 à 50 ans

4

1 parent ayant eu 1 MCV à moins de 60 ans

4

Homme trapu

6

de 51 à 60 ans

6

2 parents ayant eu 1 MCV à moins de 60 ans

6

Homme trapu et chauve

7

>60 ans

8

3 parents ayant eu 1 MCV à moins de 60 ans

7

 

 Nota: dans l'hérédité, on ne compte que les parents, les grands-parents, sœurs et frères ayant eu un infarctus ou une attaque. Une personne dont le père a été atteint d'infarctus a un risque supplémentaire de 1.5. Ce risque passe à 3 si le père a souffert en sus d'HTA.

Tension

 

Tabac

 

Régime

 

Sur-charge pondé-rale

 

Exercice

 

10

1

Non fumeur

0

Quasiment sans beurre ni huile

1

< 2.5 kg

0

Travail actif et exercices intensifs

1

12

2

Cigare et/ou pipe

1

Grillades et légumes avec peu d'œufs et matières grasses

2

moins de 2.5 à plus de 2.5 kg

1

Travail actif et exercices modérés

2

14

3

10 à 20 cigarettes par jour

2

normal avec œufs sans fritures ni sauces

3

> 3 à 10 kg

2

Travail sédentaire et exercices intensifs

3

16

4

20 à 30 cigarettes par jour

4

normal avec quelques fritures sauces et matières grasses

4

> de 10 à 16 kg

3

Travail sédentaire et exercice modérés

5

18

6

30 à 40 cigarettes par jour

6

riche avec souvent sauces, fritures, pâtisseries etc..

5

> de 16 à 25 kg

5

Travail sédentaire et peu d'exercices

6

20 +

8

> 40 cigarettes par jour

10

Gastronomique avec abondance de sauces, fritures, pâtisseries

7

> de 25 kg

7

Aucun exercice

8

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Nota: le chiffre pris pour la tension est le nombre maxima (tension systolique). La tension systolique limite est à 14 cmHg (centimètres de mercure), au-dessus de 16 cmHg le patient est en hypertension. La bonne tension diastolique (nombre minimum) est 9 cmHg.

 

L'indice de morbidité

Risque de morbidité coronarienne par rapport à la moyenne de l'ensemble de la population selon les différents facteurs de risque d'après Framinghan

Cholestérol

Taux

< 2.00

2.00 à 2.19

2.20 à 2.39

2.40 à 2.59

> 2.60

 

Risque

0.49

0.70

0.80

1.37

1.92

Tabac

Consommation (cigarettes/j)

0

< 20

> 20

 

 

 

Risque

0.69

1.26

1.58

 

 

Pression artérielle systolique

Niveau

(mmHg)

< 120

120-139

140- 159

160- 179

> 179

 

Risque

0.45

0.43

1.03

1.58

1.78

Obésité

Surpoids

< 10%

0

> 10 %

> 30%

 

 

Risque

0.51

0.81

1.3

2.41

 

Cumul des facteurs de risque

Nombres

positifs

0

1

2

3

 

 

Risque

0.6

1.12

2.01

6.34

 

Nota: l'indice de risque 1 correspond à la morbidité moyenne de l'ensemble de la population.

 

Le tableau suivant présente pour information d’autres calculs du risque.

Risques

 

Hommes

Femmes

Tabac

< 10 cigarettes/jour

1.6

1.3

 

de 10 à 20 cigarettes/jour

2.6

2.1

Hypertension

Limite

1.7

2.2

 

Déclarée

2.7

3.6

Hypercholestérolémie

 

2.4

1.5

Diabète

 

2.5

5.7

 

 

 

 

 

 

 

 

F Le sexe

L'athérosclérose, maladie des artères est trois fois plus présente chez l'homme que chez la femme, chez qui elle est très rare avant 50 ans, sauf si elle fume ou/et prend la pilule. L'explication en serait la protection hormonale favorable de la femme qui cesse à la ménopause. Chez la femme le taux de HDL est habituellement au-dessus de 0.50 g/l, le taux ou la protection est maximale est à 0.35. Les œstrogènes réduisent LDL augmentent HDL, dilatent les artères coronaires.

Les femmes très obèses pendant leur post-ménopause courent un risque cinq fois plus élevé de cancer de la muqueuse utérine.

Le risque d'infarctus est 8 fois plus élevé pour les hommes à la quarantaine, mais est identique pour les deux sexes à 85 ans.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Actuellement et compte tenu des progrès réalisés en matière de contraceptifs oraux, la pathologie coronaire associée à la contraception orale se retrouve essentiellement chez des fumeuses de 35 ans.

Le traitement contraceptif oral seul augmente la TAS de 5 à 10 mmHg et un peu moins la TAD; 5% seulement des femmes souffrent de HTA du fait de la pilule, hors association avec le tabac; le traitement hormonal doit être impérativement être changé et adapté à la ménopause.

Les femmes ayant une ménopause précoce, les femmes transformant leur obésité gynoïde en obésité androïde après la ménopause courent un risque cardio-vasculaire plus important. Pour les autres la ménopause engendrera souvent d'autres troubles comme l'ostéoporose par exemple.

 

 

 

 

 

Le diabète chez la femme après la ménopause triple l'incidence de maladie coronaire et multiplie par 10 le risque d'infarctus. Le syndrome X qui associe obésité centrale, hyperinsulinisme ou diabète, hypertriglycéridémie et HTA est particulièrement prédictif de la maladie coronaire après la ménopause. L'hyperobésité abdominale est associée à l'intolérance au glucose, à l'hyperinsulinisme. La ménopause est actuellement un seuil réel pour le développement des MCV et de la maladie coronaire en particulier. L'augmentation de la longévité féminine fait que plus de 40% de la vie de la femme se passera en période post-ménopausique. Il est aujourd'hui évident que la cause en est la défaillance hormonale. En conséquence les thérapeutiques hormonales substitutives avec diminution du risque de 30 à 50% sont extrêmement intéressantes. Plusieurs études ont suggéré que l'hormonothérapie substitutive post-ménopausique serait associée à une réduction de l'incidence des affections coronaires et peut-être aussi celle des AVC.

Le tabagisme de la femme, actuellement banalisé est le facteur de risque le plus important pour la femme; quant au stress engendré par la gestion conjointe difficile de la vie professionnelle et familiale, il devient aujourd'hui un facteur de risque très important pour la femme.

  F La carrure

 La carrure de l'homme augmente son risque cardio-vasculaire, peut-être du fait d'une plus grande capacité adipocytaire et d'une plus grande sensibilité aux lipides (?). Le fait d'être chauve pour un homme trapu ou moyen majore son risque, car il signe une activité hormonale défavorable.

FLa race

Les sujets de race noire comme les "African-Americans" ou Américains d'origine africaine ont un facteur de risque cardio-vasculaire plus important que les sujets de race blanche.

- Le cholestérol affecte d'avantage les parois artérielles; si on a retrouvé la même proportion de sujets atteints dans des groupes de noirs et de blancs, on a par contre remarquer que la surface de parois artérielles touchée était double chez les sujets de race noire. Le risque d'attaque de ces sujets est donc plus rapide.

- Les taux d'intoxiqués tabagiques, de diabétiques, les niveaux d'hypertension, et de cholestérol sont les mêmes dans les deux groupes raciaux. Par contre les méfaits de l'hypertension se manifestent plus tôt et avec des conséquences plus graves chez les sujets noirs.

- Les taux d'hypertrophie ventriculaire gauche sont plus importants chez les sujets de race noire.

- Les sujets de race noire ont des vaisseaux plus rigides que ceux des blancs, ce qui explique que les b -bloquants aient moins d'effet sur les sujets hypertendus noirs.

- 2.6% des blancs survivent à un arrêt cardiaque pour 0.8% de noirs.

- Les femmes de race noire sont plus sujettes au diabète (1.6 fois), 8% de femmes noires diabétiques pour 3% de blanches,

            - connaissent plus d'épisodes d'angor que les hommes noirs

            - ont un facteur de risque de mort d'origine cardio-vasculaire plus

             important.

                       

- Il faut noter qu'en moyenne, les femmes noires sont comparativement moins actives que les femmes blanches et que les hommes noirs.

- Les femmes de race noire grossissent plus vite et plus tôt que les blanches, notamment après chaque grossesse.

- Le facteur de stress du à l'isolement touche plus les femmes noires que les blanches (22% des américaines d'origine africaine entre 40 et 44 ans n'ont jamais été mariées pour 7% des américaines de race blanche).

- Ces chiffres doivent néanmoins être modérés par le fait que les américains d'origine africaine ont plus de difficultés d'accéder aux soins que les américains blancs, engendrant ainsi des conséquences plus graves et faussant les statistiques. Il est difficile de faire la part des facteurs raciaux et des facteurs socio-économiques.

 

F L'âge

 La maladie coronaire est surtout présente entre 50 et 60 ans. Cependant la classe d'âge 30-50 est de plus en plus touchée. Le risque de cardiopathie ischémique est 4 fois plus important à 55 ans qu'à 40 ans. Entre 40 et 65 ans le risque d'infarctus double tous les 10 ans.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

F L'hérédité

 Il existe un facteur héréditaire favorisant les maladies coronaires dans certaines familles. Ce facteur peut être intrinsèque (HTA, cholestérol, facteur autonome de sensibilisation à la maladie) ou extrinsèque par les habitudes de vie (alimentation, non-activité...) transmises à l'enfant et favorisant ultérieurement le développement d'une cardiopathie.

Les sujets ayant des antécédents familiaux de maladie coronarienne prématurée ont un risque de 2 à 5 fois plus important d'accident coronaire.

F La tension

L'hypertension artérielle est une pathologie très grave qui touche près de 12% de la population des pays industrialisés. 3% seulement de cette population est soignée, le reste ignorant cette maladie insuffisamment médiatisée. Un certain nombre de symptômes permettent cependant de suspecter une hypertension artérielle:

- impressions de mouche volant devant les yeux,

- bourdonnements d'oreilles

- vertiges

- malaises

- maux de tête

- palpitations

- essoufflement rapide

Mesure

Stade

Nouveau contrôle

Diastole

< 85

normal

dans 2 ans

85 - 89

normal haut

dans 1 an

90 - 99

I moyen

avant 2 mois

100 - 109

II modéré

avant 1 mois

110 - 119

III sévère

avant 1 semaine

³ 120

IV grave

immédiat

Systole

< 130

normal

dans 2 ans

130 - 139

normal haut

dans 1 an

140 - 159

I moyen

avant 2 mois

160 - 179

II modéré

avant 1 mois

180 - 209

III sévère

avant 1 semaine

³ 210

IV grave

immédiat

 

20% des sujets sont hypertendus légers et sont à l'origine de 60% de la mortalité attribuée à l'hypertension. 90% des hypertendus suivent leur traitement , mais seulement 60% ont une tension normalisée.

Un traitement hypotenseur fait baisser de 33 à 40% le risque cérébral et de 14% à 26% le risque coronarien et de 21% le risque cardio-vasculaire.

L'hypertension artérielle est étudiée plus loin dans le chapitre réservé aux pathologies.

Le risque cardio-vasculaire est multiplié par 5.4 quand la valeur systolique atteint 19 et de 3.3 quand la valeur diastolique atteint 11.

Si l'indice 100 correspond à la morbidité moyenne, on note:

- un indice 45 si la tension < 120 mmHg

- un indice 83 si la tension est comprise entre 120 et 139

- un indice 103 si la tension est comprise entre 140 et 159

- un indice 158 si la tension est comprise entre 160 et 179

- un indice 178 si la tension est > 180 mmHg

Le risque relatif de l'hypertendu de développer

- une insuffisance coronarienne est estimé à 2.5 pour,

- un AVC ischémique est estimé à 9

- une insuffisance cardiaque est estimé à 5

  

La tension artérielle en fonction de la taille (en mmHg)

 

TA médiane

HTA limite

HTA confirmée

HTA dangereuse

 

Systole

Diastole

Systole

Diastole

Systole

Diastole

Systole

Diastole

 

G

F

G

F

G

F

G

F

G

F

G

F

G

F

G

F

100

97.5

94

52.5

52

117.5

115

72.5

70

127.5

125

82.5

80

147.5

145

102.5

100

120

104

100

57.5

57.5

125

120

75

75

135

130

85

85

155

150

105

105

140

108

107

58

60

130

130

77.5

75

140

140

87.5

85

160

160

107.5

105

160

117

114

60

62

140

135

80

80

150

145

90

90

170

165

110

110

175

125

117

64

64

150

140

85

85

160

150

95

95

180

170

115

115

 

Limites et données de la tension :

è L'hypertension artérielle est déterminée par plusieurs mesures à différents moments de la journée, indiquant plus de 140/90 (hypertension limite) pour la NYHA New York Heart Association ou 160/95 (hypertension sévère) pour l'OMS.

è Si la tension systolique est inférieure à 9 cmHg, il faut interdire l'exercice

è La bonne tension diastolique moyenne (nombre minimum) est 9 cmHg, l'HTA est caractérisée à partir de 9.5 cmHg. La tension diastolique caractérise les résistances périphériques.

è Au repos, la tension doit être plus faible que les valeurs indiquées ci-dessus et ne pas dépasser 120 / 80 mmHg. La tension diminue pendant le sommeil de 10 à 20% de la moyenne de la période d'éveil.

è Le passage de la position couchée à la position debout ne doit pas entraîner une chute de TAS > 3 cmHg

è La réaction d'alarme dite "effet blouse blanche" majore la mesure de pression artérielle et FC (PAS = +12 mmHg et PAD = + 8 mmHg).

è Les valeurs de la mesure ambulatoire sont généralement plus basses que celles mesurées occasionnellement à la consultation avec une différence de - 25 mmHg pour la systolique et -10 à -15 mmHg pour la diastolique, surtout chez les hypertendus.

 

 

Mesures au tensiomètre

Le caoutchouc gonflable doit couvrir au moins la moitié du bras, et s'arrêter environ 2.5 cm au-dessus du coude. Le brassard doit être gonflé 30 mmHg au-dessus de la pression escomptée. Un gonflage trop important du brassard détermine une élévation des chiffres. Le brassard doit ensuite être dégonflé de 2 mmHg par seconde. Le sujet doit être assis, jambes décroisées, pieds à plat, bras nu et décontracté reposant sur une table ou coude et bras très légèrement fléchis à hauteur du cœur

Gonfler d'abord le brassard jusqu'à occulter le bruit distal radial, puis augmenter de 30 mmHg. La tension se prend normalement sur le bras gauche, l'idéal étant de mesurer la tension sur les deux bras et de conserver ensuite la mesure sur le bras présentant les valeurs les plus hautes. La mesure s'effectue après 5 mn de repos; il est nécessaire de refaire la mesure trois fois pour obtenir une mesure fiable, en laissant 1 mn de repos entre chaque mesure, le brassard étant complètement déprimé.

Lors d'une crainte de chute de la tension en position debout, mesurer la tension debout avant et pendant le traitement. Faire de même pour les hypertensions.

La réduction de la pression dans le brassard pendant la mesure ne doit pas excéder 2 à 3 mmHg par seconde.

Il existe des brassards plus grands ou plus petits destinés à affiner la mesure en fonction de la taille du bras.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Contrôle de la tension à l'effort

L'arrêt de l'exercice est impératif dans les cas suivants :

G chute ou défaut d'augmentation de la tension artérielle systolique

En dessous de 5 cmHg pour une Fc Max ³ 150 bat/min

En dessous de 3 cmHg pour une Fc Max < 115 bat/min

G augmentation anormale de la tension systolique

³ 22 cmHg pour 50% RFc

³ 25 cmHg pour un effort maximal

³ 28 cmHg pour un hypertendu actif en effort maximal

G augmentation de la tension diastolique plus importante que l'augmentation de la tension systolique

G augmentation de la tension diastolique au-delà de 1 cmHg

G Pour un enfant arrêter l'exercice si PAS atteint 230 mmHg et PAD dépasse 120 mmHg.

Nota: quand le patient atteint VO2 Max, TAS diminue reflétant la baisse du Volume d’Ejection Systolique VES et du débit cardiaque, accompagnant le début du travail en anaérobie.

Modifications tensionnelles lors de la récupération

TAS diminue la 1ère minute, puis remonte et diminue de nouveau progressivement jusqu'au retour à l'état initial vers la 6ème minute.

 

F La fréquence cardiaque

Au-dessus de 75 bpm au repos, la fréquence cardiaque est un marqueur indépendant du risque cardio-vasculaire du fait du stress mécanique cyclique qu'elle impose conjointement avec la pression à la paroi artérielle. L'élévation de la fréquence cardiaque de repos est corrélée à l'élévation de la pression artérielle, de la glycémie et des triglycérides. L'élévation de la fréquence cardiaque contribue au développement de l'athérosclérose.

Un autre facteur important du risque cardio-vasculaire est la réserve de fréquence cardiaque qui traduit la possibilité de la FC à s'adapter. Une FC de repos basse et une FC Max basse n'établit pas un bon indice de risque.

F Le tabac

Le tabac favorise :

                                   - une accélération du rythme cardiaque

                                   - une augmentation de la pression artérielle

                                   - l'athérome,

                                   - la formation de caillots sanguins

                                   - la diminution des capacités d'oxygénation de

l'organisme

                                   - l’augmentation du débit cardiaque nécessaire pour

un effort donné

                                   - le spasme des artères coronaires

                                   - une diminution de la fraction HDL

 

L'inhalation de la fumée du tabac est aggravante, car elle provoque instantanément un doublement ou un triplement de la résistance des voies aériennes qui peut durer 10 à 30 minutes. A long terme la fumée détermine une augmentation de la sécrétion dans les tractus respiratoires et un rétrécissement des voies aériennes. VEMS et VMM peuvent être réduites.

La résistance au passage de l’air au repos est trois fois plus élevée tant chez des fumeurs de longue date que chez des non-fumeurs qui viennent d’inhaler 15 bouffées de cigarette en 5 minutes. Cet effet persiste durant 35 minutes environ et est peu marqué au cours d’un exercice léger qui n’affecte que faiblement le coût énergétique de Ia respiration. Au cours d’un exercice vigoureux cependant, cet effet pourrait devenir nuisible car le surplus d’énergie nécessaire à la respiration peut devenir prohibitif.

La bronchoconstriction qu’on observe chez l’individu qui fume, n'est apparemment pas due à la nicotine mais à d’autres particules contenues dans la fumée de cigarette qui la déclencheraient par voie réflexe. Le tabac inhibe le fonctionnement des cils pulmonaires destinés à filtrer les impuretés.

Le tabac augmente la fréquence cardiaque. Par vasoconstriction, la nicotine augmente les résistances périphériques et peut provoquer un spasme coronaire voire un infarctus. Une seule cigarette inhibe la réserve coronaire, c'est à dire la possibilité des artères nourricières de se dilater pour assumer une demande supplémentaire de sang oxygéné. De ce fait, en cas d'infarctus, le défaut de réserve coronaire ne permet pas au cœur de s'adapter et de limiter la nécrose.

 

l 3 cigarettes en 30 mn diminuent la performance aérobie de 14%.

l Le tabac entraîne une augmentation d'adrénaline, noradrénaline (50%) et AGL de 50 à 150%.

l A chaque bouffée ¼ de la nicotine atteint le cerveau en 7 secondes (14 secondes pour l'héroïne) et provoque une réduction de 12.5% du débit cérébral.

l Fumer après un effort peut provoquer un caillot par l'association de la production d'adrénaline agrégante et de graisse dans le sang, ces substances étant produites de manière plus importante par l'individu non entraîné.

l La nicotine augmente TA de 1 à 2 Kpa

l Fumer augmente les dépenses énergétiques de 14%, d’où la propension à grossir des fumeurs qui arrêtent le tabac.

Le risque du tabagisme actif

Le tabac multiplie le risque de maladie coronaire par 1.4 pour moins de 5 cigarettes par jour, 2.1 de 5 à 10 cigarettes, 2.4 pour 10 à 15 cigarettes, 2.8 entre 20 et 40 cigarettes par jour et par 5 pour 40 cigarettes et plus par jour. Il est de 0.7 pour un non fumeur. La mortalité avant 50 ans est 5 fois plus grande chez les fumeurs que chez les non-fumeurs.

On peut estimer que chaque cigarette fumée par un fumeur qui décède à 55 ans après avoir fumé 40 cigarettes par jour pendant 40 ans, lui a coûté approximativement 15 minutes de vie.

 

Le risque du tabagisme actif chez la femme

La pilule contraceptive associée au tabac multiplie par 15 le risque cardio-vasculaire en diminuant la protection hormonale dont bénéficie la femme. Le tabagisme est devenu le principal facteur de risque cardio-vasculaire de la femme:

            - 33% des 12-18 ans et 50% des 20-24 ans fument

            - 12% des fumeuses fument plus de 25 cigarettes par jour

L'association pilule tabac chez la femme favorise les thromboses. La pilule fait courir un risque faible mais réel de cancer du sein dans les 10 premières années.

 Les fumeuses de plus de 50 ans dépassant la dose de 25 cigarettes quotidiennes ont 2.5 fois plus de risques que des non fumeuses de développer une dégénérescence maculaire entraînant une perte de vision irréversible. Le risque est pratiquement identique pour les fumeurs. Le fait d'avoir abandonné le tabac depuis 15 ans ou plus, n'entraîne qu'une petite diminution du risque. La dégénérescence maculaire touche 10% de la population entre 65 et 75 ans, et 30% au-delà de 75 ans, soit actuellement en France plus de un million de personnes dont 30 000 au stade de la cécité. La dégénérescence maculaire touche 1000 à 2000 personnes par an en France. Aux Etats-Unis, cette affection touche 1700000 personnes et constitue la première cause de cécité chez les plus de 65 ans.

La femme qui fume coure un risque d'IDM de 5.8 et un risque de décès par maladie coronaire de 5.5. Le cancer du poumon est devenu la première cause de mortalité par cancer chez la femme. Le risque d'insuffisance respiratoire par bronchite chronique est encore plus grand ainsi que les risques de ménopause précoce et d'ostéoporose plus sévère et plus évolutive. Aujourd'hui 10% des 60 000 décès liés au tabac concernent les femmes, mais l'évolution actuelle pourrait concerner 1/3 de la prévision des 160 000 décès liés au tabac en 2020, soit une multiplication par 10 du risque.

Le tabagisme passif

L'exposition passive à la fumée de cigarette pendant 15 mn provoque une augmentation des taux sanguins de nicotine et de carboxyhémoglobine, déclenche une réponse sympathique nerveuse et une augmentation des résistances périphériques, mais n'entraîne pas de modification de la fréquence cardiaque, ni de la pression artérielle.

Le risque lié au tabagisme passif d'un individu soumis à un environnement fumeur augmente globalement de 35%. Il s'accroît avec le nombre de cigarettes fumées par le conjoint et le nombre d'années d'exposition. Il est majoré par une exposition au tabagisme dans l'environnement professionnel et dans l'enfance.

5% des cancers qui ne sont pas dus au tabagisme actif le sont du fait du tabagisme du conjoint. Une étude a relevé une augmentation de 23% de la mortalité d'origine coronarienne chez des hommes non fumeurs mariés à des fumeuses par rapport à un groupe marié à des non fumeuses et 19% chez des femmes mariées à des fumeurs. On estime à 3000 le nombre de décès du au tabagisme passif chaque année en France et à 50 000 aux USA.

9 millions d'enfants américains de moins de 5 ans vivent avec au moins un fumeur et sont exposés toute la journée au risque du tabagisme passif. 300 000 cas annuels d'infections des voies respiratoires comme pneumonies et bronchites de bébés de moins de 18 mois, dont 15 000 doivent être hospitalisés sont le fait du tabagisme passif.

Les dangers du tabac pour le fœtus

Le tabagisme passif est nocif pour le fœtus. Il diminue le poids du bébé de 100 g et augmente le risque de mort subite du nourrisson (de 3 à 20). Le tabac augmente le risque de mortalité pré et périnatale, d'avortement spontané et de prématurité, il pourrait être source de retard de croissance intellectuelle. Le tabagisme est source d'infections graves chez les enfants.

L'analyse du risque après arrêt du tabagisme

Le risque cardio vasculaire diminue de 50% la première année qui suit l'arrêt du tabac. Il faut 10 à 20 ans pour revenir au risque cardio-vasculaire néant du non fumeur. Après 40 ans, l'arrêt du tabac, ne permettra jamais de revenir au risque zéro, et le tabac laissera toujours des traces.

Test de dépendance nicotinique

L'accoutumance au tabac provient d'un déficit (40%) en MAO (mono-amine-oxydase) de type B. Il s'agit d'un neuro-transmetteur qui dégrade habituellement la dopamine. Or, la dopamine joue un rôle dans l'assujettissement aux drogues; c'est également la raison pour laquelle les fumeurs sont exempts de maladie de Parkinson parce que la concentration élevée en dopamine protège leurs neurones.

Test de dépendance nicotinique

Question

0 point

1 point

2 points

Score

Combien de temps après votre réveil fumez vous votre première cigarette ?

Après 30 minutes

Avant 30 minutes

 

 

Trouvez vous difficile de ne pas fumer dans les lieux ou cela est interdit ?

Non

Oui

 

 

Quelle cigarette fumez-vous avec le plus de plaisir ?

aucune

la première

 

 

Combien de cigarettes fumez-vous quotidiennement ?

1 à 15

16 à 25

Plus de 25

 

Fumez vous plus dans la matinée que dans le reste de la journée ?

Non

Oui

 

 

Fumez vous quand vous êtes malade au point de rester au lit ?

Non

Oui

 

 

Quel taux de nicotine contiennent les cigarettes que vous fumez ?

Bas

Moyen

Haut

 

Inhalez vous la fumée ?

Jamais

Quelquefois

Souvent

 

 Résultats du test :

score de 0 à 3 : faible dépendance

score de 4 à 7 : dépendance moyenne

score au-delà de 7 : forte dépendance

 

F La surcharge pondérale

La surcharge adipeuse (terme plus exact que celui de surcharge pondérale) est un élément important du risque cardio-vasculaire par la surcharge de travail qu'elle impose au cœur et parce qu'elle signe généralement la présence d'autres facteurs de risque comme hyperlipidémie, hypercholestérolémie, hypertension... Les dépôts adipeux abdominaux chez l'homme après 40 ans sont potentiellement mortels, car ils induisent ultérieurement cancers et cardiopathies. Il est notable que n'a jamais été recensé un centenaire mâle obèse.

Le poids corporel idéal est celui des ses 20 ans.

Le risque de présenter une angine de poitrine dans les 10 ans est multiplié par 2 chez les personnes présentant un excès de poids de 20% et par 5 pour un excès de poids de 30%. La personne obèse a 2,5 fois plus de risques de mourir d’une maladie cardio-vasculaire qu’une personne dont le poids est inférieur ou égal à la moyenne. Une étude rapporte une baisse du cholestérol total de 13% et une diminution de 50% de la morbidité par un régime normo-lipidique.10% de baisse pondérale par rapport au poids théorique moyen entraîne un indice de morbidité de 51 par rapport à l'indice 100 de morbidité de la population, un indice de 81 pour un poids égal au poids théorique, un indice 130 pour un poids supérieur de 10 à 30% et un indice 241 en cas de surpoids supérieur à 30%. La perte de poids ne doit pas dépasser 1 Kg par semaine.

Les formules de calcul du poids idéal

Ø la formule de Broca : Taille en cm - 100

Ø la formule de Lorenz : pour l'homme (Taille en cm - 100) - Taille - 150

4

pour la femme (Taille en cm - 100) - Taille - 150

2,5

 

Ø la formule de Pende : Taille / poids £ 2,4

Ø la formule des assurances-vie américaines : (Taille - 150) x 3 + 50

4

 Ø la formule de Creef (Taille en cm - 100) + âge x 0,9

10

 

La formule de Boura

Pi (kg) = Pr (kg) –[PSS en 10ème mm –75] x [0.003 T en cm – 0.384]

Pi = poids idéal

Pr = poids réel

PSS = pli sous-scapulaire

T = taille

 

Ø le Body mass index (BMI) ou index de masse corporelle : poids/taille2 en mètres. Si le résultat se trouve :    

entre 18 et 20 l'adulte est plutôt mince

                                               entre 20 et 25 (H)       le poids est idéal

                                               entre 19 et 24 (F)        le poids est idéal

                                               entre 25 et 30 l'adulte présente un surpoids

                                               entre 30 et 40  l'adulte est obèse

                                               au-dessus de 40          obésité morbide

 

 

Taille

Homme

Femme

1.50 m

50.0 Kg

50.0 Kg

1.55 m

54.0 Kg

52.5 Kg

1.60 m

57.5 Kg

55.0 Kg

1.65 m

61.5 Kg

57.5 Kg

1.70 m

65.0 Kg

60.0 Kg

1.75 m

69.0 Kg

62.5 Kg

1.80 m

72.5 Kg

65.0 Kg

1.85 m

76.5 Kg

67.5 Kg

1.90 m

80.0 Kg

70.0 Kg

1.95 m

84.0 Kg

72.5 Kg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Autre tableau de calcul du poids normal (plus fin)

Homme de 20à 29 ans

 

Femme de 25 ans à 30 ans

Taille

Carrure étroite

Carrure moyenne

Carrure large

 

Taille

Carrure étroite

Carrure moyenne

Carrure large

m

kg

kg

kg

 

m

kg

kg

kg

1.58

51-54

53-58

57-64

 

1.48

42-44

43-48

47-54

1.60

52-56

55-60

58-65

 

1.50

43-46

44-50

48-55

1.62

53-57

56-62

60-67

 

1.52

44-47

46-51

49-57

1.65

55-58

57-63

61-69

 

1.55

45-49

47-52

51-58

1.68

56-60

59-65

62-71

 

1.58

46-50

49-54

52-59

1.70

58-62

61-67

64-73

 

1.60

47-51

50-55

53-61

1.73

60-64

63-69

66-75

 

1.62

49-52

51-57

55-62

1.75

62-66

64-71

68-77

 

1.65

50-54

52-59

57-64

1.78

63-68

66-72

70-79

 

1.68

52-56

54-61

58-66

1.80

65-70

68-75

72-81

 

1.70

53-57

56-63

60-68

1.83

67-72

70-77

74-83

 

1.73

55-59

58-65

62-70

1.85

69-73

72-79

76-85

 

1.75

57-61

60-67

64-71

1.88

71-76

73-81

78-88

 

1.78

59-63

62-68

66-74

1.90

72-77

76-84

81-90

 

1.80

61-65

63-70

67-76

1.93

74-79

76-86

82-92

 

1.83

63-67

65-72

69-78

 

Pour les femmes âgées de 18 à 25 ans soustraire 1/2 kg par année en dessous de 25 ans

Table de poids des compagnies d'assurance américaines

 

Hommes

Femmes

 

Poids idéal

- 20%

Poids de référence

Limite maximum

+ 20%

Poids idéal

- 20%

Poids de référence

Limite maximum

+ 20%

147

 

 

 

41.4

51.7

62.1

149

 

 

 

42.3

52.8

63.4

152

 

 

 

43.2

54.0

64.8

154

 

 

 

44.3

55.3

66.4

157

48.3

60.3

72.4

45.4

56.7

68.0

160

49.0

61.2

73.5

46.4

58.1

69.7

162

49.9

62.4

74.8

47.5

59.4

71.3

165

50.8

63.5

76.2

48.6

60.8

72.9

167

51.9

64.9

77.8

49.7

62.1

74.6

170

53.0

66.2

79.5

50.8

63.5

76.2

172

54.0

67.6

81.1

51.9

64.9

77.8

175

55.2

68.9

82.7

53.0

66.2

79.5

177

56.2

70.3

84.4

54.1

67.6

81.1

180

57.5

71.9

86.3

55.2

68.9

82.7

182

58.8

73.5

88.2

 

 

 

185

60.2

75.3

90.4

 

 

 

187

61.5

76.9

92.3

 

 

 

190

63.1

78.9

94.7

 

 

 

 

 

ð Calcul de la masse grasse idéale pour l'homme

= poids idéal x 15 %

ð Calcul de la masse grasse idéale pour la femme

= poids idéal x 27%

ð Calcul de la masse grasse totale pour l'homme

= poids réel - (poids idéal x 85%)

ð Calcul de la masse grasse totale pour la femme

= poids réel - (poids idéal x 73%)

ð % de masse grasse = masse grasse totale x 100

poids réel

 Limites basses de l'obésité physiologique

ð 20% de masse grasse chez le jeune homme (jusqu'à 35 ans)

ð 25% de masse grasse chez l'homme plus âgé

ð 31% de masse grasse chez la jeune femme (17 à 27 ans)

ð 37% de masse grasse chez la femme plus âgée

F Différencier l'obésité physiologique de l'obésité médicale pathologique.

Masse grasse idéale

Homme de référence

% de dérive

% de masse grasse

Femme de référence

% de dérive

% de masse grasse

20 ans

12,0 kg

 

15.00

16.0 kg

 

27.00

30 ans

12,6 kg

5

15.75

16.5 kg

3.12

27.84

45 ans

16,0 kg

33

20.00

17.5 kg

9.37

29.53

>50 ans

17,5 kg

45.83

21.87

19.0 kg

18.75

32.06

 

 

 

 

 

 

F La sédentarité et l'exercice physique

  F Il semble exister un seuil énergétique de 2000 Kcal / semaine au-delà duquel le risque de maladie coronarienne est diminué de 50%. Une dépense journalière de 300 Kcal (une ½ heure à une heure de marche rapide ou 30 mn de jogging par jour) suffit à diminuer largement le risque d'HTA et de maladie coronaire.

La modification du rapport HDL / LDL demande un travail hebdomadaire de 1000 Kcal / semaine, un autre stade présentant un rapport plus important se situe à 5000 Kcal / semaine.

Le risque CV est réduit de 35 à 55% par l'adoption d'un programme d'exercice physique (le risque cardio-vasculaire est de 1.9 pour les sédentaires).

La sédentarité induit la difficulté à oxyder les acides gras et donc un déséquilibre au profit des hydrates avec production de lactates et de fatigue.

Une méga-étude américaine sur 8 ans met en évidence un quasi doublement du risque de décès chez les personnes en mauvaise condition physique.

 

Effets sur la teneur corporelle en eau et en graisse d'un programme de jogging pendant deux mois

Une dépense quotidienne supplémentaire de 1500 kJ (360 cal) réalisée en 10 minutes de jogging modéré entraîne la disparition de 500 g de graisse en 11 jours environ. Sur une durée d’un an, cela représente un déficit énergétique total équivalant à environ 17 kg de graisse !

Durant les trois premiers jours du programme, les pertes d’eau représentent 70% de la perte totale. Les pertes d’eau diminuent ensuite progressivement pour ne représenter que 19% entre le onzième et le treizième jour.

En même temps, la perte de lipides passe de 25 à 69%. A partir du vingt et unième jour, les lipides représentent 85% de la perte totale, sans augmentation correspondante de la perte d’eau. La part des protides passe de 5% au début à 12% entre le onzième et le treizième jour et à 15% à la fin du programme.

 

Risque d'AVC en fonction de l'activité dans les loisirs:

- de 1 pour les inactifs,

- 0.6 pour les modérément

- 0.3 pour les actifs

Le risque d'arrêt cardiaque d'un actif est de 40% de celui d'un sédentaire

Une activité physique modérée pendant les moments de loisirs assure une baisse de 70% de la mortalité totale et de 63% des événements cardio-vasculaires.

 

 

F Le ronflement nocturne ou ronchopathie

La ronchopathie ou ronflement nocturne est un facteur de risque cardio-vasculaire pour la plupart des ronfleurs, car elle est associée à l'hypertension artérielle qui ne baisse pas la nuit chez les ronfleurs.

F Les habitudes alimentaires

Les données diététiques font l'objet d'un chapitre entier de cet ouvrage. Pour mémoire, rappelons les éléments les plus importants:

± la composition alimentaire idéale est de

G 15% de protides avec un rapport protides animaux ³ 1

protides végétaux

G 30% de lipides avec un rapport lipides végétaux et marins ³ 2/5

lipides totaux

G 55% de glucides

                       dont 4% maximum (déconseillé) de calories d'origine alcoolique

                       (8 g = 10 cl de vin à 10°)

                       avec un rapport calories des sucres solubles ³ 1/10 (250 cal)

calories totales

            G 1 ml d'eau par calorie (= 2500 ml)

 

G Les règles élémentaires :

± quantité à satiété

± suppression de l'alcool, sauf un verre de vin par jour (diminution de 30 à 40% du risque cardio vasculaire

± hypoglucidique

± hypolipidique

± hyperprotidique (minimum 1g de protéines par Kg de poids corporel)

± modérément hyposodé (diminution de l'appétit)

± large consommation de fibres alimentaires

± beaucoup d'eau (2 à 3 l.) entre les repas (peu de boisson pendant le repas)

± mastiquer lentement

 

D Les aliments déconseillés :

± alcool

± graisses, margarine

± fritures

± mayonnaise et autres sauces à base d'huile

± charcuterie

± gibier faisandé cuisiné en sauce

± porc et mouton gras

± sucreries

± entremets, crèmes

± glace et sorbets (sauf avec édulcorant)

 

F Le stress

 Le stress génère une hyperactivité du système sympathique avec production de catécholamines (adrénaline) et augmentation de la tension, de la fréquence cardiaque, de la glycémie et du taux de lipides sanguins. Le stress peut parfois faire battre le cœur au-delà de la fréquence maximale théorique, et double facilement la fréquence de base. Or, le simple fait d'augmenter sa fréquence de 10 battements minute augmente le travail du cœur de 15%. Le stress oblige donc le cœur à un travail supplémentaire inutile et crée les conditions d'une usure prématurée (insuffisance cardiaque) ou d'un accident.

 

La préoccupation mentale, comme le stress, augmentent la Fc. Une étude récente rapporte le retentissement tensionnel du stress équivaut à celui d'une surcharge pondérale de 30% ou d'une vingtaine d'années de plus. Au stress s'associent une augmentation de la viscosité du sang, de la tension artérielle et de la température corporelle et une augmentation des risques de thrombus.

Le stress est en importance le troisième facteur de risque. Le stress chronique est plus délétère que le stress aigu. Le manque de relation sociale multiplie le risque de mortalité coronarienne par 2 chez l'homme et par 3 chez la femme. Les cardiopathies ischémiques sont plus présentes chez les célibataires que chez les sujets mariés, la mortalité à 6 mois (16.4%) et à 5 ans (50%) des patients isolés étant beaucoup plus importante. Une situation conflictuelle est retrouvée dans 70% des infarctus et 50% des cas d'angor. On retrouve régulièrement dans l'interrogatoire des coronariens les termes d'anxiété et d'hostilité.

 

Le stress provoque un besoin de glucides pour provoquer une réaction insulinique, déclenchante du sommeil. Associé à la production de suc gastrique déclenché par le stress et aboutissant à l'ulcère gastrique, ces deux mécanismes induisent un besoin impératif de manger et essentiellement manger sucré.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

F Le profil psychologique

Les personnes possédant un caractère de type A ont un risque 4 fois plus important de développer une maladie cardio-vasculaire. Les patients de type D ont un facteur de risque encore plus élevé.

 Le profil psychologique dit de type A caractérise un individu plutôt hyperactif, acharné à la compétition, exigeant, impulsif.

Type A: attitude compétitive, état d'esprit ouvert à la contestation, agressivité, objectifs ambitieux, besoin de reconnaissance, de responsabilités, difficultés à déléguer, à exister en dehors de l'activité professionnelle, exigences élevées, horaires de travail démesurés, tendance au déni et à l'insomnie, paroles martelées, gestes vifs, coupure facile de la parole à autrui

Ce type de comportement génère une hyperactivité du système sympathique avec augmentation des catécholamines, de l'activité cardiaque, de la tension artérielle et est retrouvé dans 58% des accidents cardiaques.

Type D: individus soucieux, ombrageux et socialement aliénés, inhibant leurs émotions négatives; ils ont 4 fois plus de risques à 3 ans de mourir après un épisode coronarien que les patients dotés d'un tempérament enjoué.

 

Incidence de la dépression

La présence d'une dépression est un facteur de risque indépendant des autres facteurs psychologiques; elle multiplie par deux le risque de survenue d'une insuffisance coronaire, avec un risque plus élevé d'IDM que d'angine de poitrine.

L'épuisement vital est différent de la dépression, il se définit par une fatigue inhabituelle, un sentiment de découragement, une irritabilité, une baisse de la libido, et des troubles du sommeil. Il présente néanmoins le même risque que la dépression.

La dépression génère une hyperactivité sympathique, un dysfonctionnement du métabolisme des lipides avec augmentation du CT, et une possibilité de troubles de la coagulation.

La dépression est relevée dans 33 à 50% des cas d'infarctus, 18% des patients étant en dépression majeure, et 27% présentant des symptômes de dépression. Les patients dépressifs ont cinq fois plus de mortalité à 6 mois.

 

 

F Les analyses

Taux de cholestérol

 

Taux de cholestérol

Points

 

< 180 mg/litre

1

Taux normal

181 à 205 mg/litre

2

Taux limite

206 à 230 mg/litre

3

 

231 à 255 mg/litre

4

Taux élevé

256 à 280 mg/litre

5

 

281 à 300 mg/litre

7

 

 

 

 

 

 

 

 

Le cholestérol doit être inférieur ou égal à 1.80 g/l avant 20 ans et à 2 g par litre au-delà de cet âge; si on peut admettre un CT à 2.15 g/l, des valeurs supérieures nécessitent une évaluation du risque. Un CT supérieur à 2.5 g/l témoigne d'un risque élevé.

Il est nécessaire de quantifier la cholestérolémie quand elle dépasse 2 à 2.15 g/l. En cas d'excès marqué du HDL (0.55 g/l pour l'homme et 0.70 g/l pour la femme), il n'existe guère de risques cardio-vasculaires.

L'athérosclérose débute au-dessus de 2.15 g/l

La diététique seule, ne permet un abaissement du cholestérol que de 8 à 15% en six mois, il faut donc faire appel aux médicaments pour obtenir une baisse supérieure.

Ne pas adopter un régime diminuant la ration journalière de plus de 500 Kcal, sous peine d'abandon.

Le risque cardio-vasculaire est de:    1 pour un cholestérol £ 1

(étude de Framingham)                     1.2 pour un cholestérol entre 2 et 2.19

                                               1.6 pour un cholestérol entre 2.20 et 2.39

                                               2.25 pour un cholestérol entre 2.40 et 2.59

                                               3.25 pour un cholestérol > 2.60       

Baisser la cholestérolémie de 1% diminue le risque cardio-vasculaire de 2 à 3% et le risque d'AVC de 30%

Risque relatif de cardiopathie ischémique en fonction de la pression artérielle systolique et du cholestérol total

PAS \ CT

1.60

2

2.40

2.80

3.20

3.60

12

1

1.4

1.9

2.6

3.5

4.9

14

1.4

1.9

2.6

3.5

4.9

6.7

16

1.9

2.6

3.5

4.9

6.7

9.1

18

2.6

3.5

4.9

6.7

9.1

12.5

20

3.5

4.9

6.7

9.1

12.5

17.2

22

4.0

6.7

9.1

12.5

17.2

23.6

 

Incidence du tabac et du diabète sur le risque précédent

Nombre de cigarettes par jour

Coefficient multiplicateur

10

1.4

20

1.9

30

2.5

40

3.5

Diabète

2.3

Symptômes externes

Xanthomatose éruptive (triglycéridémie > 10 g/l)

Xanthomes tendineux (cholestérolémies > 6 g/l): ils siègent sur les tendons extenseurs des doigts de la main et sur les tendons d'Achille.

Xanthélasmas: soit localisé à la partie interne des paupières supérieures et inférieures, soit largement étalé.

Arc cornéen: dépôt de cholestérol à la périphérie de la cornée. C'est le signe le plus fréquent et le plus banal. Sa valeur est plus importante quand le patient est jeune.

 

Obésité dystrophique

Hépatomégalie accompagnée ou non de splénomégalie

Crises abdominales douloureuses de pathogénie souvent obscure.

Le risque de la ménopause

Le risque relatif des femmes ménopausées non traitées par rapport aux femmes ménopausées du même âge est entre 2.2 et 2.7. Le traitement diminue ce risque de 50%, c'est à dire ramène le risque légèrement au-dessus de celui de la femme non ménopausée.

La ménopause augmente les taux de lipides athérogènes et diminue la fraction HDL qui reste néanmoins supérieure au taux masculin.

 

Taux de cholestérol HDL

 

favorable

normal

défavorable

Hommes

> 55 mg/dl

35-55

< 35 mg/dl

Femmes

> 65 mg/dl

45-65

< 45 mg/dl

 Le taux de HDL est diminué par les androgènes, la progestérone, les pilules contraceptives, le tabagisme.

Le taux de HDL est augmenté par les œstrogènes, l'alcool et l'entraînement en endurance L'exercice physique régulier et la suppression du tabac favorisent la diminution du taux de cholestérol et améliorent le profil des lipoprotéines.

Une réduction du cholestérol de 1% entraîne une réduction du risque cardio-vasculaire de 2%. Le HDL augmente l'activité des enzymes plasmatiques chargés d'éliminer les lipides sanguins.

Une diminution des HDL de 5 mg/100 ml augmente le risque d'infarctus de 25%.

HDL Cholestérol

Hommes

Femmes

0.75

Syndrome de longévité

Syndrome de longévité

0.70

 

0.52

0.65

0.45

0.64

0.60

0.55

0.80

0.55

0.67

Risque standard 1

0.50

0.82

1.25

0.45

Risque standard 1

1.25

0.40

1.25

 

0.35

1.50

 

0.30

1.75

 

0.25

2.00

 

 

 Taux de cholestérol LDL

Un taux normal est inférieur à 1.50 g/l

Un taux entre 1,50 et 1,60 n'est traité que si il est accompagné d'autres facteurs de risque. Entre 1.6 et 1.9 imposer des mesures hygiéno-diététiques; Au-dessus de 1.9 ou 1.6 associé à des facteurs de risque, le patient doit prendre un hypolipidémiant.

Un taux supérieur à 1,60 est défavorable

Chez les sujets ayant déclaré une maladie artérielle, la fraction de LDL doit être inférieure à 1 g/l.

Se calcule par la formule de Friedewald:

Ch-LDL = CT – Ch-HDL – TG/5 (en g/l)

Le LDL se dépose sur la paroi des artères participant à la construction des plaques d'athérome. Le HDL inhibe la pénétration des LDL dans la paroi vasculaire et mobilise le cholestérol, les LDL et VLDL qu'il transporte vers le foie.

 

HDL Cholestérol

Hommes

Femmes

0.75

Syndrome de longévité

Syndrome de longévité

0.70

 

0.52

0.65

0.45

0.64

0.60

0.55

0.80

0.55

0.67

Risque standard 1

0.50

0.82

1.25

0.45

Risque standard 1

1.25

0.40

1.25

 

0.35

1.50

 

0.30

1.75

 

0.25

2.00

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Taux de la LP(a)

Il s'agit d'une lipoprotéine présente en quantité élevée chez les coronariens (notamment après infarctus) qui perturbe la coagulation et implique un risque de "caillots sauvages". C'est un facteur d'athérosclérose indépendant. Son taux d'alerte est à 0.30 g/l., réévalué à 0.45 par suite de modifications techniques de dosage.

Taux des apoprotéines

apoprotéine A1 pour les lipoprotéines HDL :

taux normal > 1.0 g/l

apoprotéine B pour les lipoprotéines LDL :

taux normal < 1.3 g/l

Lipoprotéines

%

Quantité

cholestérol

pré-b

15

0.24 g/l

b

50

1.80

a

35

0.56

Total

100

2.60

 

 

 

 

 

 

 

Rapports normaux de cholestérol

Cholestérol HDL / cholestérol total                      ³ 0.20

Cholestérol HDL / cholestérol LDL + VLDL                  ³ 0.25

Cholestérol LDL + VLDL / cholestérol HDL                  < 5

Cholestérol LDL / cholestérol HDL                     < 3.5

Cholestérol total / cholestérol HDL                     < 6

Cholestérol total / cholestérol HDL

Hommes

Femmes

Risque relatif

3.43

3.27

0.5

4.97

4.44

1

9.55

7.05

2

23.39

11.04

3

 

C Total

C-HDL

2 g/l

2 – 2.5

2.51 – 3

>3

< 0.35 g/l

1.5

10.5

17.1

20

0.35 – 0.55

1

0.9

2.2

8.1

> 0.55

0.9

0.6

1.2

5.3

Cet indice d'athérogénicité indique un risque augmenté quand il est > 4.5

Cholestérol lipoprotéines à apoprotéines A                  > 0.60

Cholestérol lipoprotéines à apoprotéines B

Triglycérides / cholestérol total

                         

Le taux de cholestérol pouvant varier selon les conditions diététiques, l'heure, la saison et de 0.20 g/l d'un jour à l'autre, il est nécessaire d'affiner le diagnostic, quand c'est possible, par plusieurs mesures à plusieurs semaines d'intervalles.

 

Classification des hypercholestérolémies

Limite ou secondaire: CT = 2 à 2.5 g/l

Modérée: CT = 2.5 à 3 g/l

Sévère: CT > 3 g/l

Taux des lipides totaux

autour de 7 g par litre

Taux des triglycérides

entre 0.5 à 1.5 g par litre.

Une élévation de 1 mmol/l soit 0.87 g/l accroît de 14% chez l'homme et de 37% chez la femme, le risque coronarien. Les patients avec un taux de triglycérides > 2 g/l présentent un risque double de ceux dont le taux est < 1.50 g/l.

L'élévation des triglycérides est l'anomalie la plus fréquente chez des survivants d'IDM.

Taux post-pandrial des triglycérides

Les dosages habituels des lipides sont réalisés après 12 h de jeûne pour éviter les écarts dus aux repas; néanmoins, il apparaît aujourd'hui que les patients à risque ont un taux post-pandrial de TG plus important, même si leur bilan lipidique à jeun est correct. La lipémie post-pandriale est un facteur athérogène très important qu'il convient de prendre en compte dans la détection du risque cardio-vasculaire. L'étude de la lipémie post-pandriale démontre un ralentissement du catabolisme des lipoprotéines chez les sujets coronariens, lié à un taux plus important de triglycérides et un taux moins important de HDL.

Chez l'homme, il n'existe pas de mécanisme de contrôle de l'absorption des lipides.

Chez le sujet normal, le pic de triglycérides dure 4 à 6 heures avec retour basal à la 8ème heure.

Des médicaments comme le fénofibrate ou le lipanthyl permettent de régulariser la lipémie post-pandriale chez des patients diabétiques

 

Taux de glycémie

 

Taux glycémique limite

à jeun

entre 0.70 et 1.10 g/litre

après un repas

< à 1.40 g/litre

2 h après un repas

£ 0.60 g/litre

 

 

 

 

Le risque diabétique

Le diabète insulino-dépendant est une maladie due à l’insuffisance d’insuline.

Le diabète non insulino-dépendant est une maladie due à l’insensibilité relative des cellules de tout l’organisme à l’insuline. Quelque soit l'âge du patient, l'espérance de vie est réduite d'environ 30%. On note la relation hyperinsulinisme-hypertriglycéridémie.

La goutte est une pathologie conséquence d'une hyperlipoprotéinémie associée à un excès de goutte.

Le syndrome X associe obésité androïde, hypertension, dyslipidémie, diabète, athérosclérose et perturbations de l'hémostase.

Les diabétiques présentent un risque accru de maladies cardio-vasculaires, 4 à 5 fois supérieur à celui des sujets sains; la fréquence des AVC et des angiopathies est multipliée par 2 à 3, celle des infarctus du myocarde par 2 celle des artériopathies par 4 et celle des gangrènes par 20.

Les diabétiques à 17% pour les hommes et à 18% pour les femmes font un infarctus, en outre la mortalité de l'infarctus est le double de celle des non diabétiques.

Le risque de décès cardio-vasculaire est de 3.3% pour la femme DNID et de 1.7% pour l'homme.

L'artériopathie oblitérante est présente dans 40% des cas après 20 ans d'évolution.

L'HTA est présente dans 50% des cas.

 

Taux d'acide urique

L'augmentation d'acide urique entraîne des modifications artérielles précoces dont les conséquences sont souvent graves. Un taux supérieur à 7.1 mg/100 ml chez l'homme ou 6.1 mg/100 ml chez la femme nécessite un traitement. Les personnes qui souffrent de ce type de trouble meurent le plus souvent d'AVC ou d'infarctus. Le taux d'acide urique est diminué par l'entraînement aérobie à raison de 5 séances par semaine. On maintiendra un taux bas par 2 séances hebdomadaires de 45 minutes.

L'hyperuricémie est souvent associée aux troubles du métabolisme des lipides (goutte).

Taux d’urée

Il varie de 0.20 à 0.50 g/l

Taux de potassium (kaliémie)

< 2.2 mmol (88 mg) hypokaliémie

> 2.6 mmol (105 mg) hyperkaliémie

Taux de magnesium

Taux plasmatique correct = 20 mg/l

Taux de sodium

Taux correct à 1.1 g/l

Taux de calcium

Taux correct à 0.3 g/l

Taux de chlore

Taux correct à 0.9 g/l

Taux de créatinine

Il doit être inférieur à 12 mg/l et caractérise le fonctionnement rénal.

Taux d'hémoglobine

Le taux normal est de 13 g d'Hb pour 100 ml de sang pour la femme et de 15 à 16 g pour l'homme.

Taux d'albumine

< 30 mg/24h

microalbuminurie entre 30 et 300 mg

macroalbuminurie > 300 mg

Taux de TSH

Dosage à effectuer en cas de suspicion d'hypercholestérolémie secondaire à l'hypothyroïdie. Une hypothyroïdie primaire entraîne des conséquences plus sévères qu'une hypothyroïdie secondaire à un dysfonctionnement hypophysaire. En règle général, un bilan hormonal complet est souhaitable car des hypersécrétions hormonales peuvent induire un dérèglement réflexe du métabolisme lipidique.

Taux de vitamine E

La vitamine E est un antioxydant naturel, dont l'augmentation du taux diminue le risque de coronaropathie.

Les facteurs hématologiques

Les taux de globules blancs de l'hématocrite sont des facteurs de risque indépendants augmentés par le tabagisme.

Trois facteurs de coagulation dont le fibrinogène sont également identifiés comme facteurs indépendants de risque cardio-vasculaire.

 

L'addition des facteurs de risque

L'association de différents facteurs de risque multiplie le risque final d'événement cardio-vasculaire.

 Taux de mortalité cardio-vasculaire corrigés par l'âge pour 10000 personnes en fonction de la capacité physique et des taux des facteurs de risque

                        capacité

Nb FR            faible  moyenne       élevée

0          22.8    4.2      3.6

1          23.9    10.2    6.5

2          46.2    22.5    13.2

3          51.1    27.5    12.6

FR =   fumeur habituel

            PAS >140 mmHg

            cholestérol > 240 mg/dl

 

 

 

 

Mode de calcul du risque cardio-vasculaire 

additionner TOTAL 1 et TOTAL 2

Résultats du questionnaire cardio-vasculaire

Stade

Points

Nature du risque d'accident cardio-vasculaire

Stade 1

6 à 11

très faible

Stade 2

12 à 17

faible

Stade 3

18 à 24

réel mais encore peu inquiétant

Stade 4

25 à 31

très net, il faut faire attention

Stade 5

32 à 40

grand, consultation médicale souhaitable

Stade 6

41 à 62

très important, consultation médicale indispensable

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les symptômes des pathologies cardio-vasculaires

Pathologies

Siège +

irradiations

Type

Intensité

Circonstances

de survenue

Augmentée par

Diminuée

par

Durée

Angor

Rétrosternale large + maxillaire inférieur + bras gauche

Constriction Brûlure

Variable

Effort

Parfois la nuit

Effort

Repos

Trinitrine

Quelques minutes

Infarctus du myocarde

idem

idem

Très forte

Parfois paroxy-stique

Nocturne

Brutale

 

 

Quelques heures

Péricardite aiguë

Rétrosternale large + trapèzes

Oppression

Variable

Contexte grippal

Inspiration

Penché en avant

Quelques jours

Dissection aortique

Rétrosternale + dos

Coup de poignard

Forte

Brutale

 

 

Quelques heures

Embolie pulmonaire et pathologies pleurales

Latéro-thoracique

Point de côté

Variable

Brutale +dyspnée

Forts mouve-ments ventilatoires

Faibles mouvements ventilatoires

Quelques heures

 

 

La douleur thoracique

Environ 30% des premières manifestations de la maladie coronaire prennent la forme de douleurs thoraciques appelées angine de poitrine. La douleur et l’inconfort qui en résultent sont généralement ressentis dans la partie supérieur du thorax, bien qu’ils soient fréquemment caractérisés par un sensation de pression et de serrement dans l’épaule gauche, le cou, la joue ou le bras gauche. Plusieurs rapportent aussi des sensations de suffocation pendant un épisode angineux. En plus de la douleur, le travail du cœur est aussi altéré. La diminution de la fonction du myocarde s’accompagne d’une réduction du débit cardiaque, du volume d’éjection systolique et d‘une diminution de la contractilité du ventricule gauche. Après quelques minutes de repos, la douleur disparaît généralement sans que le cœur ne subisse de lésion permanente.

La dyspnée

Il s'agit d'une gêne respiratoire de type polypnée (accélération du rythme respiratoire) ou bradypnée (ralentissement du rythme).

Les troubles du rythme

l Tachycardie (accélération)

l Bradycardie (ralentissement)

l Arythmies (rythme irrégulier à fréquences hautes ou basses)

l Extrasystoles (à-coups thoraciques irradiant jusqu'au cou)

Les syncopes

Les malaises

La mort subite

Seuls les patients ayant une fraction d'éjection inférieure à 40% et des arythmies ventriculaires complexes présentent un risque de mort subite dans les six mois après infarctus du myocarde. Seuls 15 à 25% des adultes de plus de 35 ans présentent statistiquement des risques potentiels.

Chez les sujets jeunes la mortalité est 5 fois plus grande pour les hommes que pour les femmes.

95% des patients décédés de mort subite pendant un effort sportif (sont compris les décès suivant immédiatement l'effort) étaient porteurs d'une affection cardiaque dont 66% de cardiomyopathies hypertrophiques et hypertrophies idiopathiques dans le groupe d'âge inférieur à 35 ans et 80% de maladies coronariennes dans le groupe d'âge supérieur à 35 ans.

Les tachycardies et fibrillations ventriculaires sont les principaux agents de la mort subite pendant l'effort physique.

Le risque de décès augmente en fonction de la participation des mécanismes anaérobies à l'exercice, qui augmentent considérablement le taux de catécholamines et la pression artérielle. Ce type d'exercice est strictement contre-indiqué chez les porteurs d'une affection cardiaque.

Description des pathologies cardio-vasculaires

La désadaptation à l'effort

La désadaptation à l'effort (DE) est le paramètre commun à la plupart des patients d'un programme de réentraînement à l'effort (RE). Cette DE touche tous les patients qui restent alités du fait de leur pathologie, et tous ceux qui limitent leur dépense physique pour s'adapter à leur pathologie chronique (asthmatiques, BCPO, cardiaques etc...). Dans ce dernier cas la DE devient une pathologie secondaire aggravante de la pathologie primaire. Le RE permettra une amélioration de la pathologie secondaire et la réinsertion sociale du patient.

Il y a cent ans 90% de l'énergie du travail produit provenait de la force musculaire; actuellement seulement 1% de cette énergie provient du travail musculaire, d'où les problèmes modernes de désadaptation liés à la sédentarité.

Complications de l'alitement

þ Après 3 semaines de lit, le volume cardiaque radiologique diminue de 17%, FC augmente de 10 bpm. A effort égal après 30 mn de marche FC est supérieur de 40 bpm, soit une perte quotidienne de 1% des fonctions physiologiques.

þ Avec 20 jours de lit et 50 jours d'entraînement physique intense, VO2 Max passe de 3.30 l/min à 2.43 et à 3.91. FC passe de 129 à 154 et à 120.

þ Diminution de la VO2 Max de 6 à 7% après 1 semaine d'alitement et 27% en 3 semaines et plus de 50% en 4 semaines;

þ Perte jusqu'à 20% de la force musculaire en une semaine; le catabolisme protidique est majoré par l'anesthésie;

þ Augmentation du bilan azoté négatif de 1 à 3.5 mg/jour traduisant la fonte musculaire;

þ Chute du volume d'éjection systolique de 17%;

þ Diminution importante des capacités d'endurance ne permettant souvent plus de faire face aux exigences de la vie courante. Dans le DE l'endurance semble diminuer plus vite que la puissance aérobie;

þ Le volume plasmatique baisse de 10% en 4 jours, 15% en 20 jours, majoré par l'effet des diurétiques en pathologie cardiaque ce qui explique une diminution du débit cardiaque et de la tension artérielle;

þ Augmentation de la Fc de repos de 15% (0.5 bats/min par jour d'alitement);

þ Si l'entraînement multiplie jusqu'à 3 le contenu musculaire en enzymes oxydatives, l'inactivité complète peut le réduire jusqu'à 75% du niveau "non entraîné";

þ Augmentation du seuil d'accumulation des lactates;

þ Enraidissement des articulations, rétractation des muscles. Il faut 55 jours d'entraînement physique intense pour récupérer les déficits induits par 20 jours de repos au lit. Les dégâts supportés par les ligaments et tendons après 8 semaines d'immobilisation, ne sont pas complètement restaurés après 20 semaines d'exercice;

þ Une déminéralisation squelettique du fait de l'absence de forces gravitaires et l'absence de forces de tractions musculaires survient après 4 semaines d'alitement;

þ Le retour veineux diminue du fait de l'inactivité musculaire et de l'absence de compression de la voûte plantaire;

þ La vitesse du flux veineux est diminuée, la viscosité circulatoire augmente, aggravant le risque de thromboses veineuses profondes (TVP) et embolies pulmonaires (EP);

þ La compression abdominale des patients obèses en position assise bloque le retour veineux et aggrave le risque de TVP;

þ 58% des embolies pulmonaires touchent un patient alité;

þ 95% des TVP surviennent au niveau des membres inférieurs et du bassin;

la prévention des TVP et EP comprend la surélévation des pieds du lit de 15° (contre-indiqué chez les artéritiques), la contention élastique, la mobilisation précoce, la respiration thoracique, le lever précoce, la pressothérapie et l'électrothérapie (contre-indiquées en présence de caillot sanguin);

þ Un dérèglement de l'adaptation à l'orthostatisme peut survenir

l par effondrement du volume sanguin lors de la verticalisation, avec piégeage du sang dans les extrémités des membres;

l diminution de l'a -stimulation vasoconstrictrice;

l augmentation de la b -stimulation vasodilatatrice;

l augmentation de la filtration capillaire avec fuite de liquide plasmatique dans les tissus extracellulaires;

l diminution de la sensibilité des barorécepteurs carotidiens et aortiques entraînant une baisse tensionnelle et une chute du débit cardiaque avec tendance à la syncope par perfusion insuffisante du cerveau (TAS < 80 mmHg et volume plasmatique diminué de 13 à 15%);

þ La prévention se fait par:

l contention élastique des membres inférieurs;

l progression lors du lever;

l marche précoce;

þ Chez la personne âgée le DE dépend à 50% du vieillissement et à 50% de la réduction des activités physiques. Tous les systèmes organiques diminuent de 0.75 à 1% par an à partir de 30 ans. La force musculaire diminue de 1% par année d'âge entre 44 et 55 ans, de 1.5 à 2% entre 56 et 65 ans et de plus de 2% après 65 ans. La VO2 Max diminue de 0.5% par année d'âge chez les actifs et de 0.9% chez les sédentaires. Le système cardio-vasculaire et le système respiratoire sont altérés par la sénescence et de façon plus marquée pour les sédentaires. Les déficiences ostéo-articulaires du fait de l'ostéoporose (fragilisation de 0.75 à 1% par an chez la femme dès 35 ans, et chez l'homme dès 55 ans) , de l'arthrose, des altérations du collagène diminuant l'élasticité des tendons et ligaments, voire de l'artérite sont à l'origine du DE de la personne âgée.

 

Les pathologies veineuses

les maladies aiguës

dominées par la phlébite qui est une thrombose (obturation d'une veine par un caillot sanguin);

les maladies chroniques

dominées par les varices qu’il vaudrait mieux appeler insuffisance veineuse chronique. Cette maladie fréquente, dont l'étiologie est dominée par l'âge et l'obésité chez l'homme, par l'âge, le nombre de grossesses et l'obésité chez la femme, se traduit par la dilatation permanente des veines superficielles des membres inférieurs avec deux conséquences:

G un inconvénient médical avec trois risques: (phlébite variqueuse, ulcère variqueux, rupture externe avec hémorragie)

G un inconvénient esthétique auquel les femmes sont très sensibles.

Manifestations cliniques liées à l'insuffisance veineuse chez les obèses

La surcharge pondérale comporte des anomalies de la circulation veineuse. L'épaississement du panicule adipeux, met en tension les tissus cutanés et éloigne la peau de l'aponévrose, étirant ainsi progressivement le réseau veineux intermédiaire entre le réseau sous-cutané et les troncs superficiels sus ou intra-aponévrotiques, saphène interne et saphène externe. La distension des lobules participe à ce mécanisme et l'aggrave en compressant le réseau vasculaire et lymphatique jusqu'à empêcher localement tout échange circulatoire intermédiaire (cellulite froide). L'augmentation du risque variqueux du fait de l'obésité existe mais reste insignifiant, passant de 47% à 58% chez les hommes et de 54 à 59% chez les femmes; il est par contre indéniable que l'obésité aggrave l'évolution de la maladie variqueuse:

- 25% si la surcharge est inférieure de 20 kg

- 39% si la surcharge est comprise entre 20 et 40 kg

- 59% si la surcharge est comprise entre 40 et 60 kg

Un BMI de 27 pour la femme est considéré comme seuil du risque maximum d'apparition de varices.

L'obésité (essentiellement gynoïde) est un facteur de risque d'ulcères veineux et de thrombose veineux et est un facteur aggravant des séquelles de phlébite

Poids idéal

Indice de

risque

- 5 à + 2%

18

+ 2 à + 10%

41

+ 10 à + 20%

37

> + 20%

54

Si il n'y a pas de corrélation étiologique entre la maladie variqueuse et la maladie coronaire, l'identité commune de leurs facteurs de risque donne à la maladie variqueuse un rôle de marqueur autonome de la maladie coronaire.

 

Physiopathologie du retour veineux

L'obésité s'accompagne d'un certain nombre de mécanismes entravant la circulation de retour:

- la réduction de l'activité et notamment de la marche

- l'installation d'arthroses et de troubles ostéo-ligamentaires aggravant l'inactivité

- l'affaissement de la voûte plantaire entravant la communication entre réseau plantaire superficiel et réseau plantaire profond.

- hypotonie musculaire

- fréquemment des problèmes respiratoires , l'augmentation du volume abdominal gênant le fonctionnement diaphragmatique

- éventuellement des perturbations cardiaques du fait

            - d'une hypoxie permanente induisant une hypertension pulmonaire et une

            insuffisance ventriculaire droite

            - une insuffisance ventriculaire gauche du fait d'une HTA ou une

            insuffisance coronarienne

            - une atteinte myocardique secondaire à une infiltration graisseuse peut-

            être à l'origine de blocs auriculo-ventriculaires (BAV)

L'épaississement du panicule adipeux en étirant le réseau veineux induisent des modifications physiologiques:

            - diminution de la vitesse du flux sanguin

            - augmentation de la pression sanguine

D'autre part le développement des masses adipeuses réduit l'efficacité des contractions musculaires sur le retour veineux et aggrave la stase veineuse. Des dilatations apparaissent dans la zone de faiblesse de la veine et au niveau des valvules. Surviennent ensuite les lésions tissulaires. Les phénomènes de stase et l'altération pariétale sont les principaux éléments du développement d'une thrombose veineuse.

 

Influence et dangers de l'amaigrissement

Si la diminution de la surcharge adipeuse est souhaitable dans les cas d'obésité, cet diminution doit intervenir de manière lente et progressive. En effet une perte rapide de poids augmente la distensibilité veineuse des membres inférieurs; un régime hypocalorique provoque une altération du métabolisme du collagène et de l'élastine de la paroi veineuse du fait de la déficience en vitamines (E) et en oligo-éléments (fer, cuivre).

Les insuffisances lymphatiques

L'obésité engendre des problèmes du système lymphatique similaires à ceux du système veineux. La distension des lobules graisseux étire les espaces pré-lymphatiques et les vaisseaux lymphatiques, comprime le réseau lymphatique engendrant ralentissement et blocage des échanges.

- le lipœdème des jambes: infiltrations graisseuses élastiques avec douleurs, nodules, limité à la partie inférieure du corps, notamment sur la face interne des jambes, de couleur cyanosée constitué par le cycle suivant:

            - œdème interstitiel avec hyperplasie

            adipocytaire

            - apparition de fibres de réticuline créant des bandes de sclérose hyalines

             enserrant les adipocytes

            - formation de micronodules

            - formation de macronodules

- les lipodystrophies ne présentent pas d'œdèmes fibreux

            - forme localisée à la partie inférieure du mollet et à la cheville

            - forme globale dite jambe en poteau

 

Le diabète

Le diabète se définit par une glycémie à jeun supérieure à 1.40 g/l à deux reprises ou une glycémie post-pandriale supérieure à 2 g/l. Une glycémie à jeun comprise entre 1.10 et 1.40 g/l associée à des antécédents familiaux de diabète ou/et des risques cardio-vasculaires impose un traitement de normalisation de la glycémie. Quand la glycémie à jeun est normale et la glycémie post-pandriale entre 1.40 et 2 g/l cela caractérise l'intolérance glucidique.

Diabète de type I insulino-dépendant (DID)

Il représente 15% des cas de diabète en France. Ce diabète maigre et juvénile correspond à une réaction auto-immune d'étiologie imprécise, détruisant les îlots de Langerhans. Il engendre une carence insulinique, ne permettant pas l'absorption du glucose par la cellule.

Le DID est traité par injections d'insuline, souvent effectuées par le patient lui-même à l'aide d'un stylo injectable et de doses d'insuline dont le délai d'absorption est adapté aux caractéristiques de la pathologie.

L'alimentation du patient DID est normocalorique, pauvre en aliments à index glycémique élevé.

 

 

Diabète de type II non insulino-dépendant (DNID)

Il représente 85% des cas de diabète en France. Ce type de diabète, gras, touche l'adulte, souvent à maturité, et est associé à une obésité ou/et une surcharge pondérale ayant développé une insulino-résistance et un hyper insulinisme réflexe inefficace.

L'obésité est défini par un Body Mass Index (BMI) supérieur à 27 chez l'homme et à 25 chez la femme.

Le traitement du DNID fait appel à une diététique hypocalorique équilibrée avec peu d'aliments à index glycémique élevé, de l'activité physique aérobie, et un traitement médicamenteux à base d'anti-diabétiques oraux.

 

 

Autres diabètes

- diabète insulino-requérant de type II

- diabète d'origine endocrinienne (Cushing, acromégalie…)

- diabète iatrogène (corticothérapie)

- diabète d'origine pancréatique (pancréatite chronique)

 

La maladie athéromateuse

 

La dégénérescence du revêtement interne des artères cardiaques (intima) entraîne ischémie, occlusion progressive par la graisse calcifiée, coagulation du sang circulant.

 

La plaque d'athérosclérose

Cette plaque se constitue progressivement par accumulation de complexe lipoprotéiques, de tissus fibreux, de dépôts calcaires, de produits dérivés du sang, de cellules inflammatoires, le tout accompagné de modifications de la média. La fibre musculaire lisse est capable de migrer et de se multiplier développant la partie scléreuse de la plaque.

Les complications engendrées par la plaque d'athérome sont:

            - l'obstruction coronaire ou sténose

            - la rupture engendrant la constitution d'un thrombus à la surface intimale

    • l'hémorragie

- l'embolie

           

La plaque d'athérosclérose est vulnérable. Le risque majeur est sa fissuration ou/et sa rupture. Des facteurs favorisants (contenu de la plaque, contenant de la plaque, inflammation) et des facteurs précipitants (contraintes biomécaniques, hémorragies intra-plaques, pulsaltilité du réseau artériel…) sont à la base de ce risque. La plaque dont le risque de rupture est le plus élevé est une plaque peu sténosante, avec un composant lipidique important (³ 40% de la surface de la plaque), une capsule fibreuse individualisée de faible épaisseur, développée sur une artère de grand diamètre. Le facteur inflammatoire joue un rôle décisif dans la rupture de la plaque.

La vulnérabilité d'une plaque est difficilement quantifiable, car son évolution est imprécise.

L'augmentation du tonus vasoconstricteur ou l'augmentation de la pression endoluminale du fait d'un tonus sympathique très élevé entraînant un stress pariétal déclenchant la rupture, des mécanismes inflammatoires avec présence de C-réactine protéine (CRP) fréquemment retrouvée dans les cas d'angor, une hémorragie locale intra-plaque sont des facteurs favorisant la rupture d'une plaque d'athérome.

 

La maladie athéromateuse ou maladie du système artériel possède:

® 3 localisations dominantes: le cœur, les membres inférieurs, le cerveau.

® 8 facteurs de risque :

- 2 facteurs cliniques: le surpoids et l’hypertension artérielle

- 3 facteurs de comportement: la sédentarité, l’alcoolisme, le tabagisme

- 3 facteurs biologiques: l'excès de glucose, l'excès de lipides (cholestérol et/ou triglycérides), l'excès d’acide urique.

Sur le plan lésionnel, il y a 2 stades successifs:

l’angor est une obstruction partielle d’une artère: à l’effort, le cœur travaillant davantage ne reçoit pas tout l’oxygène dont il a besoin d’où souffrance des cellules et douleur intense; après quelques minutes de repos, la situation se rétablit par moindre besoin d’oxygène. A l’occasion d’un effort soit important soit réalisé dans certaines conditions (froid, vent contraire, après un repas) apparaît une douleur médio-thoracique ou dans un bras, plus ou moins violente allant de la simple sensation de pesanteur à une sensation de striction interne très pénible. Il est souvent noté une douleur extrême du type de striction, angoisse extrême, sensation de mort imminente; cette douleur disparaît souvent spontanément, surtout par la cessation de l’effort; l’épisode douloureux peut être oublié chez le sportif d’où la nécessité pour le médecin d’un interrogatoire soigneux.

L’infarctus est une obstruction totale d’une artère par un thrombus: à l’effort ou au repos, un certain territoire cardiaque est privé totalement de l’oxygène indispensable d’où mort des cellules de ce territoire, douleur extrême et risque de mort; une réanimation en milieu spécialisé est indispensable. La rupture de la plaque entraîne la formation d'un caillot ou thrombus qui peut gêner l'écoulement du sang, se fragmenter et migrer provoquant des embolies, ou occlure l'artère et créer une ischémie pouvant engendrer une nécrose (infarctus).

Habituellement les lésions atteignent l'aorte abdominale, puis les artères coronaires, les artères iliaques, et enfin les artères du cerveau. Actuellement sans explication, ne sont pas touchées par l'athérosclérose les artères mammaires, les artères axillaires, les carotides externes. L'athérosclérose n'existe que dans les conduits exposés à une pression élevée de type artériel systémique.

Atteinte athéromateuse des artères du membre inférieur :

L’artérite chronique oblitérante du membre inférieur est l’obstruction d’une ou de plusieurs artères de la jambe avec claudication intermittente due au manque d’oxygène dans le mollet ou obstruction plus importante avec gangrène.

Gravité clinique de l'artériopathie des membres inférieurs

Classification de Leriche

            Stade 1                       absence de symptomatologie fonctionnelle, mais abolition de

                                    un ou plusieurs pouls

            Stade 2                       claudication intermittente à l'effort

                                   A: faible, périmètre de marche > 200 m

                                   B: fort, périmètre de marche < 200 m

            Stade 3                       douleurs de décubitus

            Stade 4                       troubles trophiques, voire gangrène

Atteinte athéromateuse des artères du cerveau

Elle entraîne des conséquences variables: de la petite déficience sensitivo-motrice à la mort immédiate.

Atteinte des petites artères et des artérioles

Elle se rencontre surtout dans le diabète avec 2 localisations préférentielles

® l’atteinte des artérioles du rein aboutissant à l’insuffisance rénale chronique

® l'atteinte des artérioles de la rétine aboutissant à la cécité.

 

 

 

 

 

Les accidents vasculaires cérébraux (AVC)

Le taux de décès s'élève à 25% au terme du 1er mois et à 40% au bout d'un an. Ils touchent à 88% des personnes de plus de 65 ans. Les décès sont souvent occasionnés par une fibrillation auriculaire (5 à 10%) ou une insuffisance cardiaque (25 à 50%). Les thromboses veineuses touchent 40% des hémiplégiques dans les 6 premiers mois après l'AVC et entraînent pour 10 à 15% des embolies pulmonaires. La fréquence des thromboses veineuses profondes est 7.5 fois plus importante du côté paralysé chez un hémiplégique

Plus de 70% des AVC sont d'origine ischémiques par embolie ou le plus souvent par thrombose de petits vaisseaux secondaires à l'hypertrophie vasculaire.

 

L'accident vasculaire cérébral hémorragique (20%)

L'accident ischémique cérébral du à l'athérosclérose (50%)

Il est du au développement , sur une sténose athéroscléreuse, d'une thrombose qui peut entraîner une occlusion de l'artère ou une embolie. Ces patients ont un risque élevé de récidive ischémique cérébrale, mais aussi d'infarctus du myocarde ou autre cause vasculaire de décès. La chirurgie carotidienne est nécessitée par une sténose supérieure à 70%

L'accident ischémique transitoire (AIT)

Environ 20% des accidents ischémiques cérébraux sont précédés par des accidents ischémiques transitoires. Il s'agit d'un dysfonctionnement focal cérébral ou oculaire régressant complètement sans séquelle. L'AIT dure moins de 24 h, 60% durent moins d'une heure et 25% moins de 5 minutes. L'AIT est à 60% d'origine athéromateuse et à 20% d'origine cardio-embolique. 8% des AIT ont pour conséquence un infarctus cérébral dans les 3 mois suivant. L'AIT passe souvent inaperçu, il faut rechercher une baisse de l'acuité visuelle (artère ophtalmique), des troubles du langage et des troubles sensitivo-moteurs prédominant dans la région brachio-faciale et unilatéraux (territoire sylvien), des troubles de l'équilibre, visuels et sensitivo-moteurs (territoire vertébro-basilaire).

Environ 40% des patients examinés pour un AIT ou constitué ont développé une sténose athéromateuse carotidienne interne de plus de 35%. Dans la moitié des cas la sténose dépasse 75%. Le risque de récidive dans le même territoire est d'environ 10% par an. Les lésions carotidiennes athéromateuses progressent moins chez les sujets ayant arrêté de fumer que chez ceux dont l'intoxication se poursuit.

L'accident ischémique cérébral cardio-embolique (15-20%)

Il est la conséquence d'une embolie provenant du cœur.

            - cardiopathie à haut risque emboligène: valvulopathies rhumatismales,

            prothèses valvulaires, fibrillation auriculaire, cardiomyopathies dilatées)

            - cardiopathie mineure

Ces infarctus cérébraux comportent un risque élevé de récidive embolique

précoce (de 5 à12% dans les 15 jours suivant l'accident). 1 à 5% des patients

ayant fait un infarctus du myocarde présenteront par la suite un AVC

ischémique.

L'accident ischémique cérébral du à la lipohyalinose (15 – 20%)

Il s'agit d'une maladie des petites artères cérébrales associée à une hypertension artérielle chronique ou à un diabète qui provoque des petits infarctus lacunaires (moins de 1.5 cm de diamètre).

 

L'insuffisance cardiaque

Survie dans l'insuffisance cardiaque (étude Framingham (1948-1988)

 

HOMME

FEMME

à 1 an

57%

25%

à 5 ans

25%

38%

Il s'agit d'un syndrome traduisant l'incapacité du cœur à faire face aux besoins circulatoires de l'organisme. La mortalité est largement supérieure à 50% dans les 5 ans.

 

Pour une insuffisance VG à 35% la survie atteint 80% à 7 ans si la performance est > 7 METS, et moins de 50% si < à 4 METS.

L'insuffisance respiratoire et l'hyperthyroïdie et surtout l'HTA et les cardiopathies ischémiques sont les principales causes de l'insuffisance cardiaque. Elle se caractérise par des modifications structurales et fonctionnelles des artères et du cœur:

            - épaississement des parois artérielles

            - augmentation du rapport média/lumière

            - diminution de compliance des gros troncs

            - augmentation des résistances artériolaires

            - dysfonctionnement endothélial

            - augmentation et remodelage du myocarde

            - hypertrophie ventriculaire gauche

L'insuffisance cardiaque contrôlée par la thérapeutique est dite compensée; dans le cas contraire, elle est dite décompensée.

Les décompensations dont les formes les plus graves sont l'œdème aigu du poumon (OAP) et le choc cardiogénique apparaissent de manière spontanée ou lors d'infections ou de troubles du rythme.

 Le choc cardiogénique

Le sujet est atteint de tachycardie, hypotension artérielle et montre des signes d'hypoperfusion périphérique (extrémités froides et cyanosées, diminution de la diurèse, diminution de la vigilance). Une désobstruction et une dilatation coronaire doivent être pratiquées en urgence

Œdème aigu du poumon (OAP)

le sujet est atteint de fatigue, il respire vite, la toux d’abord sèche devient humide avec une expectoration spumeuse, rosée voire hémoptoïque; le cœur bat vite et la peau se cyanose. Traitement médical par diurétique.

 L'insuffisance cardiaque sévère se caractérise par une hyperactivité orthosympathique responsable d'une vasoconstriction périphérique avec augmentation des résistances vasculaires systémiques.

L'activité adrénergique en augmentant les résistances vasculaires systémiques, (croissantes de la classe A à la classe D) augmente le travail myocardique. A l'effort, la défaillance de la pompe cardiaque et l'augmentation des résistances périphériques, combinées à une réduction des capacités de vasodilatation artérielle au niveau des muscles actifs, expliquent le défaut de perfusion du muscle actif et la fatigue des patients. La Fc de repos augmente pour compenser la réduction du VES, mais Fc Max sera d'autant plus réduite que l'atteinte est sévère, puisque l'insuffisance cardiaque se traduit par une diminution de la densité des b -récepteurs adrénergiques.

L'altération de la fonction ventriculaire gauche provient essentiellement du défaut de cinétique de la plaque d'infarctus, ou d'une déficience du myocarde par atteinte coronaire diffuse.

L'extraction d'O2 n'est pas altérée chez les décompensés cardiaques. On note au contraire une amélioration jusqu'à15-16 ml O2/100 ml de sang, afin de compenser l'impossibilité d'élever le débit cardiaque (5000 ml/mn) dans les formes sévères, soit 750 ml d'O2. Si le débit cardiaque chute à 1500 ml/mn, la VO2 sera de 225 ml et s'accompagnera d'une acidose métabolique.

L'insuffisance cardiaque amène un recours d'autant plus précoce au métabolisme anaérobie que la fonction cardiaque est altérée. L'augmentation précoce de la lactatémie pour des efforts de faible ou moyenne intensité, voire au repos pour les patients les plus sévèrement atteints puisque l'apport d'O2 n'est pas compensé par l'amélioration de l'extraction en O2, entraîne une acidose métabolique, l'augmentation précoce d'excrétion de CO2, de la ventilation minute et la sensation de dyspnée dont se plaignent ces patients au moindre effort.

Chez les patients décompensés cardiaques chroniques, l'espace mort physiologique de repos peut se situer au-dessus de la normale, ce qui avec un petit volume courant donne un rapport Vd / Vt important. Il y a donc un grand nombre d'unités alvéolaires ayant un rapport ventilation / perfusion élevée. L'hypothèse la plus probable reste une diminution de la perfusion de certaines régions suite à des modifications hypertrophiques vasculaires ou à des thrombus. L'espace mort élevé explique la ventilation minute élevée de ces patients qui doivent fournir un effort respiratoire plus important. Pour un même débit de CO2 (VCO2) VE s'accroît avec la sévérité de l'insuffisance. La ventilation pulmonaire est rarement le facteur limitant de l'effort chez ces patients.

L'augmentation de la ventilation minute à l'effort chez les IC se fait via l'augmentation de fr et Vt pour les classes A et B et surtout par fr pour les classes C et D, augmentant proportionnellement plus la ventilation de l'espace mort.

Vt Max = 50 ± 13% de la capacité vitale CV pour la classe A

Vt Max = 42 ± 15% CV pour la classe B

Vt / CV dépasse rarement les 50%.

Classification

VO2 Max rapportée au kg en ml/kg

%augmentation possible de VES à l'effort en position debout

Seuil de rupture

VCO2 / VO2

ou seuil anaérobique

Insuffisance cardio-vasculaire E

£ 6 ml/min.kg

0%

< 4 ml/min.kg

Insuffisance cardio-vasculaire D

7 - 10 ml/min.kg

0%

5 - 8 ml/min.kg

Insuffisance cardio-vasculaire C

11 - 15 ml/min.kg

25%

8 - 11 ml/min.kg

Insuffisance cardio-vasculaire B

16 - 20 ml/min.kg

45%

11 - 14 ml/min.kg

Insuffisance cardio-vasculaire A

21 - 25 ml/min.kg

50%

> 14 ml/min.kg

Sujet sain sédentaire

26 - 30 ml/min.kg

 

 

Sujet actif

31 - 39 ml/min.kg

 

 

Sujet entraîné

40 - 59 ml/min.kg

100%

 

Sujet athlétique

³ 60 ml/min.kg

100%

 

L'élévation de la pression artérielle à l'effort est normale pour les classes A et B, mais atténuée pour C et D.

Insuffisance cardiaque gauche

L'origine peut en être une HTA, une valvulopathie, une myocardiopathie, et surtout une insuffisance du ventricule gauche.

Le symptôme majeur en décompensation est:

Ø une polypnée d'effort évoluant vers une polypnée en décubitus, et ensuite permanente,

Ø une tachycardie

Ø à l'auscultation des bruits cardiaques et pulmonaires (présence de liquide)

Ø des troubles digestifs

La forme la plus grave de décompensation est l'œdème aigu du poumon (OAP), souvent nocturne, avec toux incessante, mousse de couleur rosâtre. Sans traitement rapide, ce tableau évolue vers la mort du patient.

L'examen mettra en évidence l'hypertrophie du ventricule gauche et la baisse du débit cardiaque. On peut diagnostiquer une cardiopathie hypertrophique par:

Ø la découverte d'un souffle mésosystolique d'une intensité maximale au niveau parasternal gauche qui s'intensifie en position debout et durant la manœuvre de Valsalva

Ø un ECG anormal (hypertrophie, onde Q pathologique en pointe, anomalies ST-T). Ces signes ne sont pas spécifiques de la seule cardiopathie hypertrophique.

Ø le poids du cœur parce que le poids maximum d'un cœur sain hypertrophié est de 500 g alors qu'un cœur pathologique peut peser jusqu'à 1000 g.

L'insuffisance cardiaque gauche évolue le plus fréquemment par périodes vers l'insuffisance cardiaque globale non soignable, jusqu'au décès du patient par OAP, choc cardiogénique ou fibrillation ventriculaire.

Chez les patients dont la fonction ventriculaire gauche est altérée, l'effort isométrique élève la PA en élevant d'avantage les résistances périphériques que le débit cardiaque (élévation moindre de Fc). L'augmentation de PA peut induire une augmentation de la pression télédiastolique entraînant une surcharge au niveau de la circulation pulmonaire. Des efforts isométriques supérieurs à 20-25% de la contraction maximale sont déconseillés chez ces patients.

Les œdèmes pulmonaires à répétition peuvent entraîner une fibrose pulmonaire résiduelle.

Insuffisance cardiaque droite

L'origine peut en être une cardiopathie droite (valvulopathie, dysplasie du VD ou infarctus du cœur droit), une maladie pulmonaire aiguë (embolie pulmonaire) nommée "cœur pulmonaire aigu" et le plus souvent une maladie respiratoire chronique entraînant une hypertension pulmonaire ("cœur pulmonaire") et une insuffisance du ventricule droit.

Les symptômes en phase de décompensation sont:

Ø veines jugulaires turgescentes qui se gonflent lors de la pression sur le foie (reflux hépato-jugulaire)

Ø foie gros et sensible, notamment à l'effort

Ø œdèmes mobiles sur les membres inférieurs du patient debout, sur les lombes et sous les fesses du patient couché

L'insuffisance cardiaque droite se compense quand la maladie respiratoire qui en est à l'origine est stabilisée. Quand l'insuffisance est chronique, elle évolue par périodes vers une forme rebelle au traitement, aggravée par des thromboses ou stases veineuses, des embolies pulmonaires et des troubles du rythme cardiaque.

L'insuffisance cardiaque droite aiguë au cours de l'embolie pulmonaire ou de l'infarctus myocardique du VD est fréquemment mortelle.

Le cœur d'athlète

Il s'agit d'une fausse pathologie ou d'un examen faussement positif. Du fait de l'hypertrophie de son ventricule gauche (HVG), le "gros cœur" ou "cœur d'athlète" a un comportement ECG similaire à une hypertrophie pathologique du ventricule gauche. A La différence du cas pathologique, le cœur d'athlète ne montre aucun signe fonctionnel, et l'hypertrophie régresse, ainsi que les faux symptômes quand le sujet arrête l'entraînement (en 3 à 6 mois).

Le cœur d'athlète ne se rencontre que sur des sportifs pratiquant de manière intensive au moins 12 heures par semaine. Il faut être très prudent dans ce cas, car nombre de morts subites de sportifs, sont dues à des faux diagnostics de cœur d'athlète qui étaient en fait une pathologie réelle. 75% des morts subites à l'effort avant 35 ans sont liées à un processus hypertrophique pathologique.

L'hypertrophie du ventricule gauche

L'HVG est induite par différents facteurs: âge, surcharge pondérale, facteurs neuro-hormonaux (hyperthyroïdie à 50%), facteurs génétiques. L'HVG est une adaptation à la post-charge induite par la HTA. Les cellules myocardiques ne pouvant se multiplier, l'hypertrophie est due à l'ajout d'unités contractiles au sein de la même cellule. Dans l'hypertrophie de pression, on note une augmentation du tissu collagène et une diminution du rapport mitochondries/myofibrilles. L'HVG entraînera des perturbations diastoliques et de la compliance ventriculaire gauche, une diminution de la réserve coronaire et une diminution de la densité capillaire et mènera à l'insuffisance cardiaque grave.

L'HVG peut être concentrique quand l'épaississement du ventricule se fait vers l'intérieur ou excentrique quand cet l'hypertrophie se fait vers l'extérieur par augmentation de la cavité sans épaississement important de la paroi. L'hypertrophie concentrique (épaississement des parois) est le mode d'expansion classique de l'hypertendu. L'hypertrophie excentrique semble se retrouver préférentiellement chez des sujets jeunes et l'hypertrophie concentrique entraîne des troubles fonctionnels plus sévères et est d'un moins bon pronostic. La présence d'une HVG électrique avec augmentation du voltage des QRS et troubles de repolarisation multiplie par 8 le risque de mortalité cardio-vasculaire et par 6 celui de mortalité coronarienne.

Troubles induits par l'HVG

F Troubles du remplissage dus au retard du processus de relaxation. Le remplissage est ralenti pendant la première période de la diastole et donc accéléré pendant la seconde partie par une participation accrue de la systole auriculaire. Il en résulte une dilatation de l'oreillette rendue plus sensible aux arythmies et moins adaptive à la fibrillation.

F Insuffisance coronaire gauche par hypertrophie ventriculaire avec excès de collagène diminuant la compliance (fibrose), hypertrophie de la média des artères coronaires et ESV. Le tissu sous-endocardique peut manquer d'oxygène pris en priorité par le tissu superficiel mieux irrigué et déclencher un angor alors que le réseau coronaire est sain.

F Troubles du rythme cardiaque auriculaires ou ventriculaires

Moyens de détection de l'HVG

On peut détecter une HVG par l'ECG qui montre une augmentation de l'amplitude des complexes QRS (dépolarisation du ventricule gauche); cependant cette méthode n'est pas assez fiable et l'HVG peut ne pas être détectée. L'échocardiographie qui permet la mesure de l'épaisseur du VG, l'estimation du poids, la mesure du volume de la cavité est beaucoup plus fiable que l'ECG pour détecter et caractériser l'HVG.

Les études échocardiographiques permettront de déterminer l'HVG.

Insuffisance globale des deux ventricules

Elle caractérise une insuffisance cardiaque gauche et droite. Sa forme la plus grave est le choc cardiogénique qui nécessite un traitement d'urgence sous peine de mort.

Son origine est un infarctus myocardique aigu, une embolie pulmonaire, une tachycardie ventriculaire, la phase terminale des cardiopathies.

ses symptômes sont:

ü polypnée

ü soif

ü malaise général

ü peau froide, marbrée

ü chute tensionnelle

ü tachycardie importante

ü oligo-anurie

ü symptômes d'OAP

ü symptômes d'insuffisance cardiaque droite

Chez les décompensés cardiaques sévères et œdémateux la capacité de vasodilatation artériolaire est réduite de 50%.

Le traitement des insuffisances cardiaques

Ø traitement de la pathologie d'origine

Ø traitement symptomatique

- repos

- régime sans sel (1 g de sodium / jour)

- diurétiques (action sur les pressions de remplissage)

- tonicardiaques

- dérivés nitrés (diminution de la pression capillaire)

- IEC

- vasodilatateurs artériels (améliorent le débit cardiaque)

- éventuellement correction chirurgicale ou greffe

- réadaptation contre-indiquée en phase de décompensation

- légère activité physique pour les petites insuffisances afin de conserver une autonomie au patient

Ø traitement d'urgence de l'OAP

- dérivés nitrés sublinguaux ou injectables d'action rapide (Natirose, Risordan, Natispray)

- diurétiques d'action rapide (Lasilix)

- une saignée rapide (300 cc)

Les valvulopathies

Une valvulopathie peut être caractérisée par:

Ø une fuite ou insuffisance valvulaire quand l'appareil fermé n'est pas étanche, hypertrophiant les cavités cardiaques en aval, notamment les ventricules et induisant une insuffisance cardiaque.

Ø un rétrécissement ou une sténose qui limite le passage sanguin et dilate les cavités cardiaques en amont avec hyperpression et hypertrophie. L'hypertrophie d'un ventricule conduira à l'insuffisance cardiaque. En cas de rétrécissement important, peuvent survenir des accidents graves voire mortels.

Ø une maladie de l'appareil valvulaire ou association d'une fuite et d'un rétrécissement.

On remarque:

Ø les atteintes congénitales

Ø les atteintes acquises

d'origine infectieuse (rhumatisme articulaire aigu de l'enfant, endocardite infectieuse du fait d'une greffe)

dégénératives

ischémiques (valves tricuspides et mitrales)

fonctionnelles du fait des distensions imposées par les dilatations ventriculaires de l'insuffisance cardiaque.

Les symptômes des valvulopathies mettent souvent beaucoup de temps à apparaître. On remarque:

l une dyspnée d'effort dans toutes les valvulopathies gauches

l un angor d'effort dans les valvulopathies aortiques

l des palpitations surtout dans les valvulopathies mitrales

l des syncopes d'effort (entraînant parfois le décès) dans les rétrécissements aortiques ou pulmonaires

l une cardiomégalie dans les formes les plus sévères

L'auscultation met en évidences des bruits et des souffles anormaux.

La radiographie et le tracé ECG mettent en évidence les hypertrophies des cavités.

Le phonocardiogramme et l'échocardiographie servent également au diagnostic des valvulopathies.

Les rétrécissements valvulaires s'aggravent et sont d'un mauvais pronostic, notamment en cas de rétrécissement aortique. Les insuffisances valvulaires évoluent lentement vers une insuffisance cardiaque. L'insuffisance valvulaire aiguë est symptomatique d'une insuffisance cardiaque aiguë dans les ruptures d'un élément valvulaire. Le pronostic vital est peu favorable quand le patient est arrivé à un degré important d'atteinte fonctionnelle avec hypercardiomégalie.

Différents types de valvulopathies

sténose aortique

Elle entraîne une gêne à l'écoulement du sang, entraînant une surcharge de travail ventriculaire et une diminution du débit aortique. Ses causes sont le rhumatisme articulaire aigu, ou souvent une calcification chez le patient âgé.

Le pronostic vital est de 3 à 5 ans après présentation des symptômes. Le pronostic postopératoire est en général très favorable, la fraction d'éjection du ventricule gauche (FEVG) pouvant s'améliorer spectaculairement en six mois et se normalisant complètement dans 50% des cas.

Insuffisance aortique

Elle laisse refluer le sang de l'aorte dans le ventricule gauche qu'il vient de quitter au moment où le cœur se remplit. De ce fait, elle impose une surcharge de travail ventriculaire conduisant à terme à l'insuffisance ventriculaire. Ses cause principales sont le rhumatisme articulaire aigu et les endocardites infectieuses.

Elle se signale plus tardivement, après hypertrophie et insuffisance du VG. Le pronostic vital se situe aux alentours de 9 ans.

Sténose mitrale

L'augmentation nécessaire de la pression auriculaire implique une augmentation de la pression pulmonaire entraînant dyspnée, OPA, hypertrophie et insuffisance VD, insuffisance de la valve tricuspide, œdèmes périphériques...La cause principale en est le RAA.

Insuffisance mitrale

L'apparition des symptômes est plus tardive et plus progressive que la SM. On note surtout la fatigue liée au faible débit cardiaque. L'intervention est proposée après échec du traitement médical. Les causes principales sont le RAA, les dystrophies valvulaires, les endocardites infectieuses.

Sténose tricuspide

Elle est le plus souvent associée à une autre atteinte valvulaire (mitrale). Elle entraîne une importante dilatation de l'oreillette droite et une insuffisance cardiaque droite avec œdèmes, congestion hépatique etc...

Insuffisance tricuspide

Elle est le plus souvent consécutive à l'hypertrophie de VD, conséquence d'un infarctus du VD ou d'une hypertension pulmonaire. En l'absence d'HTA pulmonaire, l'IT est bien tolérée. En cas d'HTA pulmonaire, le traitement chirurgical est proposé éventuellement après correction de la pathologie primaire (mitrale), si l'IT persiste.

Le choix des prothèses valvulaires

Actuellement aucune prothèse valvulaire ne peut prétendre répondre aux qualités d'une valve native normale. On distingue deux sortes de valves:

Ë les valves mécaniques (bille, disque, clapet,) qui présentent une grande longévité, mais nécessitent le recours aux anticoagulants, sont bruyantes et pour certaines (billes) présentent une hémolyse importante. Elles sont indiquées pour les patients de moins de 65 ans non porteurs de contre-indication aux AC.

Ë les valves biologiques (valves de porc, tissu péricardique) ne présentent pas les problèmes des valves mécaniques mais ont une durée de vie beaucoup plus courte comprise entre 5 et 15 ans.

Le traitement des valvulopathies

Ë des mesures préventives

- par le traitement antibiotique systématique des angines de l'enfant

- par la recherche et le traitement systématiques des foyers infectieux dans les cas de cardiopathie valvulaire ou congénitale.

Ë un traitement médicamenteux diurétique, tonicardiaque, nitré, anticoagulant, antiarythmique...

Ë des dilatations valvulaires des rétrécissements à l'aide de ballonnets gonflables

Ë un traitement chirurgical par réparation ou remplacement des valvules:

           - chez les enfants, il est préférable d'utiliser la chirurgie même avec un résultat médiocre et d'attendre l'âge adulte pour poser une prothèse;

- la cardiomégalie développée dans les formes sévères régresse généralement après chirurgie valvulaire;

- les bénéfices d'un remplacement valvulaire sont envisageables si FEVG > 40%;

- les sténoses sont d'un meilleur pronostic que les insuffisances. L'amélioration est plus évidente, dans l'ordre, pour les remplacements de valve aortique, puis mitrale, et ensuite le remplacement des deux valves qui présente la moins bonne adaptation à l'effort.

Ë Le réentraînement à l'effort n'est utile que pour contrer le syndrome de désadaptation à l'effort; il est contre-indiqué dans les rétrécissements aortiques.

 

Les péricardites

péricardite aiguë

- liquidienne: la cavité péricardique contient un liquide

- sèche: l'inflammation ne s'accompagne pas d'un épanchement

- péricardite aiguë bénigne idiopathique, sans étiologie apparente et guérissant sans séquelles

Les symptômes sont:

- une douleur progressive, rétrosternale, irradiant jusqu'au trapèze, augmentée par l'inspiration et diminuée par la position penchée en avant

- un état de fièvre (38 à 39,5°C)

- un ECG présentant initialement un sus-décalage curviligne de ST, puis un retour à la ligne isoélectrique de ST et négativation de T, puis une normalisation du tracé en quelques jours ou semaines

péricardite chronique

(au delà de trois mois)

- liquidienne: la tamponnade est la compression aiguë du cœur par l'épanchement

- constrictrice: fibroses, voire calcifications très lentes (plusieurs années) du péricarde qui bloquent l'expansion ventriculaire.

L'étiologie des péricardites est variable:

ü infections

ü cancers, métastases, radiothérapie

ü infarctus du myocarde

ü insuffisance rénale chronique

ü collagénoses

ü post-péricardotomie...

La péricardite guérit généralement en quelques jours ou quelques semaines sans séquelles, avec quelques fois une rechute.

L'évolution se complique en cas de tamponnade, d'évolution chronique (au delà de trois mois) ou vers la constriction.

L'entraînement physique doit être interrompu jusqu'au contrôle complet de l'épanchement.

Le traitement comprend:

- repos au lit puis à la chambre

- antalgiques et AINS

- intervention chirurgicale en cas de tamponnade ou de chronicité

Les péricardites de l'infarctus du myocarde

Elles sont fréquentes et peuvent être confondues avec une reprise de la maladie coronarienne:

ð La forme précoce dans les premiers jours d'un infarctus voit réapparaître une douleur ou un frottement péricardique.

ð La forme tardive ou syndrome de Dressler est une péricardite aiguë, associée parfois à une pleurésie qui survient entre trois semaines et trois mois après l'infarctus.

Son traitement comprend

ü arrêt du RE

ü repos

ü AINS

L'embolie pulmonaire

Il s'agit de l'obstruction brutale d'une ou plusieurs branches artérielles pulmonaires, par un caillot sanguin d'origine veineuse.

Ses causes peuvent être:

ð stase sanguine (alitement, faible débit cardiaque, cancers...)

ð traumatisme vasculaire.

Les symptômes sont:

¨ polypnée

¨ tachycardie sinusale de fréquence 100 à 150

¨ parfois signes d'insuffisance cardiaque droite

¨ parfois signes de phlébite

¨ signes de surcharge ventriculaire droite mis en évidence par l'ECG

¨ obstruction mise en évidence par l'angiographie

Le traitement de l'embolie se fait en deux opérations:

ð Le traitement de l'embolie: l'embolie se guérit généralement en quelques semaines sans séquelles, sous l'effet de la fibrinolyse spontanée et des médicaments (antivitamines K, antiagrégants plaquettaires, fibrinolytiques). Une oxygénothérapie continue au stade aigu est souvent nécessaire, l'embolectomie chirurgicale restant exceptionnelle.

ð Le traitement du foyer emboligène: bénéficie du traitement prescrit pour l'embolie. Une rechute aggravée, parfois mortelle peut survenir en cas de traitement incomplet du foyer emboligène. On peut être amené à mettre en place certaines protections mécaniques interdisant la migration de nouveaux caillots sanguins (ombrelles, clamps...).

Deux équipes au Plessis Robinson (France) et à San Diego (USA) ont mis au point une technique chirurgicale, la thrombo-endartériectomie pulmonaire, pour éliminer les caillots et le tissu fibreux de l'artère pulmonaire.

La prévention de l'embolie pulmonaire associe

® lever précoce des patients alités

® contention élastique des membres inférieurs

® massages circulatoires

® électrothérapie et pressothérapie

® médicaments (héparine, calciparine, antivitamines K, antiagrégants plaquettaires...)

L'hypertension artérielle

L'hypertension artérielle est "sans cause" dans 90% des cas et dite "secondaire" dans 10% des cas. Les principaux facteurs physiopathologiques de l'HTA sont:

- coarctation aortique,

- rétrécissement de l'artère rénale,

- maladie rénale,

- insuffisances rénales,

            - Caractère brutal de la survenue de HTA

            - HTA importante

            - Absence d'antécédents familiaux

            - Problèmes vasculaires

                        - Dosage de la kaliémie (hyperaldostéronisme secondaire)

                        - Dosage de la créatinine plasmatique

                        - Recherche d'une protéinurie

                        - Confirmation par echo-doppler, urographie, scintigraphie ou

                        surtout angiographie numérisée par voie veineuse

- rétention anormale hydro-saline,

- anomalie du fonctionnement cellulaire au niveau de la paroi vasculaire

- anomalie hormonale (notamment du système rénine-angiotensine)

- anomalie du système nerveux sympathique

Fréquence de l'HTA selon l'âge et le sexe

Age

Hommes

Femmes

18-24 ans

1.6%

1.1%

25-34 ans

4.8%

3.1%

35-44 ans

13.4%

8.4%

45-54 ans

18.9%

18.2%

55-64 ans

23.3%

31.8%

65-74 ans

30.3%

49.9%

75-79 ans

41.6%

45.9%

- tumeurs,

- diabète,

- surconsommation d'alcool ou de réglisse

L'héritage génétique est cause de 30% des hypertensions artérielles. Ce caractère génétique a été retrouvé même dans des environnements familiaux différents. L'environnement familial pèse entre 5 et 30% de la variabilité de PA.

Définition de l'HTA

Catégories

PA systolique (mmHg)

PA diastolique (mmHg)

Normale

< 130

< 85

Normale haute

130-139

85-89

HTA stade 1 (légère)

140-159

90-99

HTA stade 2 (modérée)

160-179

100-109

HTA stade 3 (sévère)

180-209

110-119

HTA stade 4 (très sévère)

³ 210

³ 120

Tension artérielle en fonction de la taille (en mmHg)

cm

TA médiane

HTA limite

HTA confirmée

HTA dangereuse

 

Systole

Diastole

Systole

Diastole

Systole

Diastole

Systole

Diastole

 

G

F

G

F

G

F

G

F

G

F

G

F

G

F

G

F

100

97.5

94

52.5

52

117.5

115

72.5

70

127.5

125

82.5

80

147.5

145

102.5

100

120

104

100

57.5

57.5

125

120

75

75

135

130

85

85

155

150

105

105

140

108

107

58

60

130

130

77.5

75

140

140

87.5

85

160

160

107.5

105

160

117

114

60

62

140

135

80

80

150

145

90

90

170

165

110

110

175

125

117

64

64

150

140

85

85

160

150

95

95

180

170

115

115

 

Les conséquences vasculaires de l'HTA

- épaississement et sclérose de la média

- augmentation de la perméabilité endothéliale

- augmentation de la sensibilité réactive des cellules de la paroi aux substances vasoconstrictrices

- augmentation de la viscosité (fibrinogène) du flux sanguin entraînant une augmentation de la contrainte pariétale.

- formation de plaques d'athérome

- fragilisation des plaques d'athérome par l'augmentation des variations de pression

- dégénérescence artérielle

- raréfaction des artérioles et diminution de leur calibre

    • constitution d'anévrisme du fait des contraintes imposées aux artères et de la faiblesse pariétale engendrée par la dégénérescence de la média

Les conséquences cérébrales de l'HTA

- céphalées (classiquement occipitales, battantes et matinales)

- infarctus lacunaires (< 15 mm) par occlusion d'une artère perforante

- hémorragies cérébrales (classiquement au niveau des noyaux gris et de la capsule interne)

- infarctus cérébraux non lacunaires par athérosclérose des vaisseaux cervicaux

- athérosclérose des vaisseaux cérébraux extra et intra crâniens

- sténoses de la carotide interne et des artères vertébrales

- lipohyalinose des artères perforantes intracérébrales

- encéphalopathie hypertensive aiguë entraînant au début des céphalées occipitales puis générales accrues par l'effort, des lésions capillaires avec micro-hémorragies

- Les lésions vasculaires peuvent entraîner un déclin cognitif et le risque de démence dans les quatre ans suivant un infarctus cérébral est multiplié par 5.5.

- L'HTA pourrait être un facteur de risque de la maladie d'Alzheimer

Les conséquences rénales de l'HTA

- Près de 30% des insuffisants rénaux chroniques aux USA et 15% en Europe sont porteurs d'une néphropathie considérée comme secondaire à l'hypertension artérielle: la néphroangiosclérose (NAS)

La HTA entraîne des lésions rénales appelées néphroangiosclérose

- maligne PAD >130 mmHg et insuffisance rénale progressive

- bénigne par le développement d'une sclérose hyaline touchant les artérioles afférentes des glomérules. Elle se rencontre au cours de l'HTA modérée, du diabète et du vieillissement

HTA, protéinurie et diabète multiplient par 7 le risque de décès par rapport à un diabétique normotendu sans protéinurie.

La microalbuminurie est comprise entre 30 et 300 mg/24h. L'apparition d'une microalbuminurie majore le risque cardio-vasculaire.

Evolution de la néphropathie diabétique:

Stade 1: hypertrophie et hyperfiltration rénale précoce

Stade II: évolution silencieuse et longue; épaississements de la membrane basale glomérulaire et prolifération mésangiale

Stade III: néphropathie débutante, touche 30 à 40% des diabètes. Apparition de la microalbuminurie

Stade IV néphropathie clinique avec protéinurie et HTA

Stade V stade terminal

HTA de l'enfant

L'HTA chez l'enfant est toujours secondaire. Il peut s'agir de la HTA de l'adulte qui se manifeste précocement à l'adolescence. A côté des symptômes communs de l'HTA, l'HTA de l'enfant peut se manifester par: vomissements, anorexie, douleurs abdominales, ralentissement de la croissance, paralysie faciale récidivante…

L'HTA de l'enfant peut provenir:

- d'une surcharge volémique par rétention hydrosodée

- d'une coarctation de l'aorte

- d'une cause rénale (90% des cas: néphropathie, cicatrice rénale, polykystoses , sténose de l'artère rénale, tumeur)

On peut noter chez l'enfant une HVG signe d'une tension excessive

Le traitement principal est la correction de l'excès de poids, notamment par la diététique et l'activité physique et l'arrêt éventuel du tabac. Le traitement pharmacologique sera entrepris en cas d'échec de la thérapie.

HTA et contraception orale

- Le traitement contraceptif oral augmente la TAS de 5 à 10 mmHg et un peu moins la TAD

- 5% seulement des femmes souffrent de HTA du fait de la pilule, hors association avec le tabac

- la HTA induite par le contraceptif oral est sans retentissement et réversible, hors cas de HTA induite par d'autres facteurs

- le type et la dose du progestatif induisent des différences de valeur de l'HTA

- le mécanisme principal de la HTA induite par le contraceptif est l'augmentation de l'angiotensinogène induite par les œstrogènes de synthèse qui facilite l'activation du système rénine-angiotensine. D'autre mécanisme sont:

- la résistance à l'insuline avec hyperinsulinisme associés

souvent aux HTA

                        - la rétention sodée induite par les œstrogènes

- il est important de surveiller la tension et de normaliser impérativement la HTA. A défaut il faut changer ou abandonner le contraceptif.

Ménopause et HTA

La ménopause est associée à une majoration importante de risque cardio-vasculaire du fait des changements hormonaux qu'elle induit et multiplie le risque de HTA par 2.2. Les risques sont augmentés en cas de ménopause précoce.

Le mécanisme essentiel de l'HTA après la ménopause est la disparition des œstrogènes protecteurs avec sclérose artérielle, prise de poids…

Age et HTA

L'HTA est jusqu'à 85 ans le premier risque d'AVC et d'insuffisance cardiaque de la personne âgée.

Conduite à tenir en cas d'HTA

- ionogramme sanguin

- dosage de la créatinine plasmatique

- dosage de la glycémie, du cholestérol, des triglycérides

- recherche d'une protéinurie et d'une anomalie du sédiment urinaire

- ECG

Régulation tensionnelle

La régulation de la pression artérielle met en jeu différents mécanismes interférant entre eux:

Régulation réflexe par l'intermédiaire des barorécepteurs et des volo-récepteurs (réponse rapide, importante mais de durée brève)

Les récepteurs sensibles à l'étirement (barorécepteurs) situés au niveau du sinus carotidien, de l'arc aortique, dans les poumons et les chémorécepteurs du sinus carotidien et de la crosse aortique transmettent les influx jusqu'au bulbe et aux centres cardio-vasculaires.

En réponse, les centres déclenchent une diminution de la réponse sympathique et une augmentation de la décharge parasympathique entraînant ainsi:

- un ralentissement de FC

- une diminution de la contractilité myocardique

- une vasodilatation artériolaire

                       - une dilatation veineuse

Cette réponse diminue le débit cardiaque et les résistances périphériques, normalisant ainsi la pression artérielle. Une augmentation de l'activité du système nerveux autonome se retrouve systématiquement dans l'HTA.

 

Régulation hormonale et par neurotransmission d'origine centrale et périphérique

Les différents médicaments et drogues ont des actions hypo-tensives par l'intermédiaire de récepteurs spécifiques.

L'administration centrale de substance P ou d'enképhalines provoque une augmentation de l'activité sympathique et de la pression artérielle.

En périphérie le système rénine-angiotensine, l'aldostérone, la vasopressine, la sérotonine sont hypertenseurs alors que le facteur de relaxation (EDRF), les prostaglandines, et la dopamine sont hypotensives.

 

 

 

Action du mécanisme rénal, dépendant du capital sodé et du volume extra-cellulaire, sur lequel agissent les diurétiques.

Action du mécanisme vasoactif permettant la régulation du débit sanguin régional de certains organismes.

Action de la résistance périphérique totale modifiée par la viscosité sanguine, la compliance du lit vasculaire… Plus la résistance périphérique augmente, plus la tension artérielle augmente. L'augmentation de la résistance périphérique totale, normale avec l'âge est un des mécanismes aboutissant à l'insuffisance ventriculaire gauche quand elle est pathologique. L'augmentation de Ca intracellulaire provoque la contraction du muscle lisse vasculaire entraînant une augmentation de la RPT.

Action de la balance sympathique où le système orthosympathique est hypertenseur et le système parasympathique hypotenseur.

Rythme circadien

La pression artérielle varie à chaque battement; de plus, il existe un rythme circadien de la pression artérielle avec chute vers 2-3 heures du matin et remontée vers 5 heures. L'amplitude des variations circadiennes de la PA est de 10 à 30 mmHg. Des variations inférieures à 10% de la PA de base ou à 10 mmHg pour la pression systolique et 5 mmHg pour la pression diastolique sont considérées comme anormales. Les alternances jour/nuit, les rythmes de travail et de repos, les ajustements hormonaux, la diététique, la race, l'âge, les émotions, le psychisme, le tonus nerveux sympathique et beaucoup d'autres facteurs interviennent sur les variations circadiennes de la pression artérielle.

L'hypertendu ne présenterait pas de chute nocturne de la pression artérielle, expliquant ainsi la survenue préférentielle d'accidents cardio-vasculaires au réveil. Le pic matinal tensionnel étant source d'accidents dans ce cas. Du fait de ce rythme circadien, le diagnostic d'HTA ne peut être posé qu'après trois mesures positives à différents moments de la journée et nécessite une double mesure à un mois d'intervalle à chaque bras. Un certain nombre d'autres pathologies peuvent modifier le cycle de la PA: dysautonomies, diabète compliqué, hypercorticismes (ou corticothérapie), transplantation d'organe, toxémie gravidique, apnées du sommeil…

La faible variation circadienne de la PA est un marqueur indépendant du risque cardio-vasculaire chez la femme.

Limites de tension au repos

la tension systolique moyenne limite est à 14 cmHg (centimètres de mercure).

la bonne tension diastolique moyenne (nombre minima) est 9 cmHg.

140/90 délimite l'hypertension pour la NYHA (HTA limite) ,

160/95 pour l'OMS (HTA confirmée)

Chez les jeunes de 6 à 11 ans, sont considérées comme HTA une TAS > 13 cmHg et/ou une TAD > 8 cmHg

Chez les jeunes au delà de 12 ans, sont considérées comme HTA une TAS > 14 cmHg et/ou une TAD > 9 cmHg

L'hypertension peut se transmettre de manière héréditaire. C'est le cas de la population noire dont l'hypertension s'élève plus facilement en cas de charge sodée accélérant la fuite de potassium. L'hypokaliémie accroît l'hypertension. La population noire est souvent en déficit de magnésium; or le magnesium est antagoniste du calcium et possède un effet vasodilatateur direct. L'augmentation de calcium intracellulaire provoque la contraction du muscle lisse vasculaire et une augmentation des résistances périphériques. La prolifération des cellules des muscles lisses vasculaires diminue le diamètre artériel et augmente la résistance, donc la tension. Aux Etats Unis la population noire est plus touchée que la population blanche. La population mexicaine est deux fois moins touchée que la population noire américaine.

Plus l'HTA est apparue tôt, plus les chiffres tensionnels sont hauts, plus il y a de facteurs de risque cardio-vasculaires associés, plus précoces et plus graves seront les complications.

 

Effet blouse blanche

L'émotion devant le médecin chez des patients particulièrement émotifs augmente de manière notable la tension. En conséquence, devant des valeurs légèrement positives et une suspicion "d'effet blouse blanche", le médecin procédera à un enregistrement tensionnel sur 24 heures, appelé holter tensionnel ou MAPA (mesure ambulatoire de la pression artérielle)

Limites de tension à l'effort:

F chute ou défaut d'augmentation de la tension artérielle systolique

en-dessous de 5 cmHg pour une Fc Max ³ 150 bat/min

en-dessous de 3 cmHg pour une Fc Max < 115 bat/min

F augmentation anormale de la tension systolique

³ 22 cmHg pour 50% RFc

³ 25 cmHg pour un effort maximal

³ 28 cmHg pour un hypertendu actif en effort maximal

F augmentation de la tension diastolique plus importante que l'augmentation de la tension systolique

F augmentation de la tension diastolique au delà de 10 ou 12 cmHg

Les symptômes

Ce sont essentiellement des céphalées, vertiges, bourdonnements d'oreille, des mouches volant devant les yeux, bruits anormaux, troubles visuels transitoires etc...

Les complications

Les complications engendrées par l'HTA sont graves:

ü insuffisance cardiaque

ü insuffisance coronarienne

ü accidents vasculaires cérébraux

Plus de 70% des AVC sont d'origine ischémiques par embolie ou le plus souvent par thrombose de petits vaisseaux secondaires à l'hypertrophie vasculaire.

Les complications vasculaires cérébrales sont 5.7 fois moins fréquentes que les complications cardiaques. L'atteinte cérébrale est plus directement liée à l'hypertension que l'atteinte cardiaque.

ü accidents sensoriels (surdité, perte de la vue...)

ü insuffisance rénale

L'HTA altère particulièrement le cœur, le cerveau et les reins à travers l'ensemble de l'arbre artériel qu'elle soumet en permanence à des contraintes de pression exagérée.

L'hypertension peut-être induite par la libération d'hormones hypertensives par certaines tumeurs. D'autre part l'HTA peut-être facteur de risque du cancer du rein.

La macro-angiopathie caractérise un vieillissement accéléré des parois artérielles, avec remplacement du tissu élastique par du tissu conjonctif (par la libération de facteurs de croissance), altération de l'intima et de la média entraînant la formation de plaques athéromateuses; elle est responsable des infarctus viscéraux, cardiaques et cérébraux des patients hypertendus.

La micro-angiopathie caractérise un épaississement pariétal des artérioles et une réduction du lit artériolaire conduisant à une augmentation progressive des résistances vasculaires totales.

Les femmes hypertendues éprouvent d'avantage de difficultés à ressentir l'orgasme et souffrent de plus d'une insuffisance de lubrification. Si les hommes souffrent aussi de troubles de la libido, on sait par contre qu'ils sont dus aux médicaments hypotenseurs.

 

Le traitement

Le traitement doit associer médicamentation hypotensive (bêtabloquants, diurétiques), diminution des facteurs du risque cardio-vasculaire (tabac, diététique, surcharge pondérale, stress...), exercice physique aérobie régulier. L'exercice physique doit être d'intensité légère, la durée étant plus importante. Les efforts statiques importants sont interdits. Le sport de compétition est déconseillé. On peut espérer une baisse de TAS de 15 mmHg et de TAD de 10 mmHg par la pratique d'activités physiques aérobiques régulières. En cas d'échec des mesures hygiéno-diététiques, la médicamentation devra être renforcée notamment par association de différents produits (IEC, IC, alpha-bloquants). Un traitement hypotenseur fait baisser de 33 à 40% le risque cérébral et de 14% à 26% le risque coronarien et de 21% le risque cardio-vasculaire.

En matière de diététique, il faut notamment éviter les surcharges de sel et réglisse, la nourriture trop riche, les graisses animales, les fritures, l'alcool. Il faut privilégier le poisson et la cuisine grillée et à la vapeur. Les personnes qui retiennent le sel ont une vasomotricité plus importante augmentant la sensibilité des cellules vasculaires lisses aux stimuli vasoconstricteurs. Cependant il faut noter que la rétention sodée (< 5 g de sel par jour ) n'a pas la même efficacité chez tous les patients; il apparaît qu'elle est le plus efficace dans les cas d'hypertension systolique isolée du patient âgé. Une consommation de 6 à 7 g de NaCl par jour est suffisante pour abaisser la PA de 3 à 6 mmHg en moyenne chez le sujet de moins de 50 ans et de 8 à 10 mmHg pour les sujets âgés.

Nota: un traitement médicamenteux de l'HTA doit être poursuivi à vie, et ne doit en aucun cas être interrompu sans autorisation médicale sous peine d'aggravation ou de poussée de l'hypertension.

 

Mauvais contrôle de l'hypertension:

Deux études européennes récentes rapportent que 37% seulement des patients ont une tension équilibrée, alors que les médecins pensent que 76% de leurs patients sont correctement contrôlés. Les patients, eux, s'estiment correctement contrôlés à 95% des cas. Un contrôle correct (systole < 140 mmHg et diastole < 90 mmHg) doit assurer sur 24 h après la prise médicamenteuse un rapport vallée/pic des valeurs de tension systolique supérieur à 50%.

 

L'hypertension artérielle gravidique

 

La HTAG est une affection qui touche 10 à 15 des grossesses et est responsable de 30% des décès maternels et de 20% des décès fœtaux dont elle est la première cause de morbidité essentiellement par ischémie placentaire.

La HTAG est 6 fois plus fréquente lors d'une première grossesse, la HTA chronique touche 3% de l'ensemble des grossesses, et les grossesses gémellaires multiplient par 5 le risque de pré-éclampsie.

Complications

G l'éclampsie complique une grossesse sur 1000. Elle est induite par la HTA et se caractérise par une crise convulsive brutale.

G l'hématome rétro-placentaire est la conséquence d'un décollement prématuré du placenta, d'origine ischémique.

G l'hypotrophie fœtale complique 7 à 20% des grossesses et apparaît le plus souvent au cours du 3ème trimestre de la grossesse. Un tiers des hypotrophies est attribuable à la HTA.

G la prématurité

G protéinurie dans 10% des cas multipliant le risque fœtal par 20

G œdèmes diffus des membres inférieurs, des mains et/ou de la face

La HTAG est le principal symptôme de la déficience de la connexion sanguine mère- fœtus; elle se manifeste vers 18 semaines d'aménorrhée. Elle entraîne des troubles de la coagulation qui aggravent l'asphyxie du placenta et peuvent engendrer des troubles rénaux, hépatiques et cérébraux.

Le risque de récidive de la pré-éclampsie au cours d'une grossesse ultérieure est de 70%. L'éclampsie est un marqueur autonome du risque cardio-vasculaire de la patiente. On remarque que la HTAG révèle un terrain hypertensif et que la patiente évoluera vers une HTA permanente.

Le traitement de la HTAG ne repose plus sur l'abaissement des chiffres tensionnels puisqu'il s'agit d'un symptôme. On essaiera de réguler le flux sanguin utéro-placentaire par des mesures hygiéno-diététiques (repos en position couchée sur le côté, arrêt du travail, relaxation...). Le régime sans sel, les diurétiques et les IEC sont contre-indiqués. Le seul traitement préventif de l'éclampsie est l'aspirine à dose anti-agrégantes (50 à 100 mg/j) pour les patientes à haut risque. L'accouchement est en fait le seul traitement curatif. La pression artérielle doit être abaissée lentement et progressivement sans descendre en-dessous de 140/90. Les IEC sont contre-indiqués et les diurétiques sont néfastes à la circulation placentaire.

 

 

Les cardiopathies congénitales

l Rétrécissements valvulaires (sténoses), coarctation de l'aorte (rétrécissement de la zone isthmique de la crosse aortique)

l Cardiopathies

l avec shunt gauche-droite renvoyant du sang rouge dans le cœur droit et engendrant une insuffisance cardiaque, communications interauriculaires, communications interventriculaires, persistance du canal artériel (communication entre l'aorte et l'artère pulmonaire), canal atrio-ventriculaire

l cardiopathies complexes avec shunt droite-gauche cyanosant, tétralogie de Fallot comportant une communication entre les deux ventricules et un rétrécissement gênant l'éjection du sang bleu vers l'artère pulmonaire, transpositions des gros vaisseaux...

l cardiomyopathie hypertrophique sans cause apparente (HTA, infarctus). Elle peut avoir une forme dilatée (augmentation de la taille des cavités et diminution de la fonction contractile du cœur) ou hypertrophique avec épaississement anormal du myocarde. Elle est dite obstructive quand l'épaississement du septum est tel qu'il crée un obstacle à l'éjection du sang.

Les symptômes peuvent exister ou non (dyspnée, palpitations, insuffisance cardiaque, syncopes). Les bruits auscultatoires sont anormaux. Les deux grands symptômes possibles sont ceux de l'insuffisance cardiaque et la cyanose. La cyanose se caractérise par:

ü une coloration gris-bleutée, parfois violacée de la peau de l'extrémité du nez, des oreilles, des lèvres, de la langue ...

ü la cyanose s'accentue à l'effort et aux cris

ü l'extrémité des doigts est renflée et les ongles bombés (hippocratisme digital)

ü les gencives sont hypertrophiées, gonflées, de couleur plus sombre

les yeux sont rouges, comme si l'enfant avait pleuré

L'origine des cardiopathies congénitales peut provenir:

ü de l'hérédité, d'une anomalie des chromosomes (enfant à malformations multiples),

ü d'une infection (rubéole),

ü d'une intoxication médicamenteuse pendant la période vulnérable de la grossesse (entre la 3ème et la 8ème semaine),

ü d'une intoxication notamment alcool et tabac.

L'espérance de vie est très variable, mais dépasse rarement 50 ans en l'absence de traitement.

Le traitement médical permet de traiter l'insuffisance cardiaque, seul le traitement chirurgical permettant (avec succès le plus souvent) de corriger la malformation.

Les vaccinations et la prévention des foyers infectieux, notamment buccaux sont très importants pour la santé de l'enfant cardiaque extrêmement fragilisé par son handicap. Le réentraînement à l'effort n'a d'intérêt que pour lutter contre le syndrome de désadaptation, mais l'activité physique modérée reste physiquement et psychologiquement souhaitable.

Les séjours à plus de 1200 mètres d'altitude sont déconseillés aux enfants malformés cardiaques et il est nécessaire de prévoir un inhalateur d'oxygène pour les voyages en avion.

Les troubles du rythme cardiaque

Extrasystoles

Les extrasystoles sont des impulsions prématurées qui peuvent être générées par chaque groupe de cellules du tissu nodal.

Ses causes sur un cœur sain sont essentiellement une hypokaliémie ou une hypomagnésémie.

Les extrasystoles supraventriculaires sont très fréquentes dans toutes les cardiopathies et surtout dans les cardiopathies mitrales, myocardiopathies, HTA.

è Les symptômes sont des secousses, des coups dans la poitrine, souvent avec une irradiation cervicale.

è Lors de l'ES la mesure du pouls manque et est suivie d'une impulsion plus forte.

è A l'auscultation, l'ES fait entendre un bruit prématuré suivi d'un silence plus long et d'un bruit plus fort.

è A l'ECG qRs est < 12/100ème de seconde (fin) quand l'ES est supraventriculaire, et est ³ 12/100ème s (large) quand elle est ventriculaire.

Les ESV peuvent être

n en doublets ou en triplets (2 ou 3 ESV de suite en salve)

n bigéminées (à chaque qRs normal fait suite une ESV)

n trigéminées (à chaque qRs normal fait suite une ESV)

n polymorphes lorsqu'elles associent plusieurs formes

n monomorphes quand elles ont une seule forme

n précoces lorsqu'elles tombent dans l'onde T précédente

Sur le cœur sain, les ES n'ont habituellement pas de conséquence. Elles se traitent par des sels de magnésium et des antiarythmiques légers.

Sur le cœur malade, elles évoluent vers des troubles du rythme plus sévères. Les ES ventriculaires sont très graves chez les coronariens et peuvent entraîner une fibrillation ventriculaire mortelle. Les ESV imposent l'arrêt du RE. Elles se traitent essentiellement par des antiarythmiques.

Après infarctus 30% des patients ont des ESV isolées et monomorphes, 7 à 11% ont des formes répétitives.

Les bradycardies

La bradycardie est un ralentissement aléatoire ou permanent, voire un arrêt transitoire du rythme cardiaque. Son étiologie peut provenir d'un(e)

n dysfonctionnement sinusal,

n bloc sino-auriculaire

n bloc auriculo-ventriculaire

n hypersensibilité carotidienne

n hypertonie vagale

Les bradycardies chroniques sont essentiellement dues à la dégénérescence sénile du tissu nodal, alors que les bradycardies aiguës proviennent essentiellement de l'infarctus du myocarde et de certaines maladies infectieuses.

La bradycardie permanente présente un tableau d'insuffisance globale. L'arrêt transitoire de l'activité cardiaque par défaut de rythme de relais entraîne la syncope et parfois la mort subite (syndrome de Stockes-Adams). Les bradycardies chroniques répètent leurs syncopes jusqu'à survenue du décès. Les bradycardies aiguës régressent avec le traitement de la pathologie originale.

Le traitement de la syncope demande massage cardiaque, et bouche à bouche en cas de prolongation. L'isuprel sublingual ou en perfusion et l'entraînement électro-systolique sont indiqués en cas de syncope.

Le traitement de la bradycardie se fait par implantation d'un stimulateur cardiaque.

Sur l'ECG, on peut observer

l dysfonctionnement sinusal: Fc < 50 bats/min

l bloc sino-auriculaire: deux ondes P sont séparées par un espace double d'un espace P-P normal sans aucun qRs dans cet intervalle

l bloc auriculo-ventriculaire:

- 1er degré: espace PR ³ 22/100ème s

- 2ème degré: après certaines ondes P, il manque un qRs

- bloc AV complet: le rythme des ondes P est normal, celui des qRs est régulier mais plus lent. Si le rythme de relais est d'origine ventriculaire, les qRs sont > 0.12 s à un rythme entre 20 et 45 bats/min.

Les tachycardies

Les tachycardies sont des troubles du rythme cardiaque entraînant une contraction anormalement rapide des ventricules de manière aléatoire (paroxystique) ou permanente. Elles sont d'origine:

l supraventriculaires

l auriculaires

l jonctionnelles (jonction auriculo-ventriculaire)

l ventriculaires

Leur étiologie principale en est les valvulopathies mitrales, HTA, le vieillissement dans les tachycardies supraventriculaires et l'insuffisance coronarienne, voire les cardiomyopathies dans les tachycardies ventriculaires. La tachycardie peut aussi survenir en l'absence de toute cardiopathie.

Les troubles fonctionnels de la tachycardie sont: palpitations, voire dyspnées, malaises, douleurs thoraciques.

l A l'ECG les qRs des tachycardies supraventriculaires sont < 12/100ème s.

l Les qRs des tachycardies ventriculaires sont ³ 12/100ème s. l'hospitalisation est nécessaire immédiatement. Les ondes P et la séquence régulière P-PR-qRs n'apparaissent plus.

l Tachyarythmie par fibrillation auriculaire: les ondes P sont remplacées par des ondes de fibrillation. Les qRs sont irréguliers entre 140 et 180 de fréquence.

l Flutter auriculaire: les ondes P sont remplacées par des ondes F à 300 bats/min. Les qRs sont réguliers à 150 de fréquence.

l Tachysystolie ou tachycardie atriale: les ondes P sont de fréquence ³ 200. Les qRs sont réguliers à une fréquence deux fois moindre que celle des ondes P'.

l Tachycardie jonctionnelle ou tachycardie de Bouveret. Les ondes P sont négatives. Les qRs sont fins et très rapides. Cette tachycardie fréquente, y compris chez des sujets jeunes débute et s'arrête brutalement. Elle peut souvent être interrompue par des manœuvres qui stimulent le système nerveux parasympathique, comme l'expiration forcée, nez et bouche fermée, le chatouillement de la luette ou du pharynx, la déglutition d'une grosse bouchée de pain ou d'un verre d'eau glacée, l'accroupissement en étendant les bras.

l Le syndrome de Wolf Parkinson White (WPW) est l'existence d'une deuxième voie conduisant le courant des oreillettes aux ventricules. Normalement, sans aucune conséquence, elle peut provoquer ou aggraver une tachycardie.

Les tachycardies ventriculaires et supraventriculaires surviennent plus volontiers entre 90 et 100% de FC Max.

Les tachycardies ventriculaires et jonctionnelles sont d'un pronostic réservé et doivent être impérativement réduites. L'évolution des autres tachycardies supraventriculaires dépend des pathologies d'origine. Elles peuvent néanmoins provoquer OAP, chute tensionnelle, embolie systémique, problème coronarien, ou mort subite pendant la cardiopathie.

Le traitement des cardiopathies fait appel au choc électrique externe sous anesthésie générale si le patient est conscient (cas d'urgence), aux antiarythmiques injectables (cordarone et xylocaïne).

La fibrillation ventriculaire (FV)

La fibrillation ventriculaire est une tétanisation ventriculaire engendrant une impossibilité d'éjection systolique. La fibrillation empêche les ventricules de se contracter de façon unifiée; le sang n‘est plus pompé de façon efficace et le débit cardiaque diminue considérablement.

La FV peut être provoquée par toute cardiopathie suffisamment avancée et principalement par les épisodes coronariens et notamment l'infarctus.

Ses facteurs déclenchants principaux sont:

à ischémie myocardique aiguë

à ESV et tachycardies ventriculaires du coronarien

à surdoses médicamenteuses

à hypokaliémie

On note une syncope brutale, parfois avec convulsions. Le patient est en état de mort apparente. Le décès survient si aucun traitement n'est appliqué dans les trois minutes suivant l'épisode:

F défibrillation électrique

F dans l'attente entreprendre une réanimation cardio-pulmonaire (massage cardiaque + bouche à bouche)

F après réanimation du patient, mise en place d'un traitement antiarythmique ventriculaire et parfois d'un défibrillateur implanté.

Les contractions ventriculaires prématurées à l’effort dénoncent généralement la présence d’une athérosclérose ischémique grave qui touche souvent deux ou trois vaisseaux coronaires majeurs.

L‘incidence de mort subite par fibrillation ventriculaire est généralement 6 à 10 fois plus élevée chez ceux qui montrent des contractions ventriculaires prématurées que chez les cardiaques ne présentant pas cette anomalie.

                        La fibrillation auriculaire

C'est le plus répandu des troubles du rythme, sa fréquence augmentant avec l'âge.15 à 20% des fibrillations auriculaires n'ont pas de cause apparente. Elles peuvent découler d'une pathologie cardiaque (80%) comme de l'abus d'excitants. La fibrillation auriculaire vagale survient essentiellement la nuit ou au repos, alors que la fibrillation auriculaire adrénergique survient au cours de la journée, pendant l'effort ou suite à un choc émotionnel. 15% des accidents ischémiques cérébraux sont d'origine cardiaque, induits par une fibrillation auriculaire. Le risque d'embolie cérébrale est multiplié par 5.6 en cas de fibrillation auriculaire non lié à une cardiopathie valvulaire et par 17.5 lorsque le trouble du rythme est une séquelle d'une maladie rhumatismale.

La dysplasie arythmogène du ventricule droit

La dysplasie arythmogène ventriculaire droite est d'une étiologie difficile. Elle touche essentiellement le sujet jeune avec tachycardie ventriculaire montrant un aspect de retard gauche. On détecte à l'autopsie une infiltration graisseuse parfois associée à une fibrose de la paroi ventriculaire. Elle est très difficile à détecter préventivement et aucune méthode actuellement n'est réellement plus efficace qu'une autre.

La présence de potentiels tardifs ventriculaires chez un sportif très entraîné est probablement un élément diagnostic important en faveur d'une pathologie cardiaque et particulièrement d'une dysplasie arythmogène ventriculaire droite.

Les maladies d'origine coronariennes

L'ischémie myocardique

C'est un défaut complet ou incomplet d'apport sanguin coronarien à une zone myocardique, soit par :

sténose d'une artère coronaire:

Il s'agit de la constitution d'une plaque d'athérome constituée de lipides, glucides complexes, plaquettes sanguines, calcaire et tissu fibreux. L'athérome généralement précoce, réduit les capacités d'adaptation du débit sanguin coronarien à l'effort et ne devient significatif qu'à partir d'un rétrécissement de 70% de la lumière artérielle (50% pour le tronc de la coronaire gauche), en fait le plus souvent après 40 ans. Le développement des athéromes est conditionné par les facteurs de risque (âge, sexe, tabac, sédentarité, alimentation, hérédité etc...)

 

spasme coronaire:

Il s'agit d'une vasoconstriction des muscles lisses d'une artère coronaire par excitation anormale du tonus vasomoteur constricteur. Ce spasme est généralement localisé précisément et transitoire. Son effet est le même que la sténose à laquelle il est parfois joint. On évoque le diagnostic de spasme coronarien quand la douleur survient à heure fixe, en dehors de tout effort, généralement au début de la deuxième partie de la nuit, au moment des modifications nycthémérales des tonus ortho et parasympathique. Le spasme est fréquemment provoqué par le froid ou la fumée de tabac. On peut évoquer le spasme lors des douleurs angineuses survenant en hyperpnée (tonus vagal important). Le spasme coronaire peut survenir sur des coronaires normales notamment chez la femme jeune.

thrombus:

provoqué essentiellement par une sténose athéromateuse. La rupture de la plaque (lésion endothéliale) déclenche la formation d'un caillot qui peut gêner l'écoulement du sang (sténose), migrer (embolie) ou occlure l'artère (infarctus).

L'ischémie est dite:

F réversible quand les cellules myocardiques privées d'oxygène ne sont pas endommagées (en général moins de 6 heures). L'ischémie réversible se caractérise par des troubles disparaissant avec elle. Le patient peut présenter:

l une douleur thoracique (angor)

l et/ou des troubles de la conduction:

l sur segment ST et onde T

l ESV, tachycardie voire fibrillations ventriculaires

l et/ou insuffisance VG (avec parfois OAP)

F irréversible quand les cellules myocardiques subissent des dommages irréversibles, même si elles sont reperfusées ensuite. L'ischémie irréversible engendre une zone de nécrose, il s'agit de l'infarctus du myocarde.

F L'ischémie silencieuse, sans douleur, est plus fréquente en cas d'atteinte de plusieurs vaisseaux. On note régulièrement aux environs de 65% à 75% de maladies coronaires silencieuses. La surveillance du décalage du segment ST à l'ECG permet de détecter les ischémies silencieuses.

L'ischémie est plus grave que l'hypoxie. Une sténose de 50% induit des perturbations métaboliques et diminue la fonction myocardique, même si 70 à 80% est le degré de sténose habituellement retenu comme entraînant une ischémie. Pour entraîner une sténose critique, la plaque d'athérome doit diminuer le diamètre du tronc de 70 à 80% au repos et de 50% à l'effort.

Chez un patient atteint de maladie coronaire, le temps d'éjection est plus long. L'altération de la compliance provient d'une mauvaise relaxation du myocarde, due entre autre, au mauvais retour des ions Calcium induit par l'hypoxie.

L'évolution normale du thrombus est sa lyse en quelques jours. Les thrombolytiques utilisés au stade aigu de l'infarctus ont pour but de reperfuser les cellules myocardiques avant que l'ischémie ne soit irréversible.

Les dépôts athéromateux en réduisant l'approvisionnement sanguin d'une artère coronaire vont induire le développement d'une circulation collatérale entre les artères pour suppléer à cette anomalie. Cette circulation collatérale, évitera souvent à l'ischémie de devenir irréversible lors d'un thrombus. On retrouve ce tableau dans le cas de personnes plus âgées chez qui ce réseau a eu le temps de se développer. Par contre dans les infarctus aigus et notamment ceux des personnes jeunes, cette circulation collatérale n'a pas été développée et ne peut suppléer l'artère défaillante. Il n'a pas été formellement mis en évidence que l'exercice physique permettait de développer cette circulation collatérale.

l Il semble qu'il faille une sténose de 75% minimum, pour développer un réseau collatéral.

l Dans le meilleur des cas, le réseau collatéral ne peut assurer plus de 40% du débit coronaire normal.

Pour faire face à l'ischémie le myocarde s'organise pour stopper la contraction des zones insuffisamment perfusées avant une éventuelle lésion, et supplée à ce travail par la contraction des zones saines, redistribue du sang des zones saines vers les zones ischémiques, et ralentit la FC pour allonger la diastole et donc améliorer le débit coronaire. La réserve de vasodilatation est le mécanisme qui permet par hyperhémie réactionnelle d'augmenter le débit coronaire jusqu'à 8 fois sa valeur de base en réponse à une occlusion, comme une compression artérielle. Cette capacité de réserve est progressivement abolie par la progression de la sténose. De ce fait l'angiographie ne permet pas de déterminer systématiquement la valeur de l'éventuelle ischémie.

Le myocarde ischémique n'utilise pas d'AGL. L'apport énergétique se fait normalement à 65% d'acides gras et 35% de glycogène et glucose. En cas d'ischémie, l'apport n'est plus assuré que par les hydrates de carbone et il y a formation de lactates dans le sinus coronaire, avec libération de potassium intracellulaire induisant des troubles du rythme.

l Une concentration importante en AGL ou une carence en carnitine induisent des arythmies chez le patient souffrant d'un infarctus.

L'angine de poitrine ou crise d'angor

La douleur angineuse est la manifestation de l'ischémie réversible. Elle se caractérise par une douleur thoracique rétrosternale, large (décrite avec les deux mains) avec sensation de constriction (serrement, étau, pinces) et de brûlure pouvant irradier au bras gauche et jusqu'au maxillaire inférieur.

Cette douleur survient à l'effort, au froid, ou face au vent. Elle cède rapidement à l'arrêt de l'effort ou suite à l'ingestion de trinitrine sublinguale (en moins de 2 mn). Il existe plusieurs types d'angor:

ð blockpnée d'effort: (dyspnée > douleur)

ð angors incertains: (symptômes incertains)

ð angor par spasme coronaire pur dont le très grave angor de Prinzmetal qui est un syndrome d'angor vasospastique

ð angor de Novo: angor débutant

ð angor instable: malgré le traitement, les crises deviennent de plus en plus fréquentes et de plus en plus facilement; elles sont plus longues et plus résistantes à la trinitrine

ð le syndrome de menace d'infarctus du myocarde: angor de repos dépassant 20 mn, résistant à la trinitrine, avec un tracé ECG évoquant l'infarctus, mais se résorbant sans traitement.

Les douleurs d'angine de poitrine se manifestent généralement au cours d’un exercice qui exige un plus grand apport de sang au myocarde. Au repos, l’irrigation cardiaque ne fait défaut que si l’obstruction de la circulation coronaire atteint 80%. En réalité, l’obstruction peut atteindre au moins 50 à 70% avant qu’on puisse détecter la maladie cliniquement. En général, la mortalité par maladie coronaire se produit après obstruction marquée de plusieurs artères importantes du myocarde.

L'influx de la douleur angineuse suit le trajet nerveux de C8 et des 4 premières dorsales. L'ischémie entraîne la libération de substances algogènes qui vont stimuler de nombreuses terminaisons sympathiques. La douleur angineuse entraîne une diminution de la température cutanée dans la région douloureuse.

L'ECG hors crise est normal chez deux tiers des patients. Dans le tiers de patients où le tracé ECG apparaît anormal, on enregistre une inversion triangulaire symétrique de l'onde T (signe d'ischémie sous-epicardique).

L'ECG en crise montrera un tracé anormal avec sous-décalage ST (lésion sous-endocardique). Le sus-décalage ST est plus rare et plus grave.

L'épreuve d'effort pour être positive recherchera les conditions de l'angor pour mettre en évidence un sous-décalage horizontal ou descendant ³ 1 mm, ou plus rarement un sus-décalage.

L'épreuve d'effort reste néanmoins incertaine pour un tiers des patients, car elle peut être faussement négative ou faussement positive.

La scintigraphie au thallium couplée à l'épreuve d'effort atteint un taux de certitude de 85%. La coronographie est le moyen le plus sûr de diagnostic, mais est invasive et coûteuse.

L'évolution de l'angor est diverse suivant les patients et les lésions. On

peut néanmoins craindre:

ð l'infarctus dans les dix ans qui suivent la crise

ð une insuffisance cardiaque

ð des troubles du rythme cardiaque

ð une mort subite

Le traitement de l'angor comprend:

þ arrêt de l'effort

þ dérivés nitrés en prise sublinguale d'action rapide (trinitrine, natirose, natispray etc..) à renouveler en cas d'échec. Ces médicaments peuvent induire hypotension et céphalées transitoire. L'aspirine est excellente pour freiner l'évolution du processus d'angor. On lui associe fréquemment l'héparine ou l'hirudine pour leur activité anticoagulante.

þ hospitalisation d'urgence en cas de résistance aux nitrés

þ La survie des malades traités médicalement après un épisode d'angor instable ou d'infarctus est de 80% à 5 ans, 61% à 10 ans, et de 43% à 15 ans.

 

L'angor instable

þ Le traitement de l'angor instable doit être traité en service de cardiologie; il est dirigé contre l'agrégation plaquettaire à base d'aspirine. L'angioplastie doit être différée de quelques jours quand elle est possible et se pratiquer sur un patient stabilisé; la stabilisation intervient par association d'un traitement antithrombotique et anti-ischémique.

50% des cas d'infarctus aigus ont été précédé d'une phase d'angor instable méconnue ou insuffisamment traitée. La stabilisation à l'hôpital permet d'éviter la nécrose dans 95% des cas. Les infarctus suivant un angor instable sont moins graves notamment du fait qu'une circulation collatérale a le temps de se développer. En conséquence l'hospitalisation immédiate en milieu spécialisé de tout patient suspect d'instabilité angineuse est indispensable.

L'angor instable est difficile à cerner puisque recouvrant plus de 50 formes différentes d'après JP Broustet. On classera comme angor instable toutes les douleurs angineuses de repos, les angors d'effort brutalement aggravés, l'angor d'effort de Novo (douleur modérée). L'angor instable correspond à une aggravation de la demande en oxygène et dans la majorité des cas à une diminution brutale du débit de perfusion (aggravation de la sténose). L'angor primaire comme l'infarctus associe rupture d'une plaque d'athérome et thrombose.

La prévention de l'angor comprend:

þ prévention de l'athérogenèse (hygiène de vie)

þ réentraînement à l'effort

þ médicaments de prévention de l'angor et de l'athérome

þ angioplastie transluminale (introduction d'un ballonnet gonflable dans les coronaires afin d'écraser les dépôts athéromateux.

þ pontage aorto-coronarien si la sténose est proximale et          

          si le réseau aval est de bonne qualité.

 

Diagnostic différentiel de l'angine de poitrine

La dysfonction œsophagienne détermine des douleurs semblables à celles de l'angine de poitrine. Elles proviennent d'un reflux gastro-œsophagien, souvent aggravé par le tabac.

Le syndrome X couvre les autres mécanismes de la douleur différentielle de l'angine de poitrine, notamment tous les syndromes psychologiques, puisque 40% de ces sujets souffrent de névrose.

L'infarctus du myocarde

L'infarctus est le fait d'une obstruction coronaire, souvent du fait d'une sténose athéromateuse induisant une ischémie irréversible de la zone non irriguée et une nécrose des tissus. L'infarctus touche essentiellement le ventricule gauche, néanmoins il peut s'étendre au ventricule droit et aux oreillettes. Il se déclare habituellement la nuit, au repos et touche plus les hommes que les femmes (2/3) notamment aux alentours de 60 ans. Les facteurs de risque aggravent très fortement ces statistiques. L'infarctus du myocarde est à 50% la première manifestation de la pathologie coronaire; il survient à 25% au cours d'un exercice.

 

Une crise cardiaque survient lorsqu’une artère coronaire est bloquée. Lorsque l’obstruction se situe à l'extrémité distale de l’artère, les dommages sont moins importants que si elle survient à l’extrémité proximale de l'artère étant donné que la région de tissu privée d'oxygène est moins  grande.

 

 

 

 

Caractéristiques

L'infarctus du myocarde se caractérise par :

ð une douleur angineuse très forte pouvant irradier les deux bras, le dos, l'épigastre résistant à la trinitrine,

et souvent par :

ð une chute tensionnelle

ð une bradycardie

ð des anomalies à l'auscultation

ð une fièvre le lendemain qui dure quelques jours

ð un tracé ECG ou ST qui s'élève et englobe T (onde de Pardee)

Si on peut suspecter l'IDM du fait de la description de la douleur, quoique parfois absente (essentiellement chez le diabétique ou le patient âgé) et de l'étude des facteurs de risque, seul l'ECG permet d'affirmer le diagnostic.

ð une impossibilité à extraire les substrats lipidiques. L'alimentation du myocarde ischémique n'est plus assuré que par les hydrates de carbone, et l'augmentation de lactates dans le sinus coronaire est la preuve de l'ischémie myocardique. Après IDM le bilan lipidique ne sert qu'au diagnostic car il est faussé.

ð une modification du taux de certains enzymes sanguins; les CPK dépassent le double des valeurs normales à partir de la 3ème heure.

La douleur disparaît en quelques heures, et dès le 3ème jour post-infarctus, l'organisme entreprend de nettoyer la zone nécrosée. Cette zone est fragile et pendant une semaine on peut craindre des complications:

            F choc cardiogénique primaire (3 à 4%) ou secondaire (5%)

            F rupture septale (1%)

            F insuffisance mitrale aiguë résultant d'une rupture ou de la dysfonction

            d'un élément valvulaire (1%)

            F rupture de la paroi libre, complication de la deuxième semaine des

            infarctus antérieurs (2%)

            F infarctus étendu au ventricule droit, notamment en cas d'infarctus

            inférieur (20%)

F un risque de rupture ou d'anévrisme du VG (12%) dans les formes graves. Les anévrismes sont des dilatations qui se forment aux endroits affaiblis de la paroi des artères; ils sont souvent liés à l’hypertension, leur rupture au niveau du cerveau provoque un accident vasculaire cérébral.

F ESV (chez 70% des patients) avec parfois tachycardies ventriculaires ou fibrillations ventriculaires

F sidération de la zone nécrosée

F insuffisance cardiaque gauche précoce (5%) du fait de la sidération de la zone infarcie

F thrombose ventriculaire gauche

F thromboses veineuses du fait de l'alitement des patients

F péricardite aiguë

Au bout de la deuxième semaine, la cicatrisation commence, le tissu conjonctif progressant d'environ 0,1 mm par jour. Un infarctus important peut ainsi demander trois mois pour cicatriser. Ce tissu cicatriciel n'est pas contractile.

Le cœur développe ensuite une hypertrophie compensatrice du myocarde sain pour rétablir le volume d'éjection systolique et le débit cardiaque. Le cœur parallèlement développe une circulation collatérale pour contourner la thrombose. L'individu possédant antérieurement à l'accident une circulation collatérale, développée pour compenser des sténoses (réductions) athéromateuses sera favorisé. Ce fait explique la meilleure tolérance aux infarctus des personnes plus âgées sur les plus jeunes.

Des complications tardives peuvent survenir:

à troubles du rythme:

à ventriculaires (ESV ou tachycardie ou fibrillation ventriculaires entraînant la mort)

à supraventriculaires

à choc cardiogénique secondaire

à complication thrombo-embolique due à l'alitement et au faible débit cardiaque

à insuffisance cardiaque qui limitera sévèrement le RE

à péricardite (syndrome de Dressler) survenant entre la 3ème semaine et le 3ème mois. Le RE doit être interrompu.

à anévrisme post-infarctus (10% des patients): il s'agit d'une dilatation de la zone infarcie pouvant entraîner des anomalies ventriculaires du rythme, des thromboses, une insuffisance cardiaque. L'ablation chirurgicale de l'anévrisme est nécessaire si elle est possible.

à réapparition de l'angor

à récidive d'infarctus

Nota: Le timbre "patch nicotine" n'est pas dangereux 15 jours après IDM.

Prise en charge de l'IDM en urgence

Le traitement de l'infarctus aigu comprend en hospitalisation d'urgence:

ü oxygène nasal

ü antalgiques, anxiolytiques

ü association aspirine + streptokinase (6 à 9% de mortalité à 30 jours)

          - 160 mg aspirine per os ou 500 mg en intraveineux en cas de vomissements

ü anticoagulants

ü antiarythmiques ventriculaires

ü dérivés nitrés et antiangineux

ü thrombolytiques avant la 6ème heure (la nécrose est constituée après 4 à 6 h d'ischémie)

ü héparine

ü en cas de malaise vagal, surélever les jambes du patient, en cas d'inefficacité injecter 0.5 mg d'atropine en l'absence de contre-indication.

ü en cas d'arrêt cardiaque par tachycardie ou fibrillation ventriculaires utiliser les manœuvres classiques de réanimation (coup de poing sternal, massage cardiaque externe et ventilation par masque ou bouche à bouche ).

ü l'angioplastie coronaire, notamment en cas de contre-indication aux thrombolytiques, avant la 4ème heure améliore beaucoup le pronostic vital.

La dépression chez les cardiaques

Le syndrome dépressif se retrouve régulièrement dans les pathologies cardiaques (20 à 30%). Il est souvent présent lors de l'accident; en post-accident, il se manifeste par une anxiété les 2 ou 3 premiers jours. Ensuite la peur et l'énergie vitale déployée pour "s'en sortir" s'estompent et la dépression peut s'installer, avec un sommeil perturbé, que les soins nocturnes amplifient. Le retour à la maison, le manque d'activité et l'ennui aggravent la dépression, car le patient prend mieux conscience de son handicap. La perte d'image et la mauvaise ou non information sont des facteurs sensibles de la dépression.

La dépression post-infarctus est en général de 3 à 4 mois, temps nécessaire pour faire le deuil de la vie antérieure.

La dépression est cause de non-reprise du travail dans 50% des cas. Il faut néanmoins faire la part du handicap revenant au système de protection sociale qui permet facilement au patient de ne pas reprendre le travail. 10 à 15% seulement des patients restent réellement dépressifs au point de ne pas pouvoir reprendre leurs activités. La dépression est en elle-même un facteur de récidive d'infarctus ou de complications, la mortalité étant supérieure de 3 à 6 fois chez les patients déprimés.

4 des 10 facteurs suivants doivent être présents pour poser le diagnostic de dépression:

- modification de l'appétit

- modification du sommeil

- désintérêt des loisirs et sports

- baisse de libido

- manque d'espoir dans l'avenir

- irritabilité

- difficulté de concentration et de mémoire

- idées de suicide

- symptômes de somatisation

- sentiment d'anxiété et de dépression*

- sentiment de grief

La fatigue notée après un infarctus sans insuffisance cardiaque est probablement due à la dépression ou à la sur-médicamentation; cependant les bêtabloquants sont importants dans le stress car ils protègent le cœur des effets des décharges de catécholamines.

En cas de dépression, sont généralement prescrits des antidépresseurs classiques et en cas de troubles du sommeil, on utilise plutôt un somnifère véritable qu'une benzodiazépine.

Une bonne information dès le début de la maladie est la plus sûre prévention de la dépression chez le cardiaque.

Le rythme des accidents cardiaques

Il existe un rythme circadien des accidents cardiaques avec un pic dans les quatre heures suivant le réveil au moment où le taux de noradrénaline et la tension sont les plus élevés.

Il existe aussi un rythme hebdomadaire lié au stress avec un pic des accidents le lundi (21%) et un plus petit le vendredi. Le nombre d'accidents décline en milieu de semaine et est au plus bas le samedi et dimanche (9.4%). Cette distribution se retrouve même chez les retraités. Les causes en sont une libération des cathécolamines et autres hormones du stress ces jours là, le rythme de cette production d'hormones étant devenu habituel sous l'effet de la répétitivité. Les b -bloquants semblent diminuer les arythmies du lundi.

La chirurgie cardiaque

è à cœur fermé (CF)

è à cœur ouvert (CO)

è pendant laquelle la circulation sanguine est dérivée dans un appareillage de circulation extracorporelle (CEC) qui assure la fonction cœur-poumon durant l'intervention;

è sous hypothermie profonde en arrêt circulatoire total où la CEC refroidit la température du patient à 18°C permettant 60 mn d'arrêt circulatoire avant de réchauffer progressivement le sang jusqu'à 37°C.

Les voies d'abord

La sternotomie médiane est la voie la plus utilisée, car elle offre le meilleur accès aux quatre chambres cardiaques, aux artères coronaires et aux gros vaisseaux.

l incision du dessus de la fourchette sternale à l'appendice xyphoïde ± 5 cm.

l division du ligament interclaviculaire

l division longitudinale du sternum

l écartement des bords du sternum ± 25 cm

l incision du péricarde jusqu'au diaphragme

l après l'intervention fermeture par 5 à 6 boucles d'acier

l consolidation osseuse dans les 6 semaines

Risques:

ü fractures du sternum, de côtes, ou de cartilages costaux à l'écartement en cas de déminéralisation osseuse (personnes âgées)

ü lésion des articulations costo-vertébrales (rhumatisants)

ü fracture de la première côte

ü lésion du plexus brachial (rare) par:

ü compression du plexus brachial entre la 1ére côte et la clavicule

ü chute du bras sur le côté de la table d'opération

ü saignement médiastinal

ü instabilité sternale par rupture d'une boucle d'acier ou cisaillement de l'os par l'acier. Ce risque (1 à 3%) est aggravé par l'obésité ou l'emphysème.

ü infections sternales (- de 1%)

La thoracotomie latérale peut être utilisée dans les chirurgies de l'aorte

l patient en décubitus latéral droit (hyperextension latérale)

l abord au 4, 5, 6, ou 7ème espace intercostal

l incision du bord interne de l'omoplate jusque sous le sein gauche

l section du muscle grand dorsal

l section partielle des muscles trapèzes et rhomboïdes si l'incision se situe dans le 3ème ou 4ème espace intercostal

Risques :

ü fracture de côte

ü lésion du paquet vasculo-nerveux intercostal

ü les douleurs consécutives à l'intervention seront plus importantes après thoracotomie

            La circulation extracorporelle

est assurée par un appareillage cœur-poumon artificiel qui permet d'assurer temporairement la fonction cardio-respiratoire du patient. Le sang est intercepté aux niveaux des veines caves et réinjecté au niveau de l'artère fémorale ou de l'aorte:

ý hypothermie relative (28 à 22°C) pour réduire la consommation d'O2 du patient

ý refroidissement local et arrêt du myocarde en diastole par injection d'une solution cardioplégique potassique froide

ý stimulation du système nerveux autonome

ý augmentation très importante des catécholamines régularisée 8 à 10 heures après l'opération

ý sécrétion du cortisol et des hormones thyroïdiennes perturbée affectant le mécanisme lipidique

ý baisse de l'insulinémie

ý augmentation très importante de la glycémie

ý temps de récupération de 3 semaines pour les capacités pulmonaires

Risques :

ü le risque de détresse respiratoire (2%) augmente avec la durée de la

CEC

ü traumatisme des globules rouges et anémie maximale engendré par la CEC entre le 7ème et 10ème jour postopératoire

ü risque de paralysie temporaire du diaphragme gauche par lésion du nerf phrénique

            ü La CEC et la mobilisation de petites plaques de calcaire peuvent

            entraîner des complications neurologiques (dégradation des fonctions

            supérieures, perte de la mémoire, troubles de la marche, troubles

            sphinctériens, atteinte du nerf cubital par compression), ulcères de stress

            favorisés par les AC et l'aspirine; l'anémie avec syndrome inflammatoire

            survient fréquemment

Les complications possibles de la chirurgie cardiaque

l hyposystolie, hypovolémie, avec faible débit cardiaque

l tamponnade

l infarctus (5 à 7%)

l hémorragie médiastinale

l dissection aortique (rare) à l'endroit du clampage ou du point de ponction

l troubles du rythme (25%)

l syndrome postpéricardiotomie

l fièvre, fatigue, anxiété, malaise général

l myalgies des épaules et de la nuque

l douleur inspiratoire

l tachypnée, respiration superficielle

l arythmie, frottements péricardiques

l épanchement pleural et/ou péricardique

l tamponnade

l détresse respiratoire aiguë post-CEC

l traumatisme du larynx

l œdème pulmonaire

l épanchements pleuraux

l atélectasie

l surinfection bronchique

l pneumothorax

l paralysie phrénique (gauche le plus souvent)

l œdème au niveau du site de prélèvement de la saphène

l douleurs musculo-articulaires au niveau du rachis, des ceintures scapulaires et du thorax

l infection

l accidents vasculaires cérébraux

l pancréatite, hépatite

l troubles psychiques

l ulcère (stress)

l problèmes neurologiques (SPI ou SPE, sensibilité sein gauche, perte de sensibilité du côté interne de la main par compression du nerf cubital dans la gouttière épitrochléo-olécranienne)

l non consolidation du sternum

l sténose ou obstruction des pontages

l déhiscence valvulaire

l thrombus, embolies

l greffe bactérienne d'Osler sur la valve prothétique

l endocardite

l La correction chirurgicale de la coarctation de l'aorte induit souvent une hypertension artérielle générale.

Précautions pré-opératoires

Avant une opération cardiaque, il est conseillé

- un travail pré-opératoire visant à apprendre au patient à mieux contrôler le couple abdomino-diaphragmatique soit: gymnique, respiratoire et relaxation

- un travail gymnique des membres supérieurs

- des étirements des pectoraux

- une mobilisation de la ceinture scapulaire et de la cage thoracique

- un travail en ouverture de la cage thoracique

- un assouplissement costo-vertébral

- Apprentissage de la respiration diaphragmatique et de l'accélération du flux expiratoire par la ventilation dirigée

- Acquisition d'une expectoration efficace

- Acquisition de la technique de relaxation pendant la respiration diaphragmatique.

Précautions post-opératoires

La sternotomie médiane implique une rééducation du diaphragme, donc des exercices à dominante respiratoire profonde et un drainage bronchique. Le travail des cicatrices et les traitements antalgiques sont importants. Les douleurs thoracique post-opératoires sont souvent liées à la thoracotomie.

La chirurgie coronaire

Le pontage coronaire est indiqué en cas de sténose du tronc commun, sténose proximale si le réseau aval reste en bon état et si la dilatation endoluminale percutanée (ballonnet) n'est pas envisageable ou a échoué. Il s'agit de créer un pont entre l'aorte et l'artère coronaire au-delà du rétrécissement, afin de rétablir l'approvisionnement en sang du myocarde.

Cette intervention n'est possible que si le rétrécissement se situe à l'origine des artères.

l pratiqué fréquemment en CEC

l prélèvement de la veine saphène, céphalique ou basilique

le prélèvement de la veine saphène qui assure ± 10% du retour veineux, occasionne douleurs au niveau du genou et œdème de la cheville, imposant massage circulatoire, drainage lymphatique, pressothérapie, contention, électrothérapie.

l utilisation de l'artère mammaire gauche pour revasculariser l'artère interventriculaire antérieure ou la diagonale (technique la plus fréquente)

l utilisation de l'artère mammaire droite pour revasculariser l'artère circonflexe. L'utilisation de l'artère mammaire présente l'avantage d'une structure identique aux coronaires, d'un débit cardiaque plus important, car le diamètre de l'artère mammaire est plus petit que celui de la saphène, d'où risque diminué de thrombus, d'une meilleure adaptation. L'utilisation de l'artère mammaire présente une plus grande difficulté de dissection que la veine saphène, et une anastomose plus difficile à la coronaire. Les douleurs de l'épaule du fait du prélèvement inquiètent le patient car leur siège est le même que celui de la douleur angineuse.

l L'angor disparaît dans 90% des cas après opération.

 

L'angioplastie coronaire transluminale

Cette technique est utilisée essentiellement pour des patients ayant une lésion monotronculaire prédominante. Elle consiste à amener au niveau du rétrécissement de l'artère coronaire, par l'intérieur de l'artère un ballonnet gonflable qui sera gonflé au niveau du rétrécissement pour écraser la plaque d'athérome. Le ballonnet est introduit par l'artère fémorale ou par l'artère radiale. Cette technique connaît un taux de succès de plus de 85%. Il arrive parfois que la décision du pontage soit prise et exécutée immédiatement pendant l'angioplastie. On peut également profiter de l'angioplastie pour placer une endoprothèse ou stent qui est un treillis métallique placé sur la paroi artérielle des grosses artères pour maintenir le vaisseau ouvert.

Les risques sont l'échec technique (7%) et la resténose (15 à 30%).

 

 

La transplantation cardiaque

receveur

è en stade IV NYHA avec un pronostic vital inférieur à un an

è âge maximum 65 ans

è fonctions rénales et hépatiques normales

è sans infarctus pulmonaire récent

è sans hypertension pulmonaire irréversible

è sans diabète insulino-dépendant

è sans maladie digestive

è sans maladie vasculaire cérébrale

è non alcoolique, ni drogué

è psychiquement sain

donneur

è hémodynamiquement compatible

è sans historique cardiaque

è écart maximum de 20 kg avec le receveur

è en état de mort neurologique

è moins de 40 ans pour un homme et 50 ans pour une femme, car le risque d'athérosclérose coronaire augmente avec l'âge

è origine: accident de la route, suicide par balle, décès par cause neurologique

Le cœur est prélevé dans sa totalité par sections éloignées de leur origine, immédiatement rincé dans une solution saline glaciale pendant 10 minutes puis placé dans un conteneur d'une solution saline glacée pour le transport. Le greffon dispose de 5 à 6 heures possibles d'ischémie.

Les deux types d'intervention sont la transplantation orthotopique où le cœur du donneur est raccordé sur une partie des oreillettes du cœur du receveur et la transplantation hétérotopique où le greffon est connecté en parallèle au cœur du receveur.

Dans la transplantation orthotopique, le nœud sinusal du receveur reste en place avec les oreillettes postérieures. Dans les deux cas de transplantation, il n'y a pas de réinnervation du cœur.

Les résistances vasculaires importantes dans un contexte de post-ischémie froide forment le premier risque de défaillance du greffon. Interviennent ensuite les risques de rejet du greffon et les risques de problèmes infectieux majorés par le traitement immunosuppresseur.

Les capacités de vasodilatation artériolaire du transplanté cardiaque se normalisent 3 mois après l'intervention, alors que les œdèmes sont normalisés en quelques jours.

Les TC ont un VES au repos inférieur à celui des sujets sains et une augmentation maximum possible à l'effort de VES de 40%.

La Fc de repos du cœur implanté est supérieure à celle des sujets normaux du même âge et donc à celle du nœud sinusal du receveur quel que soit le type de transplantation.

Certains transplantés cardiaques n'ont pas de rythme sinusal propre pendant les premiers jours; ils ont un rythme ventriculaire compris entre 30 et 40 bats/min et sont sous stimulateur.

La Fc Max est inférieure à celle d'un sujet sain.

L'augmentation de Fc provient de l'augmentation de pression auriculaire droite, associée à l'augmentation du retour veineux, puis à l'augmentation du taux plasmatique de noradrénaline.

La pression artérielle de repos des transplantés traités à la cyclosporine (immuno-suppresseur) s'élève deux mois après la transplantation du fait de l'insuffisance rénale, la diminution de l'excrétion de sodium, et l'augmentation du volume intravasculaire. La cyclosporine oblige 90% des transplantés cardiaques à suivre un traitement hypotenseur. Les résistances périphériques ne se normalisent pas complètement. Par contre, en 3 mois, la capacité de vasodilatation artérielle se normalise.

Chez les transplantés récents, lors des deux premières minutes du retour au calme, après l'effort, Fc continue à augmenter du fait vraisemblablement d'une élévation du taux de noradrénaline plasmatique. Lors du retour au calme, le retour vers la Fc initiale est plus lent (20 minutes) que chez le sujet sain. A l'effort, l'augmentation de PAS est linéaire à l'intensité de l'effort.

La transplantation cardio-pulmonaire

receveur

è souffrant d'HTA pulmonaire primitive, cardiopathies congénitales avec syndrome d'Eisenmenger, cardiopathies avec résistances vasculaires pulmonaires élevées, affections broncho-pulmonaires primaires

è âge maximum 50 ans

è autres contre-indications identiques à la transplantation cardiaque

donneur

è mêmes caractéristiques que celui de la transplantation cardiaque

è pas d'historique pulmonaire

è le greffon devra être légèrement plus petit que la cage thoracique du receveur

La transplantation est orthotopique.

L'œdème pulmonaire de réimplantation dû à l'interruption du drainage lymphatique et à l'ischémie du poumon pendant le transport constitue un risque important jusqu'à JPO + 15.

La dénervation pulmonaire entraîne une paralysie du mouvement ciliaire augmentant le risque d'infection, la suppression du réflexe de toux et une modification du contrôle de la ventilation avec de plus grands volumes et une moins grande fréquence respiratoire.

Nota: le nombre de transplantations cardiaques est aujourd'hui fortement en baisse (-30% en 1996) du fait du manque de donneurs, de problèmes juridiques, culturels, religieux, du prix, des difficultés de suivi et de l'apparition d'autres techniques.

Autres interventions chirurgicales

þ réparation d'anévrisme ventriculaire gauche pour exciser un important tissu dyskinétique et éliminer les thrombus résiduels

þ réparation d'une communication interventriculaire post infarctus

þ réparation d'une dysfonction mitrale post infarctus

þ réparation d'une dissection aortique

þ réparation ou échange d'une valve

þ péricardectomie ou décortication cardiaque pour libérer les adhérences créées par la fibrose ou calcification du péricarde et de l'endocarde qui compresse les chambres cardiaques

þ implantation d'un stimulateur cardiaque

- alimenté par une pile au lithium

- traitement des bradycardies ou des tachycardies

- programmation externe d'une ou plusieurs fonctions

- par code à 3 lettres

1ère lettre pour le lieu de stimulation

A = auriculaire, V = ventriculaire, D= A et V

2ème lettre pour le lieu de détection (A V D )

3ème lettre

I = Inhibition de la décharge par détection d'une activité cardiaque spontanée

T = activés par la détection d'une activité cardiaque spontanée

D = activés par la détection d'une activité auriculaire et décharge dans le ventricule

                                   Nota: Une distance de 20 cm minimum entre le téléphone

                                   portable et le stimulateur est conseillée.

þ implantation d'un défibrillateur

þ chirurgie des tachyarythmies

 

Nouvelles techniques chirurgicales

Il existe de nouvelles techniques comme:

F le laser transmyocardique (coût entre 1 500 000 et 4 000 000 FF) pour créer des micro canaux,

F la chirurgie mini invasive sans ouverture du thorax (coût d'un remplacement de valve avec cette technique 30 000 FF, car les sondes sont très chères).

F la résection de la plaque d'athérome par technique invasive.

F la cardiomyoplastie restitue ou augmente la contractilité myocardique en utilisant le muscle grand dorsal du patient. Le chirugien transfère le muscle grand dorsal gauche à travers une fenêtre réalisée dans la paroi thoracique par résection partielle de la 2ème côte autour des ventricules défaillants. Le muscle renforcera la systole ventriculaire dans les cardiomyopathies ischémiques ou dilatées ou remplacera le myocarde après résection d'un anévrisme important.. Cette technique nécessite l'assistance d'un système d'électro-stimulation comportant deux électrodes de stimulation musculaire, deux électrodes de détection de la systole ventriculaire et un stimulateur implantable. La cardiomyoplastie s'adresse préférentiellement aux patients en insuffisance cardiaque chronique sévère. L'opération ne nécessite pas de CEC, engendre peu de séquelles fonctionnelles du bras; elle ne comporte pas de risque de rejet et donc ne nécessite pas de traitement immunosupresseur.

 

La prise en charge secondaire de l'infarctus

Après la phase aiguë de l'infarctus, il faut éviter une récidive, réadapter le patient et contrôler les facteurs de risques cause de l'accident par prévention.

Evaluation et surveillance

Le patient sera donc évalué et surveillé par:

F ECG

F Radiographie thoracique

F Contrôles biologiques

F Evaluation de la fonction rénale

F Des examens cardiaques usuels

- Echographie avec doppler cardiaque par voie trans-thoracique (ETT)

- innocuité totale

- renseignements:

          - dimension des cavités cardiaques et étendue de la

zone akinétique

          - visualisation d'un thrombus mural, d'un

épanchement péricardique,

- détection et quantification d'une insuffisance mitrale, d'une communication interventriculaire (CIV)

         

- évaluation d'un retentissement cardiaque droit et

des pressions pulmonaires

 

- Echographie par voie trans-oesophagienne (ETO)

- en cas de doute sur des lésions de l'aorte, sur un thrombus intra-auriculaire gauche ou pour préciser une détérioration de l'appareil valvulaire mitral

- Recherche de potentiels ventriculaires tardifs

- réalisée par enregistrements ECG à haute amplification. Leur présence traduit un risque élevé de troubles rythmiques ventriculaires graves et de mort subite; leur absence traduit un risque faible. On les retrouve essentiellement après un infarctus étendu.

          3 critères:      - durée du QRS > 110 ms

                      - durée du signal < 40 µV

                      - amplitude moyenne de ce signal < 20 µV

- Epreuve d'effort   

- Enregistrement ECG continu de 24 h (HOLTER)

Souvent réalisé en fin de rééducation, il accompagne la reprise des activités courantes. Il est destiné à repérer des arythmies, principalement ventriculaires qui peuvent être asymptomatiques et péjoratives.

            - Enregistrement tensionnel continu de 24 h (MAPA)

- Coronarographie

C'est l'examen de référence pour apprécier la localisation et l'importance des sténoses coronaires, et des risques encourus par l'état des coronaires. Elle permet de déterminer le mode d'intervention éventuel (angioplastie ou pontage), et de quantifier les conséquences ventriculaires gauches de l'infarctus et de vérifier l'efficacité d'une thrombolyse ou d'une angioplastie.

Elle est réalisée par voie artérielle rétrograde radiale ou fémorale, sous anesthésie locale. Elle comporte la visualisation des réseaux coronaires droit et gauche, la mesure des pressions dans l'aorte et le VG et l'opacification du ventricule.

Son risque est faible (0.5/1000) lié à l'instabilité de patients à haut risque.

- Analyse de la contractilité segmentaire par échographie ou angiographie qui permet d'apprécier dans les jours ou semaine qui suivent l'infarctus l'importance de la zone non nécrosée mais non fonctionnelle due soit à un myocarde sidéré susceptible de récupérer spontanément si il reste suffisamment perfusé, soit à un myocarde hibernant, hypo-perfusé qui ne pourra récupérer qu'après rétablissement de la perfusion.

 u La sidération myocardique (dysfonction ventriculaire prolongée) peut survenir même pour des occlusions de moins de 20 minutes et revenir plus ou moins tardivement à la normale.

u L'hibernation du myocarde caractérise un myocarde conservant ses myocites, mais dont la contraction est diminuée de façon chronique. Le flux coronaire résiduel empêche la nécrose.

u Le préconditionnement est l'adaptation rapide du myocarde à une ischémie brève, qui permet de diminuer la vitesse avec laquelle la mort cellulaire survient lors d'un accident ultérieur prolongé dans les 24 heures maximum.

 

F Les explorations isotopiques classiques

- La scintigraphie myocardique au thallium pour quantifier la zone de nécrose

 

La scintigraphie myocardique utilise le thallium (essentiellement) comme marqueur, car le thallium entre de manière passive dans la cellule myocardique. Apporté par la circulation coronaire, il est d'autant plus fixé que la circulation est importante; il ne peut se fixer dans les cellules nécrosées. Une gamma caméra va permettre de prendre des images de l'activité du myocarde et de déterminer les zones nécrosées ou à faible circulation.

La sensibilité de la scintigraphie est de 80%.

- La ventriculographie isotopique permet une mesure de la fraction d'éjection

- L'échographie de stress permet d'étudier la viabilité myocardique. Elle se pratique par une épreuve d'effort ou sous perfusion de dobutamine pour recréer les conditions de la défaillance.

Le bilan devra révéler l'étendue de la nécrose et déterminer l'étendue éventuelle de la maladie athéromateuse.

Contrôle des facteurs de risque et information du patient

Les facteurs de risque devront être mis en évidence pour être contrôlés. Ce chapitre très important de la prévention rend indispensable l'information et la participation du patient.

Les points suivants devront impérativement être respectés:

            - arrêt du tabagisme (50 à 70% de diminution du risque de récidive)

            - contrôle de l'hypertension

            - contrôle du diabète et des hypercholestérolémies

            - réduction pondérale

            - respect de l'hygiène diététique

            - activité physique

            - diminution du stress

La réadaptation cardiaque

Elle permet d'obtenir notamment une baisse de la mortalité de 20 à 25%. Cette thérapie est détaillée plus loin dans l'ouvrage.

 

Le traitement médicamenteux

Les dérivés nitrés

Ces comprimés (type Trinitrine) à croquer ou à laisser sous la langue, ou en spray à pulvériser ont une action rapide qui dilate les vaisseaux sanguins y compris les artères coronaires et diminue le travail cardiaque. A forte dose, les DN ont une action artérielle. Ils sont utilisables en cas de douleur angineuse. Il n'y a aucune accoutumance, et ces produits sont utilisables à titre préventif avant un effort ou par temps froid. Les effets de la trinitrine durent environ 20 à 30 minutes. Les DN sont prescrits dans l'insuffisance coronaire et dans la décompensation cardiaque. Ils ne sont pas utilisés dans l'infarctus du ventricule droit en raison du risque d'hypotension par baisse de la précharge. Ils sont souvent associés aux b -bloquants.

Ils peuvent entraîner une séquestration veineuse au niveau des membres inférieurs; ils peuvent induire des maux de tête.

Les inhibiteurs du calcium (IC)

Ils agissent comme vasodilatateurs artériels, veineux et coronaires en bloquant les canaux calciques présents dans les muscles lisses vasculaires. Ils interviennent en diminuant le tonus vasoconstricteur des muscles lisses vasculaires, en augmentant la vasodilatation coronaire et par un effet bradycarde sur les tissus myocardiques nodaux. Les IC éliminent l'angor, baissent TA et régularisent le rythme avec ralentissement partiel du rythme

Leur tolérance est le plus souvent bonne avec quelques fois l'apparition de gonflement des chevilles sans aucune gravité.

Une accélération faible du rythme cardiaque liée à une Fc de repos faible est une bonne indication des inhibiteurs du calcium. Les IC sont antiangineux (en association avec les b B et hypotenseurs. Ils possèdent un effet anti-arythmique à l'étage auriculaire avec prévention des tachycardies supraventriculaires paroxystiques. Ils sont utilisés dans le traitement des ESV. Les indications essentielles sont:

            - traitement du spasme coronaire

            - hypertension artérielle

            - ischémie myocardique

            - traitement de l'angor

            - traitement de certaines arythmies ventriculaires

            - traitement et prévention des déficits neurologiques conséquences d'une

            rupture anévrismale

Les IC diminuent les besoins en oxygène du myocarde grâce à une diminution de la post-charge du ventricule gauche.

A l'effort, chez les hypertendus traités par IC, on note des baisses de TAS et TAD du fait d'une diminution des résistances vasculaires. Les IC n'influencent ni VO2 Max ni les effets de l'entraînement.

Les IC sont déconseillés chez les sujets et particulièrement les femmes ayant un mauvais état veineux des membres inférieurs. Ils sont particulièrement indiqués chez les sujets jeunes et désirant faire du sport, et chez les hypertendus ayant une maladie polyartérielle.

Les anticoagulants (AC)

Ces médicaments ont pour but de prévenir la formation de caillot. Cet effet anticoagulant est à surveiller de façon régulière par des prises de sang. Il existe un risque hémorragique, qu'on constate par des saignements de gencives ou des urines rouges qui doivent faire consulter. Sous traitement anticoagulant, il ne faut pas prendre, sauf avis médical, des médicaments comme l'aspirine ou ses dérivés. Il en est de même des piqûres intramusculaires ou des infiltrations intra-articulaires qui peuvent être dangereuses en provoquant des hématomes. L'alcool et certains médicaments comme les AINS et la majorité des antalgiques potentialisent les effets des anticoagulants. A l'inverse les antiacides, les barbituriques ou les contraceptifs oraux inhibent l'effet des AC.

Les bêtabloquants

Ces médicaments ralentissent le cœur et diminuent les besoins en oxygène du muscle cardiaque en bloquant les récepteurs b -adrénergiques. Les bêta-bloquants ralentissent Fc au repos et à l'effort de 10%, baissent TA.

Ils préviennent efficacement les arythmies ventriculaires d'effort en diminuant le tonus sympathique et en réduisant l'ischémie.

Une accélération rapide du rythme cardiaque avec forte hausse tensionnelle est une bonne indication des bêtabloquants. Ils sont prescrits dans les cardiopathies ischémiques et dans l'hypertension artérielle. L'effet cardio-protecteur est la justification principale de leur prescription en première intention.

Les pathologies non coronaires qui présentent une sous-dénivellation du segment ST normalisée par les bêtabloquants sont: prolapsus de la valve mitrale, maladie cardiaque hypertensive, état circulatoire hyperdynamique lié aux excès de sécrétion des catécholamines, cardiomyopathie...

La prise de bêtabloquants peut s'accompagner d'effets secondaires comme la fatigue, la froideur des extrémités, des troubles digestifs et parfois l'impuissance sexuelle. Ils peuvent être quelquefois mal supportés, notamment chez les asthmatiques. Ils peuvent de plus entraîner un essoufflement, une fatigue qui disparaissent au bout de quelques jours et parfois favoriser un spasme. Les b -bloquants sont déconseillés chez les artéritiques, les asthmatiques, et les DID. Ils sont conseillés dans le traitement des coronariens hypertendus.

Les antiagrégants

La prescription d'antiagrégants plaquettaires tels l'aspirine ne nécessite plus la surveillance du taux de prothrombine. Les AA sont prescrits après tout accident ou intervention vasculaire. Dans le cadre d'une revascularisation coronaire, les AA préviennent la thrombose des pontages coronaires et doivent être utilisés pendant au moins un an après l'intervention. L'aspirine en association avec la streptokinase réduit la mortalité de 42% à 5 semaines. Les AA évitent les troubles du rythme. Une étude a mis en évidence la prévention de l'attaque cardiaque dans 50% de la population étudiée, et une diminution des gravités de l'attaque pour les 50% restant.

L'héparine

En association avec aspirine et un thrombolytique (alteplase), elle permet de maintenir l'artère coronaire perméable et de prévenir les accidents thrombo-embolitiques veineux ou artériels.

Les anti-thrombotiques

Ils permettent une reperfusion rapide. Ils doivent être systématiquement prescrits sur des IDM de moins de 6 h. Des complications hémorragiques peuvent survenir. Ils sont contre-indiqués en cas de accident ischémique cérébral, même ancien, d'hémorragie cérébrale, même ancienne, d'HTA non contrôlée, de chirurgie intracrânienne de moins de 6 mois, de pose de prothèse en dacron de moins de 2 mois, de coronarographie ou ponction lombaire de moins d'une semaine, de toute chirurgie ou traumatisme récent. 75 mg d'aspirine par jour diminue la fréquence d'IDM.

Les anti-vitamines K

Anticoagulants, ils sont discutés du fait du risque hémorragique et des interactions médicamenteuses qu'ils comportent. Leur usage est limité essentiellement aux suites d'infarctus compliquées de thrombus intra-cavitaire, de troubles rythmiques auriculaires et d'insuffisance cardiaque avec dilatation cavitaire.

Les immunosuppresseurs

Les transplantés cardiaques reçoivent à vie un traitement anti-rejet dont la cyclosporine. Ce traitement IS fragilise le patient aux infections.

Les inhibiteurs centraux

Ce sont des hypotenseurs qui inhibent le système nerveux orthosympathique périphérique.

Les a 1-bloquants

Ils favorisent une tachycardie réflexe et une rétention hydrosalée. Ils sont utilisés dans le traitement de l'HTA et de la décompensation cardiaque.

Les digitaliques

Ils ralentissent la conduction auriculo-ventriculaire. En cas de fibrillation auriculaire (FA), ils ralentissent la réponse ventriculaire. Ils sont prescrits chez les patients atteints de valvulopathie mitrale et dans l'insuffisance cardiaque avec FA associée. Les digitaliques augmentent la résistance cardiaque et produisent des effets secondaires lors du surdosage.

Les diurétiques

En s'opposant à la rétention sodée, ils favorisent une élimination rénale d'eau et de sel. Ils sont prescrits dans le traitement de l'HTA (déplétion en sodium des cellules musculaires lisses de la paroi artérielle la rendant moins sensible aux stimuli vaso-constricteurs, d'où une baisse des résistances artériolaires), car ils baissent la TA. Eux seuls permettent de contrôler les œdèmes de l'insuffisance cardiaque. Lors d'efforts dans un environnement chaud et humide, les patients sous diurétiques risquent une déshydratation accélérée, des troubles du rythme cardiaque, une hypokaliémie, une hypomagnésémie.

Ils possèdent néanmoins certains inconvénients:

            - action stimulante des facteurs de croissance vasculaires dont

            l'angiotensine II

            - élévation possible de l'uricémie

            - action hypokaliémiante

            - effets aggravants sur le syndrome métabolique des hypertendus

             (insulino-résistance, augmentation des lipides sanguins, hyperuricémie)

            - effets secondaires dose-dépendants gênant pour le patient

Les diurétiques sont le plus souvent associés à d'autres médicaments et notamment les IEC pour combattre ces inconvénients.

Les hypolipidémiants

Ils permettent la correction de l'hypercholestérolémie. Leurs résultats sont plus flagrants sur des hypercholestérolémies modérées. On en distingue trois classes:

- les résines

- les fibrates agissant sur les mécanismes de dégradation des TG. Les fibrates présentent deux risques: la potentialisation des antivitamines K et une lyse musculaire manifestée par une élévation des CPK à surveiller annuellement.

- les statines inhibitrices d'une enzyme de la synthèse du cholestérol intracellulaire, possèdent en outre une action préventive des AVC (-14.5% en prévention primaire, - 30% en prévention secondaire).

Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC)

antihypertenseurs puissants, par l'inhibition de l'enzyme de conversion de l'angiotensine, ils limitent les modifications anatomiques et fonctionnelles de l'endothélium; ils limitent donc le développement de la dysfonction ventriculaire gauche en réduisant la dilatation de la cavité ventriculaire. Ils sont prescrits dès le 1er ou 2ème jour. Ils sont indispensables en cas de fraction d'éjection inférieure à 40%.

Ils inhibent la vasoconstriction de l'avant-bras induite par la stimulation sympathique. Ils rétablissent la vasodilatation flux-dépendante des artères coronaires. Les IEC peuvent moduler l'activité sympathique.

Les IEC sont potentialisés par les diurétiques.

L'effet première dose est une hypotension artérielle réactionnelle significative lors d'une première prise d'IEC (2 à 30%). Les IEC peuvent aussi entraîner des troubles de la fonction rénale et des toux incoercibles.

Eviter les inhibiteurs de l'enzyme de conversion dans la thérapeutique de revascularisation essentiellement par angioplastie, chez les bronchitiques chroniques. Les IEC sont indiqués dans le traitement des hypertendus ayant une surcharge pondérale.

Mécanisme de l'angiotensine et de la bradykinine

L'angiotensine est la plus puissante substance vasoconstrictrice de l'organisme. Elle élève l'état tensionnel des artères en les contractant. La rénine sécrétée par les reins transforme l'angiotensinogène en angiotensine I inactive. L'enzyme de conversion transforme l'angiotensine I inactive en angiotensine II active.

La deuxième voie intervient sur le mécanisme tensionnel, celle de la bradykinine vasodilatatrice et normalement dégradée par l'enzyme de conversion. Les IEC en s'opposant à cette dégradation prolongent l'action vasodilatatrice.

 

 

Les anxiolytiques et antidépresseurs

Ils permettent de lutter contre la dépression.

Les antalgiques

Essentiellement à base de morphine

Les agonistes des canaux potassiques

Par l'activation des canaux potassiques, ils diminuent le travail ventriculaire gauche et augmentent les apports en oxygène par dilatation artérielle et veineuse, dilatation coronaire et activité antispastique.

Les sydnonimines

Ils stimulent la production d'EDRF/NO (facteur relaxant dérivé de l'endothélium) afin de protéger les cellules endothéliales contre diverses agressions (agrégation plaquettaire, augmentation brutale du flux sanguin…). On retrouve un dysfonctionnement endothélial dans la maladie coronaire, l'HTA essentielle, l'insuffisance cardiaque congestive, l'hypertension pulmonaire, le diabète.

Ils sont complémentaire des bêtabloquants et des IC. Ce type de traitement peut parfois s'accompagner de céphalées.

Choix de l'anti-hypertenseur en première intention

Classe

Indications préférentielles

Contre-indications

Diurétiques

Hypertension modérée

Sujets de race noire

Sujets obèses

Diabétiques

Association biguanide

Bêtabloquants

Coronariens

Artéritiques

Asthmatiques

Diabétiques

IEC

Sportifs

Obèses

Bronchitiques chroniques

Inhibiteurs calciques

Sportifs

Coronariens

Mauvais état veineux