Le réentraînement à l'effort

Thierry VERSON

t.verson@free.fr

http://t.verson.free.fr

TABLE DES MATIERES

Le réentraînement à l'effort        *

TABLE DES MATIERES   *

cadre Sécurité Sociale (SS) des accidentés cardiaques         *

Classification NYHA (New York Heart Association) des infarctus            *

Evaluation des actes de la vie courante en fonction des résultats de l'épreuve d'effort         *

La réadaptation cardio-vasculaire à l'effort après accident   *

I/ Stade I: hospitalisation jusqu'à J+15 ou J+20            *

2/ Stade II: réadaptation en centre spécialisé de convalescence      *

3/ Stade III: réentraînement autonome    *

4/ Mesures d'accompagnement   *

5/ Les problèmes sexuels *

6/ Les sports à conseiller ou déconseiller          *

7/ Dangers habituels de l'exercice physique en stade III        *

8 / Activités de la vie courante      *

La pollution             *

Prescription du réentraînement à l'effort           *

Détermination du risque du patient         *

Risque faible           *

Risque intermédiaire               *

Risque élevé           *

Les bénéfices de la réadaptation cardiaque          *

La réadaptation des muscles périphériques           *

L'électrostimulation musculaire               *

La réadaptation des muscles respiratoires             *

Durée *

Echauffement          *

Détermination de l'intensité de l'exercice          *

Détermination de la fréquence des séances     *

Le mode d'exercice            *

L'exercice à charge constante                *

L'exercice à charges alternées ou Interval Training (IT)          *

La surveillance du degré d'essoufflement         *

Récupération et retour au calme  *

Contrôle de l'efficacité        *

Hydratation   *

Information et éducation du patient         *

Contre-indications au réentraînement à l'effort           *

Conditions d'arrêt d'un exercice  *

Différents cas de réentraînement à l'effort en fonction de la pathologie   *

Les pathologies cardio-vasculaires         *

Les programmes d'exercice à charges alternées    *

L'exercice à charges alternées simplifié  *

L'exercice type CHU Henri Mondor         *

Travail de la capacité aérobie en Interval Training:                *

Programme de travail pour un individu non entraîné:             *

Les programmes d'exercice à charge constante     *

L'exercice classique               *

L'exercice type CHU Henri Mondor         *

Programme d'entraînement à la marche en 12 étapes          *

Programme d'entraînement à la marche en 10 étapes          *

Programme d'entraînement à la course en 9 mois à raison de 5 séances par semaine         *

Programme de Broustet-Douard à la marche          *

Programme de Broustet-Douard au vélo *

Généralités sur le RE des patients cardiaques       *

Le recul du seuil d'angor (douleur angineuse)        *

Prescription:           *

Rééducation           *

Exercice sous médicamentation             *

Les tachycardies d'effort         *

Les post-infarctus   *

Les insuffisants cardiaques    *

Prescription            *

Post chirurgie cardiaque         *

le réentraînement à l'effort standard      *

Le réentraînement à l'effort précoce à JPO + 6     *

Paramètres du RE phase 1 précoce    *

Paramètres du RE phase 2  *

Les transplantés cardiaques   *

Paramètres du RE du transplanté cardiaque         *

Les cardiopathies valvulaires  *

Objectifs:                *

Paramètres du RE des cardiopathies valvulaires non opérées              *

Paramètres du RE des cardiopathies valvulaires opérées      *

post-angioplastie    *

L'hypertension        *

Les artériopathies des membres inférieurs (AMI)    *

Les pathologies respiratoires       *

Les pathologies asthmatiques                *

Toux post-exercice  *

La bronchopathie chronique obstructif   *

Le RE du bronchopathe chronique obstructif (BPCO)            *

Le diabète     *

Le DNID  *

Le DID    *

Précautions à prendre pour l'entraînement du DID                *

Les personnes âgées         *

Les surcharges adipeuses            *

Résultats d'un programme de réentraînement à l'effort        *

dans les pathologies cardio-vasculaires            *

Analyse des raisons d'abandon du programme de réentraînement à l'effort par les patients cardiaques              *

Etude du Mont Sinaï hospital sur les raisons de l'abandon des programmes d'entretien physique       *

dans les hypertensions      *

dans les pathologies respiratoires           *

chez la personne âgée      *

chez l'individu moyen        *

dans le traitement des surcharges adipeuses   *

Discussion à propos du RE en amaigrissement      *

Dans le diabète       *

dans le tabagisme  *

Liste des mesures et équivalences     *

Puissance              *

Travail et énergie    *

Pression *

Force      *

Divers     *

 

La nécessité du réentraînement à l'effort (RE) s'impose quand un patient n'est plus capable de maintenir une activité (DE). Le RE est indispensable pour conserver au patient son autonomie et sa place dans la société (réinsertion sociale).

Le RE fait appel à des techniques proches de l'entraînement sportif, interval-training, travail au seuil ventilatoire etc...Il se pratique essentiellement sur tapis roulant ou vélo. Il est souhaitable, voire indispensable pour les pathologies graves ou à risque, que le RE soit précédé d'une épreuve d'effort (EE) afin de régler les paramètres de travail. La fonction aérobie doit se développer en alternant les deux axes de travail: puissance aérobie et capacité aérobie. La puissance aérobie se travaillera essentiellement en interval training ou épreuve à charges alternées, et la capacité aérobie se travaillera essentiellement en continu ou épreuve à charge constante.

cadre Sécurité Sociale (SS) des accidentés cardiaques

La SS autorise un mois d'hospitalisation en secteur de convalescence ou 20 séances de réadaptation à titre externe cotées K15 ou AMC15 après une demande d'entente préalable. Ces séances peuvent être effectuées en centre ambulatoire ou en centre spécialisé.

Les épreuves d'effort sont cotées K40.

Notons que la réadaptation cardiaque demande en moyenne 30 séances...

Classification NYHA (New York Heart Association) des infarctus

stade I: infraclinique

stade II: gêne aux efforts inhabituels

stade III: gêne pour des efforts banaux de la vie quotidienne

stade IV: gêne persistante même en position allongée

Evaluation des actes de la vie courante en fonction des résultats de l'épreuve d'effort

D’après Dr Michel Canny

Performance réalisée

Vie quotidienne

Vie professionnelle

Jeux et sports

Tapis roulant

Protocole de Bruce

Bicyclette ergométrique (WATTS)

 

 

 

 

< 40 W

Se laver, s'habiller,

travaux ménagers légers (couture, cuisine, mettre la table, petit bricolage, jardinage léger)

conduite automobile

Travail assis

Marche à 3 – 3.5 km/h

vélo sur plat 8 km/h

gym très légère

pèche à la ligne

billard

tir à l'arc

Palier I

5 METS

(1METS=3.5 ml/kg/min)

40 à 80 W

Porter 7 à 15 kg

travaux ménagers modérés (aspirateur, laver les carreaux, faire le lit, faire de petites courses)

bricolage modéré (peinture intérieure)

jardinage modéré (tondeuse, sarcler, biner, tracter, brouette)

monter les escaliers

Postes de l'industrie mécanique (ajustage, montage)

petit travail de garage

magasinage

menuiserie légère

Marche à 5 – 6 km/h

vélo sur plat 10 km/h

gym très légère

ping-pong, golf

tennis en double

équitation (pas ou trot)

Palier II

7 METS

80 à 120 W

Porter 15 à 30 kg

scier du bois

pelletage léger

fendre à la hache

tondeuse manuelle

bêchage léger

fauchage lent

Travail en station debout (vendeur, portier)

conduite de camions, tracteurs

Marche à 6.5 – 8 km/h

vélo sur plat 15 km/h

natation: brasse

tennis en simple

ski de descente

équitation (galop)

patinage

Palier III

9 METS

< 120 W

Porter 30 à 40 kg

montée rapide d'escaliers

scier du bois dur

pelletage lourd

Travaux en bâtiments

menuiserie lourde

peinture extérieure

brouette < 60 kg

Course 8 - 9 km/h

vélo sur plat 20 km/h

natation: crawl

escrime

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La réadaptation cardio-vasculaire à l'effort après accident

I/ Stade I: hospitalisation jusqu'à J+15 ou J+20

On relève 31% de décès la première semaine.

La réadaptation (dès J+2) consiste en massages circulatoires, drainages veino-lymphatiques, mobilisations, exercices respiratoires, premiers pas etc...destinés à la prévention des troubles de l'alitement et de l'inaction (désadaptation cardio-vasculaire). Les efforts sont faibles la première semaine, du fait de la fragilité du malade, et modérés la deuxième avec lever du lit et marche. La psychologie et le relationnel sont très importants à ce stade pour répondre aux questions et aux angoisses du patient.

Dans les infarctus légers, la rééducation du stade I est accélérée, avec passage au fauteuil deux jours après l'accident.

Dans les infarctus graves, la rééducation est plus lente avec lever à J+10.

2/ Stade II: réadaptation en centre spécialisé de convalescence

Ce centre spécialisé dans le réentraînement à l'effort accueille le malade entre 4 et 10 semaines à partir de J+15. On relève 3% de décès dans cette phase. Le stade II distingue deux phases.

Phase II initiale. La réadaptation consiste en des exercices respiratoires, gymniques, de la marche. La marche, au début à 15 minutes réparties en deux fois par jour est augmentée de 20 minutes par semaine. On admet une augmentation maximum de 20 à 30 bats/min ou 10 à 20 bats/min pour les patients sous médicaments bradycardisants. En cas d'épreuve d'effort précoce favorable, on admet une augmentation de 5 à 10 bats/min de ces données. Les notions d'échauffement (5 mn) et de retour au calme (5 mn) doivent bien sûr être respectées. Le pouls initial doit être retrouvé après 3 minutes de repos.

Phase II avancée. Elle nécessite un réentraînement à l'effort aérobique très progressif à partir de J+ 40, 3 fois par semaine pendant 6 à 8 semaines. Le patient devra dans le même temps faire son apprentissage de la prise du pouls et un apprentissage des sensations d'effort.

Actuellement en Europe, et en France avec un peu plus de retard, cette phase est progressivement transmise à des structures ambulatoires, pour éviter l'hospitalisation coûteuse et souvent traumatisante pour les patients.

D'autre part, ce stade est souvent trop court (4 semaines en centre spécialisé en moyenne) pour rendre au patient une condition physique optimum. De plus, nombre de centres spécialisés sont laxistes du fait de la difficulté à motiver les patients et insistent plus sur la réadaptation sociale que sur la condition physique. Malheureusement, ils n'améliorent pas ainsi le pronostic vital.

L'objectif du stade II est d'amener le patient à la meilleure condition physique possible. Sa capacité physique doit correspondre au minimum au double des besoins de la vie courante.

3/ Stade III: réentraînement autonome

A ce stade (J+ 3 ou 4 mois) où on relève 4% de décès, le patient autonome a repris le travail et doit lui-même prendre en main sa remise en condition physique. A ce stade, où, hormis les associations cœur et santé dépourvues de moyens, il n'existe aucune structure d'accueil, 80% des patients abandonnent l'exercice physique par peur, douleur et solitude.

Le stade III consiste essentiellement à améliorer les capacités physiques du patient.

4/ Mesures d'accompagnement

Tout au long de la rééducation, le patient nécessite une éducation à l'effort, à la relaxation, un suivi psychologique, des informations prophylactiques, hygiéniques, diététiques, physiologiques.

En stade II et III, il est important d'atténuer le profil psychologique dit "type A". Ce profil, favorable à la maladie coronaire, se caractérise par:

G une tendance à l'hyperactivité, à la compétition

G un caractère exigeant, impulsif, acharné

G des traits du caractère obsessionnels.

Ce profil est encore accentué par les situations en "inhibition de l'action" qui ne permettent pas d'évacuer la pression. Ce profil génère stress, anxiété, dépression, irritabilité, insomnie, fatigue, épuisement, hypersympathisme, hypertonicité musculaire.... Il retentit sur le conjoint et sur l'entourage, il ne permet pas au patient une juste prise de conscience de sa maladie (négation, ou exagération). La sensibilisation du patient et du conjoint devront s'accompagner de techniques de relaxation.

Le suivi psychologique est très important pour lutter contre le syndrome dépressif mineur qui touche 25% des insuffisants coronaires et qui entraîne 25% de décès supplémentaires dans l'année qui suit lorsqu'il est présent.

Les patients en stade III gagneront à fréquenter les clubs cœur et santé mis en place sous l'égide de la F.F.C. Ces structures associatives, permettent de conserver un minimum d'activité et un soutien psychologique. Ces structures sont malheureusement dépourvues des moyens nécessaires pour répondre aux exigences du RE stade III.

Mesures diététiques:

¢ peu de sel

¢ peu de lipides

- en conservant les doses nécessaires d'huile (acides gras insaturés),

- en éliminant les graisses animales (VLDL et LDL)

- en favorisant des plats à base de poisson (HDL)

¢ peu d'hydrates de carbone, car au delà de 1000 Kcal/jour, la moitié des calories transformées en dépôts adipeux provient des hydrates de carbone

¢ sans alcool, car l'alcool aggrave ou crée des myocardiopathies

¢ peu de calories

Régime hyposalé, hypolipidique, hypoglucidique, hypocalorique

Exercice physique indispensable quand il n'est pas contre-indiqué

Tabac à proscrire formellement, car c'est un toxique artériel favorisant l'athérome et le spasme coronaire.

5/ Les problèmes sexuels

F Des dysfonctionnements sexuels, du fait de la médicamentation se retrouvent chez 30% des patients (diminution de l'activité sexuelle de 25 à 75%).

F On peut également en rechercher la cause dans une neuropathie diabétique ou dans une artériopathie.

F L'apparition d'un angor est démotivante.

F La peur de l'accident cardiaque est un facteur important de diminution de la libido, lié souvent à une mauvaise information médicale.

F Le sentiment de dévalorisation, la perte d'identité sociale sont également des causes de troubles sexuels.

Le coût énergétique de l'acte sexuel correspond (en moyenne) à la montée rapide d'un escalier de deux étages (5 à 6 METS = pic de VO2 de 20 ml/kg). La Fc moyenne à l'orgasme se situe à 117 bats/min. Il est bien supporté par les malades classes I et II NYHA; il est mal supporté par les malades classes III et IV. L'acte sexuel est déconseillé si la capacité d'effort est faible et si l'ischémie survient en-dessous de 115 bats/min. Un patient réalisant le 2ème palier de l'épreuve de Bruce ou 90 W sur une bicyclette peut sans problème entretenir des rapports sexuels.

En cas de risques légers à l'effort sexuel, le patient évitera la fatigue et la bonne chère préalables, et pourra absorber un granule de trinitrine, si son efficacité a été testée au préalable.

Les cas de mort subite ou d'accident pendant l'acte sexuel sont extrêmement rares. Les statistiques font état de 0.5% d'accidents cardiaques lors d'un rapport et évoquent essentiellement des rapports extra conjugaux aggravés par la différence d'âge avec un partenaire plus jeune, par le caractère récent de la liaison et par une bonne chère préalable.

L'information du patient et de son conjoint sont primordiales. Il appartient au thérapeute d'aborder la question, le patient évoquant rarement ce problème de lui-même.

La reprise des rapports conjugaux se situe la sixième semaine après l'accident.

 

 

6/ Les sports à conseiller ou déconseiller

La marche est un sport idéal à condition que l'effort fourni soit suffisant en durée et en intensité.

Le jogging est réservé aux patients bien adaptés à l'effort et régulièrement surveillés.

Le cyclisme est le sport idéal sans esprit de compétition. Avec la bicyclette, le poids du patient interfère peu avec l'intensité de l'effort.

La gymnastique d'entretien entretient la souplesse, mais est souvent d'intensité insuffisante.

Le yoga est conseillé dans son aspect détente à l'exclusion des postures nécessitant des efforts isométriques.

Le ski de randonnée est un sport très favorable pour l'amélioration de l'endurance et l'adaptation circulatoire. Faire attention au froid et aux pentes trop importantes.

Le ski alpin: peu d'effet autre que moral. Faire attention au froid.

La natation est un excellent sport complémentaire, notamment pour ses bienfaits sur le rachis, sur la capacité pulmonaire, sur les articulations. Faire attention à la température de l'eau et aux contre-indications des ambiances froides. La natation a un coût énergétique qui peut facilement s'accroître et être parfois préjudiciable, si elle est pratiquée à trop forte intensité. En post-opératoire, la natation est autorisée au mieux trois mois après l'intervention. Les transplantés (immuno-déprimés) éviteront la natation dans les trois mois d'un rejet traité pour éviter un risque infectieux. La position horizontale pendant la nage favorise le retour veineux malgré l'absence de pompe musculaire.

La plongée est contre-indiquée aux obèses, insuffisants cardiaques, respiratoires, rénaux, O.R.L., diabétiques du fait notamment du froid, de la surcharge imposée au ventricule droit et de l'isolement du plongeur en cas de problème.

Le tennis est un sport violent, le double est plus conseillé car plus tranquille.

Le squash est un sport trop violent, trop anaérobique, contre-indiqué aux cardiaques. Il nécessite un excellent niveau pour être pratiqué en aérobie.

Le tennis de table est indiqué.

L'athlétisme en courses d'endurance est favorable en dehors de la compétition, les sprints sont à déconseiller.

L'haltérophilie génère des efforts isométriques dangereux.

Les arts martiaux sont interdits du fait d'efforts trop isométriques.

L'alpinisme est un excellent entraînement cardio-vasculaire.

Le football et tous les sports collectifs souvent trop brusques, sont déconseillés.

Le volley ball : autorisé en détente et sans esprit de compétition.

Le rugby est interdit du fait des efforts isométriques qu'il impose.

La danse: autorisée à condition de savoir gérer son rythme cardiaque et éviter les danses trop enlevées (rock, lambada) à cause de leur éventuelle sollicitation anaérobique.

Le stepper, la natation et le ski de fond entraînent une élévation de tension quasiment identique à celle obtenue sur tapis roulant.

L'aviron est un peu moins favorable.

Les jeux de quille, l'alpinisme et les parcours de santé entraînent des augmentations de tension importantes du fait de leur composante statique.

L'équitation est peu efficace.

La chasse est intéressante pour la marche, mais elle est déconseillée en ambiance froide.

Le golf est trop fragmenté pour être réellement intéressant sur le plan cardio-vasculaire.

Le patinage sur glace est excellent à condition de se prémunir du froid.

La pêche peut générer des efforts isométriques dangereux. Le risque de chute est également présent.

La pelote basque à plusieurs et en sport de loisir est bénéfique

Le tir en compétition est possible mais ne possède pas d'intérêt cardio-vasculaire.

La plaisance est autorisée en loisir, mais ne possède pas d'intérêt cardio-vasculaire.

7/ Dangers habituels de l'exercice physique en stade III

G sous-estimation de la durée et de l'effort

G surestimation de la durée et de l'effort par les hyperactifs et les hypervolontaires

G efforts isométriques trop violents

G négligence de la pathologie et du handicap

G négligence des facteurs externes (chaleur, froid, digestion, émotion...)

G négligence des symptômes de malaise

G négligence de la fatigue

G irrégularité de l'activité physique

8 / Activités de la vie courante

u La conduite d'une voiture est permise dès la 7ème semaine après l'accident pour des infarctus légers jusqu'au 3ème mois pour les formes les plus graves. Des conditions stressantes de circulation peuvent augmenter notablement la Fc (jusqu'à + 40%) la TA et la fatigue.

En cas d'implantation d'un défibrillateur, la conduite automobile est déconseillée les trois premiers mois. Exceptéen Grande Bretagne et aux Etats Unis, il n'existe pas de législation restrictive sur la conduite automobile des porteurs de défibrillateurs. L'implantation d'un défibrillateur peut entraîner chez les adultes des perturbations: angoisses, insomnies et limitation des activités quotidiennes.

u Les voyages en avion ne comportent aucune autre contre-indication que de faire attention à la fatigue liée au déplacement et aux éventuels changements de fuseau horaire.

Traitement et décalage horaire

F Traitement anticoagulant

Ne pas chevaucher deux prises de médicament. Le voyage vers l'est implique de décaler sa prise de la moitié du décalage horaire.

F Traitement anti-angor

Dans le cas d'un voyage vers l'ouest, mettre en place un patch de trinitrine de 5 mg au départ du vol et reprendre le traitement aux heures locales habituelles.

u La chaleur augmente le travail cardiaque et réduit la capacité d'effort.

u Le froid et le vent favorisent la crise d'angor.

u L'altitude est autorisée jusqu'à 1500 mètres dans les cardiopathies ischémiques et jusqu'à 1800 mètres dans les autres cas. Des incursions jusqu'à 2400 mètres en ski alpin et des excursions en voiture jusqu'à 2500 mètres sont permises.

La pollution

La pollution est un facteur aggravant des cardiopathies.

Symptômes d'une intoxication à l'ozone:

- Une toux non productive, persistant après l'exposition, exacerbée lors d'une inspiration profonde

- Un inconfort thoracique persistant également après l'exposition et renforcé par une inspiration maximale

- Une gêne douloureuse à l'inspiration qui peut être à l'origine d'une dyspnée

- Essoufflement

- Irritation nasale et de la gorge

La formation d'ozone nécessite:

- un fort ensoleillement

- une stagnation de l'air

- des zones fortement industrialisées ou d'une grande circulation automobile produisant les précurseurs de l'ozone: oxyde de carbone et azote et hydrocarbures non brûlés.

Dans le cas de pollution éviter les sorties durant les temps d'ensoleillement et les efforts jusqu'à 21 h. En cas d'effort obligé, ménager de nombreuses pauses.

 

Prescription du réentraînement à l'effort

 

 

 

Détermination du risque du patient

Risque faible

· Suites hospitalières simples

· Pas d'ischémie au repos

· Capacité fonctionnelle > 7 METS

· FEV > 50%

· Fonction ventriculaire conservée

· Ischémie silencieuse ou symptomatique > 100 W ou 20 ml/kg/min O2

· Bonnes réponses aux médicaments anti-ischémiques

· Absence d'altération de la fonction VG

· Absence d'arythmie complexe

 

Risque intermédiaire

· Sous décalage ST < 2 mm au test d'effort

· Faibles ischémie myocardique silencieuse à des niveaux intermédiaires

· Altération de la fonction VG > 100 W ou 20 ml/kg/min O2

· FEV entre 35 et 45%

· Capacité fonctionnelle entre 5 et 7 METS

· Angor résiduel ou arythmie complexe contrôlée thérapeutiquement

· Déficit réversible à la scintigraphie au thallium de repos et d'effort

 

Risque élevé

· Cardiomégalie (rapport cardiothoracique > 0.5)

· Ischémie < 100 W ou 15 ml/kg/min

· Altération de la fonction VG

· FEV < 35%

· Elévation pression systolique faible (< 10 mmHg) nulle ou négative

· Angor instable

· Arythmie ventriculaire non contrôlable

· Sténoses coronaires sévères (tronc gauche ou trois vaisseaux inopérables)

· Présence de PTV

· Capacité fonctionnelle < 5 METS

· Sous-décalage ST > 2 mm pour FC < 135 bats/min à un faible niveau d'effort

· Présence de plaques d'athéromes fragiles dans le réseau artériel

Nota: le risque moyen lors du réentraînement à l'effort est très faible sur un patient correctement évalué et médicamenté, puisque le travail de réadaptation se pratique toujours sous le seuil d'apparition du trouble. Le risque principal est la rupture d'une plaque d'athérome dans une artère autre que celle responsable de l'accident, si le patient n'a pas été correctement évalué. On peut noter aussi des risques de troubles conductifs ou d'arythmies ventriculaires (détectables par la recherche des potentiels ventriculaires tardifs à l'ECG à haute amplification). Il ne semble pas exister d'études sur les accidents survenus en réadaptation cardiaque, peut-être parce que leur nombre et leur fréquence est trop faible. Rappelons que JP Broustet donne un risque de 1 sur 170 000 en épreuve d'effort, alors que le but même de l'épreuve d'effort est de détecter l'incident cardio-vasculaire. Cependant une étude américaine sur quatre années et sur 142 sites différents recense 1 accident pour 294 000 heures de rééducation et 1 mort pour 784 000 heures de rééducation comprenant toutes les classes de patient, y compris les plus risquées, soit, 21 épisodes d'arrêt cardiaque dont 17 réanimations avec succès.

Le thrombus et le tabac sont les éléments prépondérants de l'infarctus durant l'effort ou post-effort.

 Les progrès réalisés dans la rapidité de la prise en charge de l'infarctus aigu et les progrès médicaux et pharmaceutiques amènent à la réadaptation cardiaque une population de plus en plus nombreuse présentant une fourchette pathologique plus importante avec des déficits mineurs et d'autres extrèmement importants. On voit des patients ayant eu de petits infarctus en ville, angioplastés de suite, bien remis 48 h après. Ces patients posent notamment le problème important de la négation de la gravité de la maladie du fait de son peu de retentissement. L'information et la prise de conscience seront beaucoup plus difficiles sur ce type de patient.

 

Il appartient au cardiologue d'évaluer le patient par l'épreuve d'effort afin de déterminer si il doit bénéficier d'une réadaptation cardiaque et compte tenu de son risque dans quelle structure il doit pratiquer cette réadaptation, hospitalière ou ambulatoire, internat ou externat. A l'appui citons le Dr Cohen-Solal du service de cardiologie de l'hôpital Beaujon à Clichy: "L'évaluation habituelle d'un patient présentant une insuffisance cardiaque chronique est réalisée pour apprécier la gravité de l'affection et évaluer le pronostic. Elle permet également de prévoir les patients qui pourraient bénéficier d'une réadaptation physique. L'évaluation fonctionnelle par la classification de la NYHA est simple à réaliser. Les patients en classe III sont le plus susceptibles de bénéficier d'une réadaptation. On considère généralement qu'une classe IV est une contre-indication, au moins transitoire à la réadaptation et que les patients en classe II ne souhaitent pas nécessairement bénéficier d'une réadaptation. La mesure de la VO2 Max est indispensable. En règle générale sont proposés à la réadaptation des patients dont le pic de VO2 est compris entre 13 et 20 ou 25 ml/min/kg. Il est bon de compléter ces chiffres par une mesure du seuil anaérobie et de la pente D VO2 et D charge."

Les bénéfices de la réadaptation cardiaque

Dans le souci de relativiser à une plus juste mesure le risque d'accident par rapport aux bénéfices escomptés lors de la réadaptation, on peut citer cet extrait du Pr. Sellier, chef du service de réadaptation cardiologique à l'hôpital Broussais de Paris:

" L'entraînement physique améliore les paramètres objectifs de la tolérance à l'effort. Cette augmentation est constatée même chez les patients âgés et chez les patients en insuffisance cardiaque. Elle est obtenue au prix d'un risque de complications minimes. L'entraînement physique, lorsque les indications sont bien posées, est l'élément clé d'un programme de réadaptation cardiaque. Il profite particulièrement aux patients chez qui la tolérance à l'effort est diminuée. L'entraînement physique diminue les symptômes chez les patients coronariens ou en insuffisance cardiaque. La diminution de l'ischémie myocardique, objectivée notamment par l'électrocardiogramme d'effort, confirme l'amélioration clinique. L'entretien de cette condition physique est cependant nécessaire pour maintenir les résultats à distance.

L'entraînement physique, associé aux autres mesures d'éducation, de conseils et de diététique entraîne une amélioration du bilan lipidique et facilite l'arrêt du tabagisme. La reprise de l'activité professionnelle, ou au moins son maintien à distance semble facilitée. La réadaptation cardiaque influence favorablement la qualité de vie diminue l'anxiété et la sensibilité au stress…et aboutit à la diminution d'environ 25% de la mortalité dans les 3 ans suivant l'infarctus du myocarde."

La réadaptation des muscles périphériques

Elle est intimement liée à la réadaptation du cœur car les troubles périphériques jouent un rôle important dans l'inadaptation à l'effort qui maintient le cœur dans une condition précaire. On note d'ailleurs dans les insuffisances cardiaques, une diminution des fibres de type I aérobiques des muscles périphériques. Il est donc important de considérer les techniques de renforcement musculaire (en mode aérobie) que ce soit gymnastique, musculation, marche, vélo ou électro-musculation pour les patients les plus faibles. De ce fait, on voit souvent des patients cardiaques présenter des prescriptions de rééducation des membres inférieurs.

L'électrostimulation musculaire

 

 

L'électrostimulation musculaire est un moyen performant pour développer la capacité musculaire des patients les plus atteints. Cette rééducation segmentaire sera effectuée plus efficacement sous électrostimulation que par le banc de Koch. Les patients qui effectuent un exercice d'endurance sans pouvoir le terminer du fait d'une trop grande fatigue musculaire gagneront à pratiquer une séance d'électrostimulation aussitôt après leur exercice. La première fatigue est en fait une fatigue neurologique cérébrale; on peut même parler d'hypoglycémie cérébrale. L'électrostimulation permet de solliciter le système gamma et de faire travailler le patient en mode réflexe, lui permettant ainsi de puiser d'avantage, toujours en aérobie, dans ses réserves énergétiques. La progression de la rééducation sera ainsi accélérée.

 

Ce type de stimulation implique de faire travailler le patient dans des exercices aérobiques (temps de repos suffisants) en sollicitant des masses musculaires importantes. On privilégiera donc le travail des quadriceps ou des ischio-jambiers ou des dorsaux sur des machines de musculation. La charge sera fixée de manière à pouvoir être déplacée dans toute l'amplitude du mouvement afin d'éviter toute composante statique néfaste en fin de mouvement. Il est indispensable que l'électrostimulation soit effectuée avec une charge pour permettre de recruter un maximum de fibres.

Cette technique nécessite un travail en "haut voltage". L'intensité sera montée au maximum et la largeur d'impulsion sera progressivement montée en même temps que la charge à déplacer. Le patient doit associer une contraction volontaire à la stimulation électrique; il inhibera ainsi la sensation désagréable provoquée par le recrutement de la fibre Ia. Quand cette sensation est inhibée, le praticien augmente la largeur d'impulsion et la charge. Quand le sujet travaile en complète synchronisation avec l'appareil de stimulation, c'est l'indication de l'établissement du mode réflexe, qui l'oblige à suivre l'électrostimulation; il s'agit donc du stade de travail. Le patient doit impérativement souffler à l'effort et inspirer au repos. Le temps de repos entre chaque impulsion doit être déterminé de manière à permettre au patient d'aller jusqu'à la fin de la séance. En cas de fatigue musculaire trop importante, il est nécessaire de baisser la charge et parfois la largeur d'impulsion. Il est indispensable de prévoir un repos minimum de trois jours entre chaque séance, car l'épuisement du glycogène est très important avec ce type de travail.

La réadaptation des muscles respiratoires

De la même manière que la désadaptation musculaire entretient la désadaptation cardiaque, la désadaptation respiratoire joue le même rôle, et il appartient éventuellement au médecin de prescrire de la réadaptation respiratoire pour permettre d'entamer ensuite une réadaptation musculaire et cardiaque.

Durée

Le réentraînement nécessite trois séances minimum de 30 à 45 minutes par semaine pour progresser. Deux séances hebdomadaires de 30 minutes semblent nécessaires pour conserver les acquis. Une seule séance hebdomadaire ne permet pas de progression.

Echauffement

Toute séance de RE doit être précédée d'une séance d'échauffement de 5 à 15 mn qui doit privilégier la musculature respiratoire, l'assouplissement, et l'échauffement des muscles concernés L'échauffement est très important, il doit être long et progressif pour éviter de contraindre les cartilages articulaires, et pour permettre au cœur d'assurer l'approvisionnement en oxygène des muscles. Un échauffement insuffisant crée une dette d'oxygène que le patient va conserver jusqu'à la fin de l'exercice ou elle sera remboursée. Cette dette d'oxygène rend l'exercice pénible. L'échauffement se pratique entre 40 et 50% de Fc Max pendant 5 à 15 minutes. L'échauffement optimal se situe entre 15 et 30 minutes pour porter la température corporelle à 38°5C. Il ne doit pas s'écouler plus de 15 mn entre la fin de l'échauffement et le début du travail ou de la compétition.

 

Détermination de l'intensité de l'exercice

þ Fixer au choix le niveau de travail en % de la VO2 Max ou RFc ou % de la Fc Max atteinte à l'épreuve d'effort.

þ Valider ce stade en s'assurant qu'il est correctement supporté.

þ Informer précisément le patient du but et des conditions du programme afin d'obtenir la plus grande motivation tout en neutralisant les comportements psychologiques type anxio-dépressifs ou hyperactifs.

þ Réajuster périodiquement ce niveau de travail en fonction de l'évolution physique à l'effort.

 

l La fréquence cardiaque cible (FCC) doit être établie en fonction du but recherché:

l forte pour l'amélioration de la puissance maximale aérobie (PMA),

l plus faible et en fonction de la durée pour l'amélioration de la capacité aérobie. Dans ce cas, l'intensité sera généralement située à 60, 65% de RFc pour une durée de 30 à 60 minutes. Une intensité située en dessous de 50% de Fc Max (atteinte à l'épreuve d'effort) ou RFc est réservée aux premières séances des grands désadaptés à l'effort. La fréquence cardiaque cible

l 60% de la capacité aérobie est le seuil minimum d'entraînement pour progresser. Un travail plus intense est plus performant, mais source d'abandon du programme, du fait de sa difficulté.

l Un petit infarctus est rééduqué à 70% de RFc pour un homme de – 65 ans à 55% pour un homme de + 65 ans .

Un gros infarctus est rééduqué à 55% de RFc

l Le niveau optimum pour développer l'endurance semble être les 2/3 de PMA, niveau où s'obtient l'hypertrophie maximale du cortex surrénalien dont on connaît l'importance dans la réponse à l'agression.

l On peut obtenir des progrès à partir de séances courtes mais plus intenses, la meilleure méthode restant des séances de 30 à 45 minutes d'intensité moyenne.

l La FC d'entraînement peut-être fixée à 170 - la moitié de l'âge pour une sensation d'effort modérée.

l Au moins 3 mesures de tension pendant la séance: début, milieu et fin.

l PAS ne doit pas dépasser 230

La détermination de l'intensité fait actuellement l'objet de discussions. La fixation d'une fréquence cardiaque cible en fonction de la FC Max ne tient pas compte de la fréquence cardiaque de repos, souvent trop haute du fait de tachycardie chez les désadaptés physiques et les opérés cardiaques. De ce fait, l'intensité de l'exercice ainsi déterminée est insuffisante pour optimiser la remise en forme. Il semble donc préférable de situer la FCC en fonction d'un pourcentage de travail de la réserve de fréquence cardiaque.

FCC = FCR + x% (FC Max – FCR).

Il faut ensuite individualiser les paramètres de l'exercice en fonction du patient et notamment être plus prudent et plus progressif avec les insuffisants cardiaques. La détermination du seuil anaérobie (fréquence cardiaque au seuil ventilatoire) est un paramètre important pour optimiser le choix de la FCC notamment chez les patients dont la FC Max est basse du fait d'une FE altérée.

Détermination de la fréquence des séances

Il est possible d'obtenir avec des séquences journalières plus courtes les mêmes progrès qu'avec des séances tri-hebdomadaires plus longues.

Les variations de ce type de programme sont multiples et associent des progressions et des variations des différents paramètres, intensité, durée, fréquence, paliers, temps de repos etc....afin de développer la puissance et la capacité aérobie.

Le mode d'exercice

Les paramètres d'une séance de réentraînement à l'effort, seront souvent fixés d'après les paramètres de l'épreuve d'effort minorés de 5 à 20%.

L'exercice à charge constante

Permet d'améliorer la capacité aérobie. Le patient travaille sur un seuil ventilatoire déterminé par la fréquence cardiaque relevée à ce seuil ventilatoire, soit

F entre le SASAL et VO2 Max pour le réentraînement des sportifs, en fonction de la stratégie d'entraînement

F sous le SASAL (seuil d'accumulation sanguine de l'acide lactique) pour le réentraînement des plus faibles, notamment en pathologie, de manière à conserver un travail purement aérobie. Le travail sur ce seuil est conditionné à une endurance musculaire suffisante.

Il est bien évident qu'un travail très en dessous du SASAL ne possède qu'un intérêt limité (remise en jambes), qu'un travail à basse intensité sera plus long et moins performant qu'un travail haute intensité, mais qu'un travail à haute intensité pour un patient insuffisamment préparé sera source de souffrance et sera toujours trop long.

L'exercice à charges alternées ou Interval Training (IT)

Il vise à augmenter la puissance aérobie. Il combine des périodes de travail de pointe et des périodes de récupération. Il existe de nombreuses variations, chaque période pouvant être située au dessus ou au dessous des différents seuils en fonction de l'effet recherché. Ce type de travail permet surtout d'augmenter l'intensité de travail en diminuant l'accumulation de lactates.

L'IT est intéressant pour entraîner les mécanismes aérobiques car il offre des temps de repos que n'offre pas le travail continu. Or sachant que le volume systolique atteint son maximum lors du retour au calme, l'IT permet d'obtenir plus de cycles où le volume systolique est au maximum et donc permet une meilleure oxygénation des muscles et permet d'améliorer la capacité de la filière oxygène.

L'IT développe les cavités cardiaques en améliorant le remplissage du cœur.

Quand l'IT dépasse 90% de VO2 Max et 30% des tensions maximales, les fibres blanches et le mécanisme anaérobique se trouvent sollicités.

Il apparaît nécessaire de restaurer en priorité la puissance aérobie afin de pouvoir ensuite travailler la capacité aérobie. Pour travailler la capacité aérobie en interval training, il faudra choisir des temps de travail et des temps de repos plus longs. Il est très intéressant de travailler alternativement d'une séance sur l'autre, capacité et puissance aérobie pour que la condition physique du patient progresse plus vite.

La surveillance du degré d'essoufflement

Elle est essentielle dans le réentraînement à l'effort des cardiaques et des insuffisants respiratoires

F degré 1: aisance respiratoire autorisant une conversation normale, non hachée et une respiration nasale. Le degré 1 est le stade de travail des patients à risque; il atteste d'un travail en parfaite aérobie; par contre, cette vérification ne permet pas de savoir si l'exercice est d'intensité insuffisante. C'est le stade d'échauffement (10 mn).

F degré 2: respiration nasale et buccale, conversation hachée. Il correspond au SASAL , soit les 2/3 de VO2 Max. C'est le stade de travail idéal.

F degré 3: essoufflement important, le patient répond par phrases très courtes ou monosyllabes. La respiration buccale est obligatoire. Il correspond à VO2 Max.

F degré 4: essoufflement extrême, hyperventilation, impossibilité de réponse. Il peut signifier une dyspnée pathologique se prolongeant après l'effort (bronchospasme, cyanose).

Pour les patients à risque, le degré 3 doit être soigneusement contrôlé et le degré 4 est interdit.

Récupération et retour au calme

Assurer un retour au calme à 40% de Fc Max pendant 5 à 10 minutes (récupération active), pour éliminer les déchets de l'exercice, permettre éventuellement la resynthèse de l'acide lactique et éliminer un éventuel malaise vagal post-effort. Il est prudent de conserver le patient à proximité encore une quinzaine de minutes pour assurer sa surveillance. Après 15 mn de récupération, FC doit redescendre en dessous de 100

Contrôle de l'efficacité

A défaut d'épreuve d'effort, l'équipe du service de réadaptation médicale du CHU Henri Mondor à Créteil utilise un petit test pour s'assurer du choix des bons paramètres d'intensité de l'exercice. Il s'agit de deux exercices de 3 minutes séparés par un repos de 90 secondes où on note les Fc des quinze dernières secondes de chaque exercice. Si la Fc du deuxième exercice n'est pas plus grande que celles du premier, il n'y a pas de fatigue résiduelle, donc le patient a été sous évalué et il faudra augmenter la charge lors du prochain exercice.

Hydratation

Assurer une hydratation correcte du patient pendant l'exercice. Se reporter au chapitre sur la prévention des coups de chaleur.

Information et éducation du patient

Il faut profiter du RE pour donner au malade une meilleure connaissance de sa maladie, de ses causes, de la prévention des rechutes, du mode de vie à adopter. L'information est notamment le meilleur moyen de prévenir la dépression chez le patient cardiaque. Quant au patient sain, il est important de l'informer pour lui permettre de prévenir la maladie.

Contre-indications au réentraînement à l'effort

w les contre-indications absolues de l'EE

w les contre-indications relatives de l'EE sans autorisation médicale

w les insuffisants cardiaques stade IV

Nota: Ces patients suivront un travail segmentaire précis sur banc de Koch ou en électrostimulation. Ces séances d'une durée de une heure, sont destinées à rendre aux insuffisants sévères l'usage de leurs muscles pour s'assurer une autonomie, aussi petite soit elle. Il faut de quarante à quatre vingt dix séances pour obtenir un effet appréciable. Il apparaîtrait que l'électro-musculation soit beaucoup plus rapide.

w les patients de stade III sans prescription médicale précise (paramètres d'exercice)

w les porteurs d'anévrisme ventriculaire gauche significatif non opéré

w les patients présentant des troubles de rythme significatifs au cours de l'EE ou au repos en dehors de la phase aiguë de l'infarctus du myocarde

w les hypertrophies et les myocardiopathies dilatées restreignent l'activité physique à un stade léger

w les potentiels tardifs ventriculaires imposent un réentraînement à l'effort dans un centre spécialisé doté des moyens de réanimation.

w la prise thérapeutique arythmique et les digitaliques sont incompatibles avec une activité sportive

w la fièvre est une contre-indication de l'exercice. La reprise doit se faire progressivement en une semaine pour éviter une complication par myocardite.

w une néphrite aiguë impose l'arrêt de tout exercice jusqu'à normalisation de l'analyse d'urine et de la pression artérielle. L'exercice modéré est conseillé aux patients souffrant de néphropathie, mais l'exercice intense leur est contre-indiqué;

w l'hépatite à son stade aigu contre-indique l'exercice. Par contre, après que l'hépatomégalie ait disparu on accepte un jogging léger, il en est de même en cas de mononucléose infectieuse où on autorisera un entraînement prudent et léger du fait de la splénomégalie pour ne pas provoquer une rupture de la rate.

Conditions d'arrêt d'un exercice

w les mêmes conditions d'arrêt que celles de l'arrêt de l'épreuve d'effort

w le dépassement du sous-décalage ST de 1.5 mm

w PAS > 230 mmHg

 

Différents cas de réentraînement à l'effort en fonction de la pathologie

Les pathologies cardio-vasculaires

Les programmes d'exercice à charges alternées

L'exercice à charges alternées simplifié

ou "test en créneaux" ou "Sweet protocol" consiste en une succession ininterrompue de 4 minutes en base de 50% de la puissance totale et 1 minute en accélération jusqu'à 90 à 100% de la puissance totale et maintien de la Fc. La FC de la puissance totale est déterminée au seuil de VO2 Max ou plus précisément de PMA. Cet exercice dure de 25 à 45 minutes trois fois par semaine pendant 6 semaines. Il est suivi d'une période de récupération active et de retour au calme actif de 15 à 20 minutes. Ce type d'entraînement nécessite un contrôle des possibilités par EE pour corriger les fréquences cibles au fur et à mesure de la progression du patient. Il faut bien prendre conscience que tout travail dans la zone anaérobique doit recevoir au préalable l'avis du médecin. Il est très important de bien déterminer le seuil de FC du palier haut, car si la participation des mécanismes anaérobiques est possible, en aucun cas, ils ne doivent être prépondérants. FC à PMA semble donc le seuil le mieux adapté.

L'exercice type CHU Henri Mondor

Un autre exercice de ce type utilisée au CHU Henri Mondor de Créteil consiste en une série de 8 à 10 exercices de 2 mn à 85% de la charge maximale théorique séparés par des temps de repos de 2 mn. En cas de faiblesse du patient, les temps d'exercice sont réduits à 1 mn.

Travail de la capacité aérobie en Interval Training:

Temps de travail de 100 à 800 m de course pour un total maximum de 3000 m, avec une récupération de 30 s à 2 mn (-10 à -20 bats/min); Il est intéressant d'organiser le travail en pyramide afin d'éviter la dérive cardiaque due à la fatigue ex:

(3 x 100 m + 2 x 150m + 2 x 200m + 1 x 150m + 2 x 100m avec une récupération entre les charges de 1 mn).

Programme de travail pour un individu non entraîné:

Des intervalles de travail courts et d'intensité élevée garantissent le maximum de progression et de rapidité de toutes les filières.

Les programmes d'exercice à charge constante

L'exercice classique

Un exercice à charge constante classique consiste en un travail à 50% ou 60% de la réserve de fréquence cardiaque (RFc) qui se calcule ainsi:

                       Fréquence de repos (FR)+ 50% (Fc Max - FR)

L'exercice type CHU Henri Mondor

Un autre type d'épreuve (CHU Henri Mondor de Créteil) propose deux séquences de 15 minutes à 60 ou 70% de la charge maximale théorique séparées par une séquence de 5 minutes de repos.

Programme d'entraînement à la marche en 12 étapes

Etapes

Vitesse (km/h)

% de pente

Durée d'effort (min)

1

2.4

0

20-30

2

3.2

0

20-30

3

3.2

0

5

 

4.0

0

30-40

4

4.0

0

5

 

4.8

0

30-40

5

4.8

0

5

 

5.6

0

30-40

6

4.0

0

5

 

4.8

0

5

 

4.8

2.5

40

7

4.0

0

5

 

4.8

0

5

 

4.8

2.5

45

8

4.0

0

5

 

4.8

0

5

 

4.8

2.5

50

9

4.0

0

5

 

4.8

0

5

 

4.8

2.5

55

10

4.0

0

5

 

4.8

2.5

40

11

4.0

0

5

 

4.8

0

5

 

4.8

5

40

12

4.0

0

5

 

4.8

0

5

 

4.8

5

45

(d'après M. Pollock et D.M. Schmidt, 1986)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Programme d'entraînement à la marche en 10 étapes

Semaine

Distance (km)

Durée (mn)

Vitesse (km/h)

1

1

20

3

2

1.5

30

3

3

2

40

3

4

2.5

50

3

5

3

45

4

6

3.5

52

4

7

4

60

4

8

4.5

60

4.5

9

5

60

5

10

5.5

60

5.5

d'après Georges Niset "rééducation fonctionnelle de l'opéré

cardiaque adulte" aux éditions Frison Roche

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Programme d'entraînement à la course en 9 mois à raison de 5 séances par semaine

d'après Kavanagh

Semaine

Exercice

Distance

Durée

Vitesse

Semaine 1

Marche

1.6 km

 

60 à 70% RFc

Semaine 2

Marche

1.6 km

 

60 à 70% RFc

Semaine 3

Marche

3.2 km

 

60 à 70% RFc

Semaine 4

Marche

4.8 km

 

60 à 70% RFc

Mois 2

Marche

4.8 km

 

gagner 3 mn par semaine

Mois 3

Marche

4.8 km

 

gagner 3 mn par semaine

Mois 4

Marche

4.8 km

 

gagner 3 mn par semaine

1ère moitié Mois 5

Marche

4.8 km

45 mn

6.4 km/h

2ème moitié Mois 5

Marche

4.8 km

 

6.4 km/h

dt course

50 m tous les 800 m

 

8 km/h

1ère moitié Mois 6

Marche

4.8 km

 

6.4 km/h

dt course

50 m tous les 400 m

 

8 km/h

2ème moitié Mois 6

Marche

4.8 km

 

6.4 km/h

dt course

50 m tous les 200 m

 

8 km/h

1ère moitié Mois 7

Marche

4.8km

 

6.4 km/h

dt course

50 m tous les 100 m

 

8 km/h

2ème moitié Mois 7

Course

4.8 km

36 mn

8 km/h

1ère moitié Mois 8

Course

5.2 km

38 mn

8.2 km/h

2ème moitié Mois 8

Course

5.6 km

40 mn

8.4 km/h

1ère moitié Mois 9

Course

6.0 km

42 mn

8.6 km/h

2ème moitié Mois 9

Course

6.5 km

45- 50 mn

7.8 à 8.6 km/h

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Programme de Broustet-Douard à la marche

Semaine n°

1

2

3

4

5

6

7

8

Dist totale

1000

2000

3000

4000

4000

6000

6000

7000

Durée totale

20

40

60

60

60

72

60

70

FC fin ± 5

115

115

115

120

120

120

125

125

FC 1 mn ± 10

100

100

100

100

100

100

100

100

FC 15 mn ± 10

80

80

80

80

80

80

80

80

Programme de Broustet-Douard au vélo

Semaine n°

1

2

3

4

5

6

7

8

Dist totale

2000

3000

4000

5000

6000

8000

10000

12000

Durée totale

10

14

20

20

24

30

30

36

FC fin ± 5

115

115

115

120

120

120

125

125

FC 1 mn ± 10

100

100

100

100

100

100

100

100

FC 15 mn ± 10

80

80

80

80

80

80

80

80

Patients avec une bonne épreuve d'effort au 10ème jour, commençant l'entraînement en 3 ou 4ème semaine après l'accident. Suivre les indications habituelles de l'exercice. En cas d'utilisation de bêta-bloquants contrôler l'effort par la respiration.

Généralités sur le RE des patients cardiaques

§ intensité au minimum à 50% de RFc pour améliorer réellement la condition physique;

§ commencer par un travail léger destiné à mettre en confiance le patient;

§ le RE ne doit pas induire une fatigue excessive et prolongée qui puisse réduire l'activité journalière du patient;

§ le patient doit toujours pouvoir parler pendant l'exercice (degré 1);

§ l'intensité ne doit pas atteindre le seuil anaérobique néfaste voire dangereux pour le patient;

§ prévoir la Fc cible en fonction des différents types d'effort à réaliser pendant l'exercice, notamment travail des membres supérieurs ou travail statique qui élèveront la Fc;

§ ne pas autoriser une augmentation à l'effort de Fc > à 20-30 bats/min les premières séances, ou sur les patients sévèrement décompensés (sortie d'alitement);

§ éviter les efforts statiques, (surtout dans les fonctions ventriculaires gauches défaillantes) sauf si ils font partie de la rééducation d'un patient dont la profession implique ce type de travail;

§ interdire tout effort isométrique maximal;

§ déterminer la progression en augmentant l'effort et la durée en fonction des résultats acquis, c'est-à-dire le plus souvent dès que la Fc baisse entre deux séances pour un travail de même intensité;

§ ne pas risquer de décourager le patient, par un exercice trop dur. Il est préférable de travailler progressivement sans tenir compte du temps, puisque de toutes façons la rééducation sera longue;

§ une durée de 20 à 30 minutes effectives d'exercice entre 60 et 90% de RFc semble convenable, avec 10 minutes d'échauffement et de retour au calme à 30-40 % de RFc, dans la moyenne des cas. En cas de décompensation sévère, réduire autant que nécessaire l'intensité et la durée de l'exercice;

§ une fréquence de deux séances hebdomadaires est un strict minimum, trois séances étant l'idéal;

§ privilégier au départ un RE à charge constante (continu), plus facile pour surveiller la Fc. Varier l'entraînement avec un travail à charges alternées (IT) qui permet plus de travail en terme de Fc atteinte et de dépenses de calories, dès que la forme physique semble suffisante;

§ on peut également proposer au patient un entraînement en circuit où il passe de poste en poste, pour varier les muscles sollicités tout en restant à la Fc fixée pendant le travail, et en se reposant entre les postes;

§ en cas de changement de médicamentation, surveiller attentivement l'ECG et le capteur de pression, et adapter éventuellement les paramètres de l'exercice;

§ en cas d'angor, adapter une FC cible inférieure de 10 bpm à la fréquence à laquelle apparaît l'angor.

Le recul du seuil d'angor (douleur angineuse)

Il s'obtient en travaillant sous le seuil d'apparition de l'angor au rythme de 4 à 5 séances hebdomadaires de 15 minutes de travail effectif au début pour atteindre un rythme de 3 séances hebdomadaires de 30 minutes de travail effectif.

Prescription:

Ø Les angors d'effort sont une très bonne indication du RE.

Ø Les angors récents ou instables sont contre-indiqués.

Ø Les angors faibles apparaissant à des Fc importantes ne gênent pas les actes de la vie courante et peuvent ne pas justifier un RE.

Ø Les angors plus importants signent souvent un athérome tritronculaire et une fonction ventriculaire gauche s'affaiblissant. L'adaptation tensionnelle est mauvaise (< 10 mmHg). Le RE doit être particulièrement surveillé (scope).

Ø Dans les angors maximums, le RE est impossible.

Ø Les angors plus importants gênant les actes de la vie courante sont une bonne justification souvent en association dérivés nitrés et bêtabloquants.

Ø L'angor de l'hypertendu nécessite une médicamentation préalable de l'hypertension.

Rééducation

Ø On préférera des séances en interval training, avec des "pointes" dans la zone de Fc d'apparition de l'angor. Ces "pointes" vont de 30 s à 1 mn au début de la rééducation et peuvent atteindre 5 mn en fin d'entraînement.

Ø Il est profitable d'ajouter un travail des bras pendant les phases de "pointes".

Ø L'échauffement de l'angineux est très important. Il dure 10 mn.

Ø L'apparition temporaire d'un angor de degré 1 est tolérée pendant l'exercice, le scope surveillant l'ischémie pour arrêter l'exercice si elle augmente (sous-décalage ST > 1.5 mm ou 2 mm si les ondes qRs sont amples).

Ø Surveiller une éventuelle hypotension artérielle en cas de traitement associé aux dérivés nitrés, bêtabloquants, diurétiques. Se faire préciser le risque par le cardiologue.

Ø En cas d'apparition d'angor constant, repos immédiat avec contrôle ECG, refroidissement progressif sur 10 minutes et hospitalisation si l'angor résiste à l'absorption de 3 trinitrines.

Exercice sous médicamentation

Les dérivés nitrés absorbés par voie sublinguale avant l'exercice ou avant d'atteindre la zone d'angor reculent le seuil d'angor et d'ischémie pendant 15 minutes, permettant ainsi d'élever le niveau d'entraînement. Les dérivés nitrés peuvent provoquer une tachycardie et une hypotension orthostatique préjudiciables. La posologie ne doit pas dépasser une granule de trinitrine à 1.5 mg. La médicamentation est contre-indiquée chez les patients déjà sous trinitrine à action retardée, et chez ceux dont l'adaptation tensionnelle à l'effort est faible.

Les bêtabloquants réduisent l'action sympathique, à l'origine de la crise d'angor et donc réduisent le rythme cardiaque.

Ils sont contre-indiqués en cas

- d'asthme,

- d'insuffisance cardiaque,

- de troubles de la conduction

- de troubles graves de la fonction ventriculaire gauche;

§ Dans les traitements hypocaloriques les b B peuvent provoquer une hypoglycémie.

§ L'entraînement sous bêtabloquants permet d'augmenter la capacité périphérique d'extraction de l'oxygène.

§ La prescription des paramètres du réentraînement doit se faire en fonction des paramètres d'une épreuve d'effort pratiquée sous la même dose de bêtabloquants.

§ Il faut ménager au patient une réserve d'accélération cardiaque de 20 bat/min et éviter des intensités trop élevées qu'il ne pourra suivre à défaut de pouvoir augmenter sa Fc.

§ L'association trinitrine et bêtabloquants est souvent une bonne indication, les b B inhibant la tachycardie induite par la trinitrine.

Les tachycardies d'effort

F par insuffisance ventriculaire

- RE après traitement digitalique et diurétique et régularisation de l'hyposystolie

- RE sous couverture digitalique légère au début

F par faible constitution physique, VO2 Max faible

- RE normal

F par hyperactivité sympathique

- relaxation

- RE (sous bêtabloquants si la tachycardie persiste)

Les post-infarctus

§ Petite activité musculaire entre l'infarctus et le 30ème jour.

§ Le RE débute un mois après l'accident.

§ Une Fc cible élevée n'est pas souhaitable en cas de suspicion de calcifications coronaires.

§ Le RE doit être effectué à un minimum de 50% de RFc sous peine d'être inefficace.

§ Le programme du RE évoluera de 60% de VO2 Max, soit 70 à 75% de Fc Max jusqu'à 85% de VO2 Max sans jamais dépasser 90% de Fc Max pour les sujets dont l'évolution du VES à l'effort est normale.

§ Les sujets dont le VES diminue au delà d'une certaine fréquence doivent s'entraîner sous ce seuil pour bénéficier d'un VES maximum.

§ Les sujets dont le VES ne varie pas doivent être entraînés à une basse intensité (30% de RFc).

§ Dans les infarctus, l'amélioration est essentiellement périphérique dans les débuts. Il faut réaliser un travail entre 70 et 85% de VO2 Max 3 fois 30 et 60 minutes par semaine pendant un an pour obtenir une amélioration cardiaque directe avec disparition totale de l'angor, même pour un travail plus élevé qu'initialement.

§ L'élévation de PAS est normale pour les classes A et B de Weber, atténuée pour les classes C, D, E.

Les insuffisants cardiaques

Chez l'insuffisant cardiaque, on note une perturbation du sympathique avec altération du baroréflexe et perturbation de la régulation de PA. Au niveau musculaire, l'altération de la force est due à la vasoconstriction des artères musculaires, du fait d'une augmentation de la rigidité artérielle et de la libération de facteurs vasoconstricteurs.

LE RE devra donc engendrer une vasodilatation périphérique en améliorant le flux sanguin musculaire, en restaurant la fonction endothéliale et en stimulant le baroréflexe par augmentation de la masse sanguine.

è réadaptation à 50% de l'effort maximal développé lors de l'EE initiale afin de ne pas fatiguer le myocarde.

è échauffement très progressif

è toujours rester sous le seuil de la dyspnée (test d'essoufflement)

è augmenter l'intensité pour travailler sous le seuil ventilatoire SV1 (dissociation de la courbe VO2 et de la courbe VE)

è éviter les efforts isométriques supérieurs à 25% de la contraction maximale

è des extrasystoles ventriculaires isolées, monofocales ne sont pas graves, par contre sont beaucoup plus sévères des ESV nombreuses, bigéminées, survenant dans l'onde T (risque de fibrillation ventriculaire)...

è il faut systématiquement contrôler une éventuelle hypokaliémie en présence d'ESV. Les ESV doivent être traitées avant de débuter le RE.

Prescription

G altération VG (ventriculaire gauche) modérée:

Ÿ fraction d'éjection (FE) > à 0.45

Ÿ dyspnées d'effort faibles (stade I ou II)

Ÿ bonne adaptation tensionnelle

Ÿ décalage ST faible

Ÿ ESV modérées

RE entre 55 et 70% de RFc

G altération VG moyenne:

Ÿ FE entre 0.30 et 0.45

Ÿ dyspnées stade II ou III, mais parfois absentes

Ÿ adaptation TA normale ou déficiente

Ÿ pouls moins net

Ÿ décalage de ST plus important

Ÿ ESV plus nombreuses

RE à 50% de RFc ou au seuil d'apparition des symptômes

 

G altération VG grave:

Ÿ FE < 0.30

Ÿ dyspnées stade III au moindre effort

Ÿ pâleur, moiteur (la sudation sur téguments froids est un signe péjoratif), fatigabilité

Ÿ pouls faible

Ÿ mauvaise adaptation tensionnelle

Ÿ décalage ST précoce

Ÿ qRs élargis

Ÿ ESV polymorphes

RE léger entre 30 et 40% de RFc

Ø séances de 5 minutes

Ø 15 minutes hebdomadaires,

Ø favoriser des exercices d'assouplissements, respiratoires, de relaxation et d'éducation à l'effort

Ø le RE doit être léger, pour ne pas altérer d'avantage la fonction ventriculaire gauche défaillante. Le but essentiel est le recul du seuil de dyspnée.

G altération VG par myocardiopathie ischémique:

RE sous médicamentation de dérivés nitrés sous le seuil d'apparition des symptômes

Ÿ surveillance particulière (scope)

Post chirurgie cardiaque

les modalités du RE sont les mêmes qu'en post-infarctus, sauf que la période de repos complet ayant été plus longue souvent l'état de désadaptation du patient est plus prononcé.

i Les douleurs thoraciques de ces patients sont souvent une gêne lors du RE.

- lésion du nerf intercostal après thoracotomie

- lésion des articulations costo-vertébrales après sternotomie.

i Les obstructions de pontage sont à redouter dans les quatre premiers mois. Elles sont ensuite rares.

i Des complications respiratoires peuvent survenir.

i Des inflammations au niveau du genou peuvent se retrouver dans les cas de prélèvement de la veine saphène et de retard de cicatrisation.

i La pose du capteur thoracique peut-être rendue difficile par la présence de la cicatrice qu'irrite la sangle du capteur.

i Les opérés coronaires présentent souvent une tachycardie sinusale de repos qui tend à régresser en 8 à 10 semaines.

i Les opérés coronaires présentent une légère restriction de la fonction pulmonaire avec une VE excessive, du fait d'une plus grande fr et de plus petits Vt entraînant une augmentation inutile de la ventilation de l'espace mort.

i Les opérés cardiaques nécessitent de la kinésithérapie respiratoire

i L'utilisation du rameur provoque souvent des douleurs de thorax dues à la cicatrice chez les opérés cardiaques

 

le réentraînement à l'effort standard

Ø début du RE la 5ème semaine

Ø prescription des paramètres en fonction d'une EE sous-maximale.

Ø séparer la durée d'exercice en deux parties de 15 minutes entrecoupées d'un repos de 5 mn

Ø limiter l'effort maximal à 80% FC Max

Ø limiter l'effort à 50% FC Max en cas de plicature d'anévrisme ou anévrismectomie

Ø si le patient est sous b B, limiter l'effort à l'apparition d'une dyspnée stade II

l'évolution est très rapide les dix premières séances d'où correction des paramètres par une EE maximale en 8ème semaine.

RE après 8 semaines entre 50 et 85% de VO2 Max soit 65 à 90% de Fc Max. Il est plus précis de travailler à partir de VO2 Max donc de RFc, car de nombreux opérés cardiaques dont les opérés coronaires sont tachycardes. Il est souhaitable de travailler avec VES au maximum donc au moins à 50% de RFc.

Le réentraînement à l'effort précoce à JPO + 6

conditions d'admission

ú pontages aorto-coronaires sans autre chirurgie associée

ú sans anévrismectomie

ú pas d'infarctus per ou postopératoire

ú pas de troubles du rythme dans les 48 heures précédent l'exercice

ú Fc repos £ 100 bats/min

ú PAS ³ 90 mmHg

ú FEVG ³ 40%

ú Hb ³ 10 mg/l

ú pas de problèmes neurologiques ou locomoteurs

ú évolution clinique favorable

ú reprise de la marche à JPO + 3

 

Paramètres du RE phase 1 précoce

"Georges Niset rééducation fonctionnelle de l'opéré cardiaque adulte aux éditions Frison Roche"

assouplissements

bicyclette ergométrique

résistance entre 15 et 60 Watts

durée 10 à 20 mn

augmentation durée et/ou intensité tous les jours

surveillance ECG et TA

augmentation de Fc à l'effort £ 20 bat/min

TAS à l'effort £ 180 mmHg

EE SL en fin de séjour pour déterminer les valeurs du RE à suivre

 

Paramètres du RE phase 2

"Georges Niset rééducation fonctionnelle de l'opéré cardiaque adulte aux éditions Frison Roche"

échauffement et assouplissements

bicyclette ergométrique

10 km à 20 km/h (30 mn)

2 km d'échauffement pendant lesquels la charge est progressivement montée jusqu'à 50-60% de la charge maximale supportée

4 alternances de 2 mn à 80-90% et 3 minutes à 50-60% de la charge maximale supportée

5 mn de récupération entre 30 et 60% de la charge maximale

retour au calme à faible intensité sur d'autres postes (ergomètre à manivelles)

 

Les transplantés cardiaques

présentent quelques différences:

§ Ils présentent une désadaptation plus sévère que les autres patients nécessitant de renforcer d'abord les muscles pour obtenir le minimum fonctionnel nécessaire au RE.

§ La faiblesse de leurs capacités fonctionnelles engendrent un appel à la filière anaérobie lactique précoce.

§ Le principal problème du greffé est la dénervation du greffon cardiaque qui ne permet pas une augmentation de la fréquence et du débit cardiaque. Leur Fc monte très lentement et très tardivement et diminue pareillement.

§ Le rendement ventilatoire des greffés est moins bon que chez les autres patients cardiaques.

§ Le travail des membres supérieurs n'est pas possible compte tenu des problèmes de cicatrisation.

§ La surveillance du rejet est indispensable et constante.

§ Le RE est indispensable pour les greffés afin de lutter contre les effets secondaires de l'association cyclosporine et corticoïdes (diminution de la masse maigre, ostéoporose, etc...).

§ Le RE est conseillé pour les patients sans rythme sinusal et donc "pace dépendants", car l'exercice et la décharge de catécholamines qui l'accompagne peuvent rétablir le rythme sinusal.

§ Le programme de RE d'un greffé cardiaque est en général plus long d'une dizaine de jours par rapport aux autres patients cardiaques.

§ Faire attention aux douleurs articulaires ou du rachis du fait du grand nombre de transplantés souffrant d'ostéoporose. Interdire les efforts de puissance.

§ La Fc d'un transplanté s'adapte plus lentement à l'effort et ne suit pas fidèlement les variations d'un entraînement à intervalles (IT).

§ Chez les transplantés récents lors des deux premières minutes du retour au calme, après l'effort, Fc continue à augmenter du fait vraisemblablement d'une élévation du taux de noradrénaline plasmatique.

§ Lors du retour au calme, le retour vers la Fc initiale est plus lent (20 minutes) que chez le sujet sain.

§ Réduire l'intensité et la durée des séances du RE pendant les épisodes de rejet, l'arrêter en cas de rejet sévère.

 

Paramètres du RE du transplanté cardiaque

bicyclette ergométrique

résistance 15 à 30 W

3 séances par semaine

échauffement

4 à 6 km à 20 km/h soit 12 à 18 mn d'effort

intensité de l'effort confortable

surveillance ECG

augmentation progressive durée et/ou intensité des séances

4ème séance à 30 mn = 10 km

au-delà la charge peut-être augmentée jusqu'à 60 W

60% RFc en charge constante

alternances 50 et 70% RFc en IT

TAS < 180 mmHg. Une pression supérieure témoigne d'une relative insuffisance cardiaque et peut faire soupçonner un œdème pulmonaire infraclinique.

retour au calme actif 30 à 40% RFc

 

 Les cardiopathies valvulaires

Le RE des cardiopathies valvulaires doit être léger et de courte durée pour ne pas aggraver la pathologie.

§ Les cardiopathies valvulaires sont en majorité d'origine rhumatismale et de plus en plus souvent opérées.

§ L'amélioration est plus rapide pour les prothèses aortiques (2.5% de décès annuels, 50% de survivants à 10 ans), plus lente pour les prothèses mitrales (3% de décès annuels, 35% de survivants à 10 ans).

§ La détérioration de la fonction cardiaque du VG engendre une HTA pulmonaire.

§ L'effort mal dosé peut entraîner un œdème aigu du poumon (OAP) et une augmentation des résistances pulmonaires.

§ Sont des contre-indications du RE les cardiopathies classe IV, la HTA pulmonaire sévère, l'altération ventriculaire gauche sévère, l'insuffisance cardiaque décompensée, les sténoses calcifiées, les troubles du rythme sévères, la maladie annulo-ectasiante non opérée, une cardiomyopathie obstructive.

§ Une EE est indispensable pour fixer les paramètres du RE.

§ La capacité fonctionnelle faible ne permet pas des protocoles EE trop élevés comme le test de Bruce sur tapis roulant.

§ Le RE est contre-indiqué si FE < 30%.

Objectifs:

§ éviter ou soigner la DE

§ améliorer les capacités périphériques

§ éviter la prise de poids

§ lutter contre la dégradation psychologique

§ apprendre les limites de l'activité physique permise

Paramètres du RE des cardiopathies valvulaires non opérées

§ kinésithérapie respiratoire associée

§ séances de deux fois 10 mn journalières 5 fois par semaine au début du RE entre 50 et 70% de la capacité fonctionnelle à l'EE

§ 10 à 20 jours de rééducation maximum

§ arrêt du RE en cas de dégradation de la tolérance à l'effort

Paramètres du RE des cardiopathies valvulaires opérées

§ kinésithérapie respiratoire associée

§ en fonction de la dyspnée, de la tachycardie, de la fonction VG, léger travail sur cycloergomètre à partir de la 4ème semaine

§ RE au plus tôt deux mois après l'opération

§ Fc entre 50 et 70% de RFc fixée par une EE maximale

§ 3 séances hebdomadaires sur 4 à 8 semaines

§ éventuelle médicamentation b B légère en cas de tachycardie

post-angioplastie

après 4 jours d'hospitalisation, il n'y a pas de problème de DE. Néanmoins 25 à 40% de ces patients auront une resténose jusqu'à 6 mois après l'intervention. Le RE se fera donc en période d'instabilité et c'est dans ce groupe que surviennent la plupart des problèmes en RE (crises angineuses, troubles du rythme...).

L'hypertension

Les hypertendus bénéficieront d'un RE assidu et peu intense à 50% de la puissance maximum pour assurer des durées d'exercice plus importantes. Le RE pourra être effectué sous b B.

Chez un sujet hypertendu, il faut pratiquer avant le début de l'entraînement un test médical de réaction vasculaire dans la zone d'intensité qui sera utilisée.

Les artériopathies des membres inférieurs (AMI)

Ø parfois associées à une atteinte cardiaque;

Ø il faut insister sur la prise en charge par le patient des risques cardio-vasculaires;

Ø les stades mêmes extrêmes des AMI bénéficient du RE (lésions ulcéreuses, claudication...);

Ø état des troncs carotidiens et aorte à vérifier avant le RE;

F Les artériopathies se rééduquent à la marche et surtout sur vélo à 60% de la puissance maximale initiale, 5 à 10 séances hebdomadaires de 20 mn minimum.

F Le réentraînement doit être progressif et permanent en recrutant le maximum de muscles, y compris les muscles des membres supérieurs.

F Il est parfois utile d'associer une oxygénothérapie d'effort.

F RE sans douleur, ne pas dépasser le stade de la claudication.

F Eviter les relevés de buste et les rotations de tête.

 

 

Les pathologies respiratoires

Les pathologies asthmatiques

L'asthme est une maladie chronique des bronches, le plus souvent allergique entraînant une gêne respiratoire temporaire. Elle se caractérise en fait par une hyper réactivité du réflexe de fermeture des bronches. Le traitement de l'asthme est à base essentiellement d'anti-inflammatoires de type corticoïdes administrés sous forme de spray pour éviter une imprégnation générale. En sport, les asthmatiques utilisent des produits dilatateurs des bronches type ventoline, produits souvent détournés dans un but dopant.

Malheureusement, pour les asthmatiques, l’exercice physique stimule la bronchoconstriction. Au cours de l'exercice, le système nerveux sympathique sécrète des catécholamines qui ont un effet relaxant sur les muscles lisses des voies pulmonaires. Cette bronchodilatation initiale à l’effort survient tant chez l’individu normal que chez le sujet asthmatique. Cependant, chez le sujet asthmatique, une bronchoconstriction fait suite à la bronchodilatation. Un épisode aigu d‘obstruction pulmonaire s’installe souvent au cours des dix premières minutes d’effort; la récupération prend habituellement de 30 à 90 minutes.

L'asthme peut aussi se déclencher 5 à 10 mn après la fin de l'effort (asthme post-exercice).

On peut diagnostiquer l'asthme par une épreuve d'effort progressif, en évaluant au spiromètre la capacité vitale et le volume d'expiration forcée pendant les 10 à 20 minutes de récupération. Une réduction de 15% des valeurs pré-exercice confirme le diagnostic d'asthme associé à l'exercice.

L'amplitude de la réponse asthmatique à l’effort est réduite de beaucoup quand l’exercice est accompli en atmosphère humide quelle que soit la température. C’est pourquoi les individus souffrant d'asthme tolèrent assez bien un exercice de marche ou de jogging par temps chaud et humide ou un exercice de natation dans une piscine intérieure, alors que les sports d’hiver provoquent souvent des attaques d’asthme.

On estime que 3 à 4% de la population occidentale souffre d'asthme, et ce chiffre est en constante augmentation. L‘asthmatique bénéficie, physiquement et physiologiquement, de la pratique régulière d’exercices physiques. En outre, les individus qui désirent faire de l’exercice régulièrement, sans nuire à leur performance, peuvent avoir recours aux médicaments qui limitent la bronchoconstriction. L'asthmatique post-exercice réduit logiquement la durée et l'intensité de l'exercice pour s'adapter à son déficit, ce qui entraîne peu à peu un syndrome de désadaptation à l'effort. En fait, ce type d'asthmatique profite comme l'asthmatique d'exercice, d'un réentraînement à l'effort soigneusement établi pour repousser le seuil de la crise d'asthme.

Toux post-exercice

Souvent l'exercice implique sécheresse de gorge et toux pendant la période de récupération. Ce phénomène est particulièrement fréquent en ambiance froide. La toux post-exercice est directement liée à la perte d’eau des voies respiratoires (et non à la chaleur perdue) engendrée par l'importante ventilation à l’effort.

L’asthme associé à l’exercice est probablement causé par l’évaporation (refroidissante) des voies respiratoires due à l‘augmentation de la ventilation à l’effort. Rappelons que la réaction de bronchoconstriction est pratiquement éliminée quand on respire de l’air humidifié durant l’effort.

Le RE est adapté dans les pathologies asthmatiques.

Ø On proposera des séances de 1 h à 1 h 30 en 4 à 5 séries d'exercices, qui pourront être répartis dans la journée.

Ø Ces séances doivent être précédées d'échauffements en sprints de 30 secondes espacés par des repos de 2,30 minutes afin de protéger le sujet enfant contre l'asthme post exercice.

Ø Chez le sujet adulte, on préférera des échauffements plus modérés, comme 30 minutes de course à 30% de la VO2 Max.

La bronchopathie chronique obstructif

2500000 BCPO dont 30 à 50% sont affectés d'un trouble ventilatoire obstructif avec VEMS < 80% de la valeur théorique et diminution de VEMS/CV. 50000 sont au stade de l'insuffisance respiratoire, 72% sont âgés de plus de 65 ans et depuis 10 ans le nombre de patients atteints d'une BCPO grave hypoxémique ne cesse de croître en France et USA.

Le tabac est responsable de plus de 80% des BCPO, et 20% des fumeurs développeront une obstruction bronchique.

La prévention des BCPO dépend de leurs prévisions. Il faut mesurer régulièrement le débit exploratoire de pointe (DEP) chez les patients à risques (fumeurs, asthmatiques); toute diminution du DEP doit conduire à une EFR (épreuve fonctionnelle respiratoire) et à une radiographie thoracique. Une obstruction bronchique modérée qui se traduit par un VEMS compris entre 35 et 80% impose un contrôle tous les deux ans; une obstruction modérément sévère avec VEMS entre 35 et 50% ou une obstruction sévère VEMS < 35%conduisent au contrôle annuel

L'arrêt du tabac est la première mesure, l'oxygénothérapie permettant d'allonger la survie de malades insuffisants respiratoires. Le traitement de la dyspnée dépend essentiellement des bronchodilatateurs inhalés. La corticothérapie inhalée est réservée aux formes sévères. Les antitussifs sont contre-indiqués. Pour les cas les plus graves on peut envisager la ventilation assistée au long cours, la chirurgie de l'emphysème, voire la transplantation pulmonaire.

La dyspnée d'effort est due à l'altération de la mécanique ventilatoire. Chez l'obstructif, l'augmentation des volumes et plus particulièrement la capacité résiduelle fonctionnelle (CRF), les fibres inspiratoires se trouvent en position raccourcie, et doivent fournir un travail plus intense pour lutter contre la résistance accrue des voies aériennes et contre la diminution de compliance du parenchyme pulmonaire. Chez l'insuffisant cardiaque, l'augmentation de le pression veineuse pulmonaire va engendrer une augmentation de pression à l'intérieur des capillaires alvéolaires et bronchiques, responsable d'une congestion et d'un œdème alvéolaire, interstitiel et bronchique. Il en résulte une diminution de la compliance pulmonaire et une augmentation de la résistance des voies aériennes.

Ces modifications mécaniques entraînent une augmentation négative de la pression intra-thoracique à la fin de l'inspiration, d'autant plus grande que le volume courant VT est plus grand et responsable de la pré et post-charge du VG.

L'adaptation à l'effort de l'insuffisant respiratoire se caractérise par une diminution de la tolérance à l'effort et une chute plus ou moins importante de VO2 Max due à la réduction des débits bronchiques, des adaptations ventilatoires perturbées avec une hyperventilation du fait de la production anormale de lactates (causes du bronchospasme post-exercice BPE), des perturbations hémodynamiques avec diminution du débit cardiaque et de VES.

Le RE du bronchopathe chronique obstructif (BPCO)

             ü diminue l'hyperventilation, donc le rapport VD / VT

ü augmente l'aptitude physique aérobie par un déplacement du seuil

anaérobie

ü induit une bronchodilatation repoussant le seuil du BPE

ü agit principalement sur la dyspnée et le DE;

ü l'approche doit être pluridisciplinaire et associer sevrage tabagique, rééducation respiratoire, diététique, et support psychologique;

ü Pour prévenir le BPE il faut pratiquer des échauffements protecteurs non asthmogènes par des sprints de 30 s séparés par des temps de repos de 2 minutes 30. Chez l'adulte on préférera 30 mn de marche ou de course à 30% de VO2 Max

ü les modalités de la rééducation du BPCO reposent

ü sur des séances de 2 h 30 dont 45 minutes de RE sur ergomètre destinées à améliorer l'aptitude aérobique; le niveau de travail sera sous le seuil de dyspnée en charge constante ou en charges alternées, 4 minutes au seuil SV1 et 1 minute à la puissance maximale. Chez le BCPO le seuil ventilatoire est souvent à 60% de RFc. Le programme dure 8 semaines à raison de 3 séances par semaine. Le patient tirera d'autant plus de profit qu'il renouvellera régulièrement ce travail;

ü ou sur 4 semaines à raison d'une séance de 10 à 90 mn tous les deux jours avec une progression à partir de 25 W. On doit y associer l'apprentissage du désencombrement bronchique à base d'augmentation du flux respiratoire, et les exercices ventilatoires améliorant le rendement mécanique du diaphragme et le mode ventilatoire du patient pour ceux dont l'hématose est perturbé.

ü Une surcharge alimentaire de 30 à 35% à la normale est conseillée pour favoriser la reprise de poids.

ü privilégier des efforts courts car la capacité fonctionnelle est faible;

ü les patients les plus atteints peuvent travailler sous broncho-dilatateurs ou sous assistance respiratoire;

ü éviter le travail des membres supérieurs (inconfort respiratoire);

Le diabète

ð Le diabète du fait de son action athéromateuse est source de problèmes cardiaques. Le RE en est une très bonne indication pour équilibrer le mécanisme glycémique et augmenter la sensibilité à l'insuline.

ð L'effort accroît la consommation musculaire de glucose, toutefois une quantité minime d'insuline est nécessaire.

ð Le risque du RE est bien évidemment l'hypoglycémie et implique une éducation et une information du patient. Il faut particulièrement faire attention aux patients en régime hypocalorique qui nécessitent une prise de glucose avant l'exercice, à ceux sous traitement b B dont les signes annonciateurs de l'hypoglycémie peuvent être masqués par les b B, aux insulino-indépendants, dont le malaise hypoglycémique est plus grave.

Le DNID

- nécessite le maintien de la glycémie pendant l'exercice par apport externe de glucose, sans pour autant augmenter les calories prises lors des repas

Le DID

- Le DID mal contrôlé avec une glycémie supérieure ou égale à 3 g/l ne doit pas pratiquer d'exercices intenses et prolongés tant que sa glycémie n'est pas correcte. En effet l'exercice va provoquer une augmentation de la glycémie et de la cétonurie ainsi qu'une augmentation des hormones régulatrices et ce d'autant plus qu'il est intense et prolongé.

- Le DID moyennement contrôlé avec une glycémie voisine de 2 g/l obtiendra une diminution de la glycémie proportionnelle à la durée et à l'intensité de l'exercice. On note pendant l'exercice un maintien des AGL et des corps cétoniques. Lors de l'exercice la chute de l'insulinémie réduit la production hépatique de glucose et en augmente l'utilisation musculaire provoquant ainsi une diminution de la glycémie.

- Le DID bien contrôlé obtiendra les mêmes bénéfices mais risque plus facilement une hypoglycémie. Il est donc utile de baisser sa dose habituelle d'insuline avant et après l'exercice (20 à 40% pour un entraînement de moyenne intensité, 40 à 50% pour un entraînement très intense) et d'augmenter le dose de glucides à ingérer avant et après l'exercice. Cette régulation dépend du type et de la durée de l'exercice et demande quelques adaptations.

- Un exercice physique d'intensité moyenne (60% de VO2 Max) 45 mn après le petit déjeuner prévient l'hyperglycémie induite par le petit déjeuner et le déjeuner

- 10 à 20 semaines d'exercices chez un DID produit une augmentation de 20% de l'utilisation de glucose sans diminution de la glycémie basale et de l'excrétion urinaire de glucose.

 

Précautions à prendre pour l'entraînement du DID

- éviter les sports avec redressement rapide du fait d'une probabilité de neuropathie autonome avec hypotension artérielle

- éviter les sports risquant de blesser les pieds du fait d'une probabilité de neuropathie sensitive des membres inférieurs

- utiliser des chaussures adaptées possédant une pointure de plus que la normale pour éviter tout frottement intempestif

- recherche systématique des mycose aux pieds

- connaître son adaptation aux différentes doses d'insuline et de glucides

- pratiquer régulièrement l'exercice avec un minimum de 30 mn une à trois fois par semaine

- interdire les sports de combat, la plongée sous marine et tous les sports à risque où le patient est seul et ne peut être secouru immédiatement en cas de malaise.

 

Les personnes âgées

ð Les patients de plus de 65 ans doivent être ménagés et le RE sera léger sur une RFc de 40% pendant 20 à 30 minutes.

ð Il est important de rechercher au préalable au RE, une cardiopathie latente, comme un anévrisme de l'aorte abdominale qui peut être fragilisé par un RE en interval training.

ð Le RE de la personne âgée doit être précédé d'une rééducation respiratoire si nécessaire.

ð Le RE de la personne âgée doit être précédé d'un échauffement soigneux et d'étirements (10 à 15 mn) à 40% de Fc Max. L'intensité de l'exercice doit être choisie de manière à éliminer tout risque locomoteur ou cardio-vasculaire.

ð Le mode prioritaire du RE sera l'alternance marche-jogging qui permet seule d'atteindre une intensité suffisante de l'exercice (la gymnastique 3ème âge est notoirement d'intensité insuffisante).

ð En début de réentraînement, ou la capacité musculaire est limitante le patient soutiendra un effort de 20 à 30 minutes pour atteindre ultérieurement 1 heure d'exercice.

ð Un minimum de deux séances hebdomadairement est requis pour maintenir les acquis, l'idéal étant de 3 à 5 séances hebdomadaires pour progresser.

ð Le bénéfice optimal se situe après 7 semaines d'entraînement. L'intensité de l'exercice est prioritaire sur la durée de l'exercice.

ð Adapter la Fc cible à la capacité maximale qui progresse à chaque séance pour arriver à travailler à des fréquences cibles entre 60 et 85% RFc.

ð Le RE de la personne âgée alternera travail de la capacité aérobie et travail de la puissance aérobie.

ð En cas de contrainte ostéo-articulaire (arthrose, prothèse de hanche...), pratiquer le RE par cycle à manivelles de bras si c'est possible. Se rappeler que l'usage des membres supérieurs augmente plus la Fc que celui des membres inférieurs.

ð L'accompagnement psychologique de la personne âgée (motivation) est indispensable avant et pendant le RE.

ð L'apparition de problèmes de l'appareil locomoteur (tendinites) est plus fréquente. Il est nécessaire de les prévenir par les étirements et l'échauffement, et d'interrompre ou modifier le RE le temps nécessaire à les soigner.

ð Le travail de la puissance aérobie s'effectuera en Interval training (épreuve à charges alternées) sur une base en dessous de SV2 et des pics d'effort de 1 minute situés à Fc Max -10 bats/mn.

ð L'intensité la plus efficace est le seuil SV2 avant l'apparition de la sensation de dyspnée, soit en moyenne 60% de la RFc actualisée à partir de la formule de Spiro [Fc Max = 210 - (0.65 X âge)].

ð Dans le travail de la capacité aérobie, le patient travaillera en interval training (épreuve à charges alternées) sur une base entre SV1 et SV2 par palier de 30 s à 2 mn suivant la récupération de la Fc de base avec des efforts de 1 mn à SV2. Il est plus précis de baser le travail sur la Fc cible que sur des intensités en Watts, car il faut prévoir la dérive cardiaque du fait de la fatigue. Une organisation du travail en pyramides est donc conseillée ex: (3 X100m + 2 X150m + 2 X200m + 1 X 150m + 2 X100m avec une récupération entre les charges de 1 mn).

ð Le développement de la capacité aérobie pourra aussi s'effectuer en continu (épreuve à charge constante). Il se pratiquera à la limite de SV2 entre 60 et 75% de Fc Max au rythme de 3 séances par semaine. On peut augmenter l'intensité et réduire à deux le nombre de séances hebdomadaires ou augmenter la durée à 90 mn d'exercice si le patient le peut.

ð Le RE de la personne âgée doit se terminer par 10 à 15 minutes de retour au calme à 40% de Fc Max.

ð Les personnes âgées peuvent augmenter leur force musculaire de 80% par un entraînement de 12 semaines. On note 4 à 8 % de gain de circonférence des membres. Il faut associer entraînement aérobie et entraînement de musculation, ce qui induit une augmentation des performances de force et aérobies de 4 à 10 fois celles obtenus par un simple entraînement aérobie.

 

Les surcharges adipeuses

Le RE du patient en surcharge adipeuse est constitué:

Ÿ d'une séance minimum tous les trois jours parce que l'effet sur l'insulino-sensibilité s'estompe au bout de 72 heures. L'entraînement minimum doit être de 3 séances par semaine pour progresser. Deux séances hebdomadaires ne permettent que le maintien des acquis. Plus on dépense d’énergie plus on maigrit;

Ÿ la séance doit être de 30 à 60 minutes pendant 4 à 6 semaines;

Ÿ la continuation du RE pendant 5 mois à raison de deux séances par semaine permet de fixer durablement les modifications physiologiques;

Ÿ le RE doit être associé à un rééquilibrage alimentaire et à un conditionnement du patient à modifier ses habitudes alimentaires et kinésiques. Il faut surtout faire attention à la glycémie des patients afin de ne pas risquer un incident hypoglycémique ou pour le moins ne pas rendre l'exercice pénible du fait d'un mauvais approvisionnement en glucose. La combinaison de l'exercice et de la diététique est idéale, car la perte de masse maigre sera inexistante;

Ÿ on parle de rééquilibrage alimentaire ou d'hygiène alimentaire et non de régime alimentaire, souvent associé, dans l'idée, à des carences, notamment une carence en glucose préjudiciable au RE, et une carence en vitamine E, en fer et en cuivre préjudiciable à la paroi veineuse;

Ÿ l'intensité de l'exercice doit être programmée en fonction de la fatigabilité du patient, afin qu'il puisse aller jusqu'au bout de sa séance;

Ÿ l'exercice à charge constante est plus adapté à la mobilisation lipidique;

Ÿ se méfier des troubles de l'obèse (hyperventilation, troubles vasculaires cérébraux, dyspnée, arthrose...). Le RE de l'obèse doit être adapté en intensité et en durée pour garder l'exercice agréable;

Ÿ chaque session d’exercice doit atteindre un seuil d’environ 1 250 Kj (300 Kcal), soit en général 20 à 30 minutes de course modérée ou rapide, de natation ou de bicyclette ou à la suite d'un programme de marche d’une durée de 40 à 60 minutes;

Ÿ toute perte pondérale supérieure à 5% diminue la performance enregistrée dans les deux-trois jours précédant. 10% de perte de poids en une semaine induit une baisse de la performance de 30 à 40%. Une perte de 1 kg par semaine est un bon objectif.

Ÿ L'appétit est stimulé par un exercice physique de faible intensité; en effet le centre de la satiété est plus sensible lorsque le taux d'utilisation du muscle au niveau périphérique augmente. Or plus l'effort augmente, plus l'utilisation d'hydrates de carbone par le muscle augmente, stimule le centre de la satiété et diminue le besoin alimentaire. En amaigrissement, il faut donc baser l'exercice sur l'utilisation des lipides (50 à 70% de RFc), et il convient de terminer par un exercice plus violent (sprint) utilisateur de glucose qui en sus augmente la réponse hormonale (adrénaline et noradrénaline lipolytiques) et de provoquer une réponse endorphinique euphorisante et anorexigène. Le sprint nécessite un contrôle préalable des fonctions pneumo-cardio-vasculaires.

Ÿ Les obèses nécessitent un suivi psychologique d'autant plus important qu'un obèse perdant 10% de son poids, voit ses dépenses énergétiques baisser spontanément jusqu'à 16%.

Ÿ On peut calculer un amaigrissement en fonction de la dépense calorique quotidienne nécessaire de 26 Kcal/kg pour un sédentaire et 33 Kcal pour un actif.

I Kcal équivaut à 0.13 g de poids sec

1 kg de graisse = 7730 Kcal

 Rappelons que le cœur possède 6 fois plus de mitochondries qu’un autre muscle, et qu’il est donc le plus gros consommateur d’acides gras. Le travail fourni doit donc solliciter le cœur entre 50 et 70% de la réserve de fréquence cardiaque.

Le travail fourni doit aussi mettre en jeu plus de 15% de la musculature pour obtenir un travail aérobique général. On exercera donc en priorité les grands muscles: fessiers, quadriceps, grand dorsal à une intensité suffisante pour recruter les muscles synergiques de la fonction exercée.

 

  Résultats d'un programme de réentraînement à l'effort

dans les pathologies cardio-vasculaires

Ÿ

Sur des patients coronariens ayant une fonction ventriculaire gauche sous-jacente normale ou peu altérée le RE augmente la VO2 Max SL (limitée par les symptômes) d'environ 22% et la différence artério-veineuse en oxygène d'environ 20%; On note aussi chez les coronariens entraînés une diminution des triglycérides de 8 à 33%, du cholestérol LDL de 6 à 15% et une augmentation du HDL de 10 à 39%, et une augmentation de la lipoprotéine-lipase (lipolytique).

La réduction du risque de décès est de 25% pour les coronariens entraînés. Le diamètre moyen des sténoses en % diminue de 40%. Pour des sténose > à 50% la progression est de 61%.

Ÿ Chez les insuffisants cardiaques le RE augmente la VO2 Max SL d'environ 23% (fraction d'éjection moyenne à 24%), voire 20% chez les insuffisants dont la fonction ventriculaire gauche est la plus altérée (fraction d'éjection moyenne à 19%).

Ÿ Chez les transplantés cardiaques le RE augmente en moyenne de 26% leur VO2 Max SL.

Ÿ Chez les transplantés cardiaques le RE combat la déminéralisation osseuse et l'atrophie musculaire induite par les corticoïdes.

Ÿ Il a été relevé des améliorations de 50% et même 77% de VO2 Max en post-infarctus, dans un groupe de patients s'adonnant au marathon 5 ans après l'accident cardiaque.

Ÿ Chez des patients dont la FES était sévèrement déprimée, il a été relevé une amélioration de 23% de VO2 Max avec recul du seuil anaérobique sans augmentation du débit cardiaque, c'est-à-dire par une amélioration de la différence artério-veineuse (CaO2 - Cv02), une meilleure distribution sanguine, une meilleure perfusion globale du muscle, une meilleure extraction d'O2, une augmentation de la capacité oxydative des fibres musculaires.

Ÿ Chez des patients classe NYHA 1 ayant subi une chirurgie valvulaire (RVAo), un RE de 8 semaines a mis en évidence une amélioration de la capacité aérobique de 24%.

Ÿ Diminution de la Fc de 5 à 15%;

Ÿ Diminution de la TAS de 1 à 2 cmHg et de la TAD de 1 cmHg;

Ÿ Diminution du débit cardiaque pour une même charge de 10%;

Ÿ Amélioration des mécanismes de captation de l'O2 de 5%;

Ÿ Augmentation du volume respiratoire courant à l'exercice;

Ÿ Amélioration de 10 à 40% des capacités maximales d'effort

Ÿ Amélioration de la qualité de vie;

Ÿ Amélioration de la capacité pulmonaire de diffusion;

Ÿ Recul du seuil d'apparition de la dyspnée d'effort;

Ÿ Amélioration de la force des muscles respiratoires d'environ 20%

Ÿ Récupération fonctionnelle accélérée du myocarde hiberné;

Nota: en péri-infarctus il existe une zone musculaire sidérée qui peut récupérer à moyen ou long terme. Le RE est un élément favorisant cette récupération;

Ÿ Récupération plus rapide du baroréflexe;

Nota: à l'état normal toute baisse de la tension artérielle engendre immédiatement une accélération du rythme cardiaque et une adaptation réflexe de la tension. 40% des patients post-infarctus ont une altération du baroréflexe qui persistera jusqu'à 3 mois, entraînant des troubles du rythme. L'activité physique est le moteur essentiel de la récupération du baroréflexe quelque soit le stade initial de l'infarctus;

Ÿ Recul, voire disparition du seuil d'angor;

Ÿ disparition de l'angor chez 80% des patients monotronculaires;

Ÿ disparition de l'angor chez 60% des patients bitronculaires;

Ÿ disparition de l'angor chez 16% des patients tritronculaires;

Ÿ Amélioration de la fonction propre du myocarde;

Ÿ Amélioration de la viscosité du sang;

Ÿ Diminution de l'activité sympathique;

Ÿ Diminution de la noradrénaline circulante (élément du pronostic vital) et des catécholamines;

Ÿ Diminution des extrasystoles ventriculaires (ESV);

Ÿ Augmentation du tonus parasympathique;

Ÿ Augmentation des capacités vasodilatatrices des artères musculaires;

Ÿ Augmentation du rapport HDL / LDL;

Ÿ Meilleur équilibre glycémique et possibilité de réduire les doses thérapeutiques du diabétique quelque soit sa dépendance à l'insuline;

Ÿ Amélioration du pronostic vital de 23%. Une mortalité inférieure à 2% sur 5 ans est relevée dans des groupes suivant un RE en stade III pour une mortalité de 5.6% dans les groupes ne suivant pas de RE. Notons que 2% est proche du taux de mortalité de la population saine;

Ÿ Réduction de la susceptibilité de déclenchement d'arythmie grave;

Ÿ Ralentissement voir régression du processus de l'athérosclérose ;

Ÿ Gain de 1 à 3 classes NYHA, de 30% de VO2 Max dans les cardiopathies valvulaires opérées;

Ÿ Reprise du travail à un an de 81% de cardiopathes valvulaires opérés ayant suivi un RE pour 61% n'en ayant pas suivi;

Ÿ Dans les artériopathies des membres inférieurs, on obtient une augmentation de plus de 200% de la distance parcourue, un meilleur contrôle des risques, puisque ces patients se situent entre 50 et 60% de risque coronarien;

Ÿ Dans les stades extrêmes des AMI, le RE permet souvent de conserver une autonomie minimum et d'éviter les complications de l'amputation et de la désadaptation à l'effort;

Ÿ Réduction du risque de récidive d'IDM de 22% sur 1 à 3 ans;

Ÿ Réduction du risque de mort subite de 37% à un an;

 

Analyse des raisons d'abandon du programme de réentraînement à l'effort par les patients cardiaques

Un an après avoir quitté le centre de rééducation 80% des patients cardiaques ont abandonné le programme de réentraînement à l'effort.

Etude du Mont Sinaï hospital sur les raisons de l'abandon des programmes d'entretien physique

"Quelles sont dans l'ordre les meilleures motivations à poursuivre un programme de réentraînement à l'effort?"

Ø Opinion et attitude

Ø Thérapeutique

Ø Moniteur

Ø Diversité

Ø Aérobie

Ø Approche par équipe

Ø Implication

Ø Test d'objectif

Ø Non compétition

"Quelles sont les qualités d'un bon programme de réentraînement à l'effort?"

Ø Diversité

Ø Aérobie

Ø Relaxant et divertissant

Ø Individualisé

Ø Attitude

Ø Thérapeutique

Ø Isotonique

Ø Non compétitif et amusant

Il est intéressant de noter l'importance de la demande ludique.

dans les hypertensions

ü le RE pratiqué assidûment permet d'obtenir les mêmes effets que les médicaments, avec cependant des facteurs de risque réduits et une tension diastolique plus faible;

ü diminution de TAS dans 96% des cas;

ü chez l'hypertendu, l'exercice physique assidu permet d'éviter la mise sous thérapeutique médicamenteuse, diminue ses facteurs de risque, diminue TAS jusqu'à 15 mmHg et TAD jusqu'à 12 mmHg;

ü Il semble que les pressions systolique et diastolique puissent être abaissées par un programme d’exercices aérobies. Chez les patients atteints de maladie coronaire et ceux au seuil d’hypertension, les effets de l’entraînement physique sur la pression sanguine sont plus impressionnants. Une des études réalisées démontre une chute de la pression systolique moyenne de patients d’âge moyen au repos de 18,5 à 17,7 kPa après 4 à 6 semaines d’entraînement par intervalles. En outre, à une même intensité d’exercice sous-maximal, la pression systolique chuta de 23 à 20,6 kPa (173 à 155 mmHg) et la pression diastolique, de 12,2 kPa à 10,5 kPa. Il serait prudent de recommander de l’exercice physique dans les programmes thérapeutiques de l’hypertension. Cette réduction peut être causée par la diminution de la quantité de catécholamines (épinéphrine et norépinéphrine) libérée après un entraînement.

dans les pathologies respiratoires

F Chez les asthmatiques, le RE diminue la consommation de médicaments, provoque une baisse de la fréquence et de l'intensité des crises, une meilleure efficacité ventilatoire et une diminution générale de l'anxiété des enfants. Le RE recule le seuil d'apparition de la crise d'asthme.

F Dans les BPCO on obtient une amélioration de l'endurance, une diminution des lactates, une diminution de VE pour une même charge, une augmentation de VO2 (19%), une puissance au seuil ventilatoire plus élevée (6 à 9%), une diminution de la sensation de dyspnée et un recul du seuil ventilatoire. Le long terme est le mode le plus profitable du RE si le patient reste assidu.

F Dans l'emphysème on obtient une augmentation moyenne de la puissance au seuil de 13%.

F L'amélioration majeure reste le recul du seuil de dyspnée.

 

chez la personne âgée

La personne âgée est une cible prioritaire du RE:

þ un RE à intensité de 35 à 79% de Fc Max entraînera une augmentation de VO2 Max de 7 à 24%, un RE de 80 à 89% de Fc Max une augmentation de VO2 Max de 22 à 38%. On a noté:

þ des améliorations de VO2 de 40%,

þ l'amélioration de l'autonomie,

þ une diminution des facteurs de risque de 39%,

þ une amélioration de la force des muscles respiratoires,

þ un recul du seuil de dyspnée,

þ un recul du seuil anaérobique,

þ amélioration des capacités d'extraction de l'O2,

þ une augmentation de la force motrice,

þ un ralentissement de l'ostéoporose,

þ une diminution de l'incidence des fractures,

þ une meilleure utilisation des lipides,

þ une économie du glycogène,

þ une augmentation de la tolérance au glucose et à l'insuline,

þ une diminution de la masse grasse,

þ une augmentation de la masse maigre,

þ une diminution de la FCR de 8%,

þ une diminution de la Fc sous maximale de 7%,

þ une augmentation de 11% de la souplesse,

þ une amélioration du profil métabolique (20%),

þ une amélioration du profil tensionnel,

þ une amélioration de l'agilité, de l'équilibre et de la coordination,

þ une amélioration de l'humeur et de la qualité de vie,

 

chez l'individu moyen

Chez des sujets jeunes, l’amélioration moyenne du VO2 Max après un entraînement de 8 à 12 semaines se situe entre 5 et 20%. Le VO2 Max le plus élevé se retrouve chez les athlètes qui se livrent à des activités d’endurance puisque l’entraînement a pour effet d’augmenter la quantité d’oxygène extraite par chaque fibre musculaire lorsque l’apport d'oxygène n’est pas augmenté.

Sous l'influence de l'effort, le diamètre des artères coronaires augmente, la résistance diminue, la masse musculaire augmente rapidement de 20%, la DAV augmente de 8 à 13%, le débit cardiaque diminue de 9 à 14% la FC de 11 à 14.5%, VO2 diminue de 2 à 5% et PA de 7 à 14%, le volume sanguin de 16% après 8 mois d'entraînement.

L'activité enzymatique peut augmenter de 60% et VO2 Max peut augmenter de 15 à 30% au cours des trois premiers mois jusqu'à plus de 50% après deux ans, et retour

au valeur de départ en cas d'arrêt de l'entraînement en moins de six mois.

Comparaison des effets de l’entraînement chez des hommes d’âge moyen

Activité habituelle

% de FC Max

Mode d'exercice

Amélioration de VO2 Max

Course

90%

tapis roulant

11,7%

Marche

87%

tapis roulant

23,6 %

Cyclisme

87%

ergocycle

23,6%

Cyclisme

82%

ergocycle

17,4 %

Jogging

84%

tapis roulant

13,3%

Tennis

65%

tapis roulant

5,7%

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'entraînement anaérobie entraîne une augmentation de créatine de 5% de CP de 35% d'ATP libre de 18% et de glycogène de 32%.

 

 

dans le traitement des surcharges adipeuses

 

Ø Chez l'obèse en 8 semaines de RE intense on obtient une réduction d'environ 50% de la réponse insulinique à une charge glucosée, entraînant un effet bénéfique sur le métabolisme lipidique, la tolérance glucidique, la tension, le poids, le rapport HDL / LDL, le rapport masse maigre / masse grasse, une augmentation de VO2 Max, des performances physiques et une amélioration de l'état psychologique.

Ø Un homme de 40 ans peut espérer perdre 10 kg en 7 semaines.

Ø Une étude sur des patients ayant une triglycéridémie de stade IV fait apparaître une baisse moyenne de 1.3 g/l.

 

Ø Il faut en moyenne compter sur une perte de 100 à 200 grammes de masse grasse par jour, auxquels on peut ajouter la perte d'eau de 1 à 4 kilogrammes sur la totalité du traitement. Les premiers jours verront une perte relativement spectaculaire du fait de l'élimination de la rétention hydrique. La baisse se stabilisera ensuite.

 

Ø Il faut rappeler que le système hormonal de la femme et la rétention hydro-saline qu'il provoque (surtout en cas d'utilisation de la pilule contraceptive) fausse considérablement les mesures par le poids. Il est conseillé de suivre l'efficacité du traitement par les mesures des plis cutanés et des circonférences.

Ø Les changements de composition corporelle après un programme de musculation sont les suivants:

- Peu ou pas de changement du poids total.

- Diminution considérable de la masse adipeuse totale et relative.(+ chez la femme)

- Augmentation considérable de la masse maigre due à l’augmentation de la masse musculaire (+ chez l’homme)

 

 

 

 

 

 

 

 Une revue des études consacrées au contrôle de la masse corporelle pendant une période de 10 ans, présente un taux d’abandon de 20 à 80%. De ceux qui restèrent fidèles au programme, moins de 25% perdirent 9 kg et seulement 5% perdirent 18 kg ou plus.

 

Discussion à propos du RE en amaigrissement

Des études comparatives ont mis en évidence qu'il était impossible d'atteindre en 30 minutes d'exercice quotidien, le total des dépenses physiques des gros travailleurs de l'industrie lourde (1876 Kcal/j), chez qui était relevé le plus faible taux de maladies coronariennes. En fait il faut relier l'augmentation du taux de maladie coronarienne pour des travailleurs ayant une dépense physique moindre (1473 Kcal/J et 865 Kcal/j) avec la persistance des autres facteurs de risque notamment tabagisme, alcool et alimentation. Dans une étude Haskell a déterminé qu'une dépense quotidienne supérieure à 300 Kcal (une ½ heure à une heure de marche rapide) abaissait significativement le risque coronarien, et que ce chiffre ne progressait pas en cas d'activité plus intense de 500 à 800 Kcal par jour. Il semble exister un seuil énergétique de 2000 Kcal/semaine au delà duquel le risque de maladie coronarienne est diminué de 50%. Cependant, il est nécessaire d'appréhender simultanément l'implication des autres facteurs de risque.

Une autre étude a mis en évidence que la dépense calorique de 30 minutes d'exercice était trop faible pour assurer un amaigrissement réel et rapide. Ce calcul sec élimine d'autres facteurs associés dont l'importance s'accroît au fur et à mesure de l'entraînement comme:

F l'augmentation de l'insensibilité à l'insuline,

F l'accroissement de l'utilisation des lipides en pourcentage et en valeur,

F l'augmentation du métabolisme de base.

F la diminution du mécanisme de stockage des acides gras...

La dépense calorique théorique est justement trop théorique, car elle est basée sur des tables réalisées sur une série d'individus à un moment donné dans une situation donnée. La dépense calorique théorique devrait être étudiée dans un contexte de temps en fonction notamment de la dépense physique, du type d'alimentation, et de l'évolution du métabolisme de base, et des différences physiologiques individuelles. Compte tenu des difficultés et des conditions de ce type d'étude (bombe calorimétrique), il apparaît peu probable qu'on arrive à un résultat prochain. Il faut donc continuer à s'en remettre à l'empirisme et à l'expérimentation. Les résultats des expérimentations prouvent que RE et diététique associées sont plus efficaces pour obtenir une perte de masse adipeuse dans les obésités communes que RE ou diététique seuls. A priori, aujourd'hui et jusqu'à plus ample informé, ce concept semble être le plus efficace.

Dans le diabète

Un réentraînement à l'effort de 6 à 12 semaines diminue l'hyperinsulinémie avec maintien de la glycémie, meilleure utilisation du glucose et augmentation de la sensibilité à l'insuline.

Un entraînement régulier de 10 à 20 semaines produit une augmentation de 20% de l'utilisation du glucose chez les diabétiques DID sans diminution de la glycémie basale et de l'excrétion urinaire de glucose.

dans le tabagisme

Des études ont mis en évidence que le RE collectif engendre un arrêt ou une diminution de la consommation de tabac chez 20 à 30 % des participants.

D'autres études prouvent que les patients pris en charge en RE fument moins.

L'absence d'explication physiologique de ces faits donne à penser que l'origine en serait plutôt psychologique et due à une meilleure information et sensibilisation aux méfaits du tabac.

 

Liste des mesures et équivalences

Puissance

1 W                 1 joule.s                    60 J/min                    0.01433 kcal.min

1 W                 0.0239 Kcal/s           1.314 CV                   6.12 kgm/min

1kcal.min      69.767 W                  0.093557 CV

1CV                736 W                        4476 kgm/min          10.5 kcal/min

1 mlO2/min   0.34W

Travail et énergie

L’unité est le Joule correspondant au travail d’une force de 1 Newton se déplaçant de 1m dans la direction de la force.

1 cal               4.186 J

1 kcal             4.186 kJ                    0.207 l O2                  426.85 kgm   1.2 MET

1 kgm             9.80665 J                  0.49 ml O2                 0.1635 W      

1 kJ                0.239 kcal                 49.52 l O2                  102 kgm

1 l O2              4.825 kcal                 20.17 kJ                    2057 kgm

1 MET            0.83 Kcal                   3.5 ml O2/kg/min

Pression

L’unité est le Pascal correspondant à la pression d’une force de 1 Newton/m2.

1 kPa             7.5 mmHg

1 kPa             7.5 Torr

1 mmHg        1 Torr

1 mmHg        0.133 kPa

1 l/min                       44.6 mmol/min O2 ou CO2

1 mmol/min  0.022 l/min

1 ml%            0.0446 mmol/l

1 mmol/l        24 ml%

Force

L’unité est le Newton correspondant à la force qui communique à une masse de 1 kg une accélération de 1m par seconde par seconde

1 kgp              9.81 N

Chaleur de combustion des aliments Coef Berthelot  Coef Rübner

Glucides                                           17.7 kJ/g                  17.1 kJ/g

Protides                                            18.4 kJ/g                  17.1 kJ/g

Lipides                                              39.8 kJ/g                  37.6 kJ/g

Equivalence énergétique des gaz        O2                                CO2

Glucides                                           21.3 kJ/l                               21.3 kJ/l

Protides                                            18.8 kJ/l                               23.6 kJ/l

Lipides                                              19.6 kJ/l                               27.6 kJ/l

Coefficient moyen de l’oxygène : 20 kJ/l soit 5 kcal/l

Divers

1 degré de pente = 1.78% de la pente